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51.1. Un nom légitime ou son épithète ne doivent pas être rejetés parce qu'ils sont mal choisis ou peu harmonieux, parce que d'autres sont mieux connus et leur seraient préférables (voir cependant l'Art. 56.1), ou parce qu'ils ont perdu leur signification première, ou (chez les champignons pléomorphes dont les noms sont régis par l'Art. 59) parce que le nom générique n'est pas en accord avec la morphe représentée par son type.
Ex. 1. Cette règle a été violée dans les cas suivants: quand on a changé Staphylea en Staphylis, Tamus en Thamnos, Thamnus ou Tamnus, Mentha en Minthe, Tillaea en Tillia, Vincetoxicum en Alexitoxicum, Orobanche rapum en O. sarothamnophyta, O. columbariae en O. columbarihaerens, O. artemisiae en O. artemisiepiphyta.
Ex. 2. Ardisia quinquegona Blume (1825) n'est pas à changer en A. pentagona A. DC. (1834), bien que l'épithète spécifique quinquegona, réunisse des noms latins et grecs (en contradiction avec la Rec. 23A.3(c)).
Ex. 3. Le nom Scilla peruviana L. (1753) ne doit pas être rejeté parce que l'espèce ne croît pas au Pérou.
Ex. 4. Le nom Petrosimonia oppositifolia (Pallas) Litv. (1911), fondé sur Polycnemum oppositifolium Pallas (1771), ne doit pas être rejeté sous prétexte que l'espèce possède des feuilles partiellement opposées, partiellement alternes et malgré l'existence d'une espèce affine, Petrosimonia brachiata (Pallas) Bunge, dont les feuilles sont toutes opposées.
Ex. 5. Richardia L. (1753) ne doit pas être changé en Richardsonia, comme le fit Kunth (1818), bien que le nom fut à l'origine dédié au botaniste britannique Richardson.
52.1. Un nom, à moins qu'il ne soit conservé (Art. 14) ou sanctionné (Art. 15), est à rejeter comme illégitime si, à sa publication, il était superflu du point de vue de la nomenclature, c'est-à -dire s'il était appliqué à un taxon qui, tel que délimité par son auteur, incluait explicitement le type (tel que décrit à l'Art. 52.2) du nom qui s'imposait ou dont l'épithète aurait dû être adoptée selon les règles (voir cependant l' Art. 52.3).
52.2. Au sens de l'Art. 52.1, l'inclusion explicite du type d'un nom est effectuée par la citation (a) de l'holotype selon l'Art. 9.1 ou du type original selon l'Art. 10 ou de tous les syntypes selon l'Art. 9.4 ou de tous les éléments susceptibles d'être choisis comme types selon l'Art. 10.2; ou (b) du type précédemment désigné selon l'Art. 9.9 à 9.11 ou 10.2; (c) du type précédemment conservé selon l'Art. 14.9; ou (d) des illustrations de ceux-ci. Elle est également effectuée (d) par la citation du nom lui-même, à moins que son type en soit simultanément exclu explicitement ou implicitement.
Ex. 1. Le nom générique Cainito Adanson (1763) est illégitime car il s'agit d'un nom superflu pour Chrysophyllum L. (1753), qu'Adanson citait en synonyme.
Ex. 2. Chrysophyllum sericeum Salisb. (1796) est illégitime, puisqu'il fait double emploi avec C. cainito L. (1753) que Salisbury citait en synonyme.
Ex. 3. Par contre, Salix myrsinifolia Salisb. (1796) est légitime, ayant été explicitement fondé sur S. myrsinites au sens de Hoffmann (Hist. Salic. Ill. 71. 1787), mauvaise application du nom S. myrsinites L. (1753).
Ex.4. Picea excelsa Link (1841) est illégitime, car il est fondé sur Pinus excelsa Lam. (1778), nom superflu pour Pinus abies L. (1753). Dans le genre Picea, le nom correct est Picea abies (L.) H. Karst. (1881).
Ex. 5. En revanche, Cucubalus latifolius Mill. et C. angustifolius Mill. ne sont pas des noms illégitimes, bien que ces espèces soient maintenant réunies à l'espèce dotée d'un nom antérieur C. behen L. (1753): C. latifolius et C. angustifolius, tels que définis par Mill. (1768) n'incluaient pas le type de C. behen L., nom qu'il adoptait pour une espèce distincte.
Ex. 6. Exclusion explicite du type: Dandy, en publiant le nom Galium tricornutum Dandy (in Watsonia 4: 47. 1957) cita G. tricorne Stokes (1787) pro parte comme synonyme, mais exclut explicitement le type de ce dernier.
Ex. 7. Exclusion du type de façon implicite: Tmesipteris elongata Dangeard (in Botaniste 2: 213. 1891) fut publié comme espèce nouvelle, mais Psilotum truncatum R. Br. était cité en synonymie. Cependant, à la page suivante, on découvre que T. truncata (R. Br.) Desv. est considéré comme une espèce à part et deux pages plus loin les deux sont distinguées dans une clef, ce qui indique que le synonyme cité signifiait soit un "P. truncatum R. Br. pro parte", soit "P. truncatum auct. non R. Br."
Ex. 8. Exclusion du type de façon implicite: Solanum torvum Sw. (Prodr. 47. 1788) fut publié avec une diagnose nouvelle mais S. indicum L. (1753) était cité en synonymie. Swartz, conformément à son habitude dans son Prodromus, indiqua où l'espèce devait être insérée dans la plus récente édition [ed. 14, par Murray] du Systema Vegetabilium de Linné. S. torvum devait être intercalé entre les espèces 26 (S. insanum) et 27 (S. ferox); le numéro du S. indicum dans cette édition du Systema est 32. S. torvum est ainsi un nom légitime.
Note 1. L'inclusion, avec une expression de doute, d'un élément dans un taxon nouveau, par exemple la citation d'un nom avec un point d'interrogation, ne rend pas le nom du nouveau taxon nomenclaturalement superflu.
Ex. 9. Le protologue de Blandfordia grandiflora R. Br. (1810) inclut, en synomymie, "Aletris punicea. Labill. nov. holl. 1. p. 85. t. 111 ?", pour indiquer que la nouvelle espèce pourrait être la même qu'Aletris punicea précédemment publié par Labillardière (1805). B. grandiflora n'en est pas moins un nom légitime.
Note 2. L'inclusion dans un nouveau taxon d'un élément qui a été ultérieurement désigné comme le type d'un nom qui, ainsi typifié, aurait dû être adopté, ou dont l'épithète aurait dû être adoptée, ne rend pas, de ce fait, le nom du nouveau taxon illégitime.
Ex. 10. Leccinum Gray (1821) n'inclut pas tous les types potentiels (en fait, aucun) de Boletus L. (1753) et ainsi n'est pas illégitime, bien qu'il incluait, comme L. edule (Bull. Fr.) Gray, le type conservé postérieurement de Boletus, B. edulis Bull.: Fr.
52.3. Un nom nomenclaturalement superflu au moment de sa publication n'est pas illégitime s'il dérive d'un basionyme qui est légitime ou s'il est fondé sur le radical d'un nom générique légitime. Il est incorrect au moment de sa publication, mais il peut devenir correct plus tard.
Ex. 11. Chloris radiata (L.) Sw. (1788), fondé sur Agrostis radiata L. (1759), était nomenclaturalement superflu à sa publication puisque Swartz citait entre autres, comme synonyme, Andropogon fasciculatus L. (1753). Cependant, dans le genre Chloris, c'est le nom correct pour Agrostis radiata, si l'on considère comme l'a fait Hackel (in Candolle & Candolle, Monogr. Phan. 6: 177. 1889) Andropogon fasciculatus comme une espèce différente.
Ex. 12. Le nom de genre Hordelymus (K. Jess.) K. Jess. (1885), fondé sur le nom légitime Hordeum subg. Hordelymus K. Jess. (Deutschl. Gräser 202. 1863), était superflu au moment de sa publication, car son type, Elymus europaeus L., est également le type de Cuviera Koeler (1802). Cuviera Koeler a depuis été rejeté au bénéfice de son homonyme postérieur Cuviera DC., et Hordelymus peut maintenant être utilisé comme nom correct, si on distingue un genre comprenant Elymus europaeus L.
Note 3. En aucun cas une indication de parenté accompagnant la publication d'un nom d'hybride ne peut rendre le nom superflu (voir l'Art. H.5).
Ex. 13. Le nom Polypodium ×shivasiae Rothm. (1962) fut proposé pour les hybrides entre P. australe Fée et P. vulgare subsp. prionodes (Asch.) Rothm., tandis que simultanément l'auteur acceptait P. ×font-queri Rothm. (1936) pour les hybrides entre P. australe et P. vulgare L. subsp. vulgare. En vertu de l'Art. H.4.1, P. ×shivasiae est un synonyme de P. ×font-queri; néanmoins, ce n'est pas un nom illégitime.
53.1. A moins qu'il ne soit conservé (Art. 14) ou sanctionné (Art. 15), un nom de famille, de genre ou d'espèce est illégitime s'il est un homonyme postérieur, c'est-à -dire, s'il répète exactement un nom, fondé sur un type différent, qui était publié antérieurement de façon valide pour un taxon de même rang (voir aussi Art. 6 Note 1).
Ex. 1. Le nom Tapeinanthus Boiss. ex Benth. (1848), donné à un genre de Labiatae, est un homonyme postérieur de Tapeinanthus Herb. (1837), nom validement publié antérieurement pour un genre d'Amaryllidaceae. Tapeinanthus Boiss. ex Benth. est donc indisponible à l'utilisation. Il a été renommé Thuspeinanta par T. Durand (1888).
Ex. 2. Le nom Torreya Arn. (1838) est un nomen conservandum, il est donc disponible à l'utilisation en dépit de l'existence de l'homonyme antérieur Torreya Raf. (1818).
Ex. 3. Astragalus rhizanthus Boiss. (1843) est un homonyme postérieur d'Astragalus rhizanthus Royle (1835), nom validement publié; il est de ce fait indisponible à l'utilisation. Boissier l'a renommé A. cariensis Boiss. (1849).
Note 1. Un homonyme ultérieur est indisponible pour l'emploi même si l'homonyme antérieur est illégitime ou est généralement traité comme un synonyme.
Ex. 4. Zingiber truncatum S. Q. Tong (1987) est illégitime, étant un homonyme ultérieur de Z. truncatum Stokes (1812), bien que ce dernier nom soit lui-même illégitime selon l'Art.52.1 parce que dans son protologue le nom Amomum zedoaria Christm. (1779) était cité en synonymie.
Ex. 5. Le nom Amblyanthera Müll. Arg. (1860) est un homonyme postérieur d'Amblyanthera Blume (1849), et est en conséquence indisponible à l'utilisation, bien qu'Amblyanthera Blume soit maintenant considéré comme synonyme de Osbeckia L. (1753).
53.2. Un nom sanctionné est illégitime s'il est l'homonyme postérieur d'un autre nom sanctionné (voir aussi l'Art. 15 Note 1).
53.3. Si deux ou plus de deux noms génériques ou spécifiques, fondés sur des types différents, se ressemblent au point de prêter à confusion (parce qu'ils s'appliquent à des taxons apparentés ou pour toute autre raison) ils doivent être traités comme des homonymes (voir aussi l'Art. 61.5).
* Ex. 6. Noms traités comme des homonymes: Astrostemma Decne. (1838) et Asterostemma Benth. (1880); Pleuripetalum Hook. f. (1846) et Pleuropetalum T. Durand (1888); Eschweilera DC. (1828) et Eschweileria Boerl. (1887); Skytanthus Meyen (1834) et Scytanthus Hook. (1844).
* Ex. 7. Les trois noms génériques Bradlea Adans. (1763), Bradleja Banks ex Gaertn. (1790), et Braddleya Vell. ((1827), tous dédiés à la mémoire de Richard Bradley, sont traités comme des homonymes, car seul l'un d'entre eux peut être utilisé sans grand risque de confusion.
* Ex. 8. Les noms Acanthoica Lohmann (1902) et Acanthoeca W. N. Ellis (1930), désignant tous deux des flagellés, sont suffisamment semblables pour être considérés comme des homonymes (Taxon 22: 313. 1973).
* Ex. 9. Epithètes se ressemblant au point de prêter à confusion si elles sont combinées avec le même nom de genre ou d'espèce: chinensis et sinensis; ceylanica et zeylanica; napaulensis, nepalensis et nipalensis; polyanthemos et polyanthemus; macrostachys et macrostachyus; heteropus et heteropodus; poikilantha et poikilanthes; pteroides et pteroideus; trinervis et trinervius; macrocarpon et macrocarpum; trachycaulum et trachycaulon.
* Ex. 10. Noms qui ne risquent pas d'être confondus: Rubia L. (1753) et Rubus L. (1753); Monochaetum (DC.) Naudin (1845) et Monochaete Döll (1875); Peponia Grev. (1863) et Peponium Engl. (1897); Iris L. (1753) et Iria (Pers.) Hedw. (1806); Desmostachys Miers (1852) et Desmostachya (Stapf) Stapf (1898); Symphyostemon Miers (1841) et Symphostemon Hiern (1900); Gerrardina Oliv. (1870) et Gerardiina Engl. (1897); Urvillea Kunth (1821) et Durvillaea Bory (1826); Peltophorus Desv. (1810; Gramineae) et Peltophorum (Vogel) Benth. (1840; Leguminosae); Senecio napaeifolius (DC.) Sch.-Bip. (1845, "napeaefolius"; voir Art. 60 Ex. 12) et S. napifolius MacOwan (1890; les épithètes étant dérivées respectivement de Napaea et Brassica napus); Lysimachia hemsleyana Oliv. (1891) et L. hemsleyi Franch. (1895) (voir cependant la Rec. 23A.2); Euphorbia peplis L. (1753) et E. peplus L. (1753).
Ex. 11. Noms conservés à l'encontre de noms antérieurs traités comme des homonymes (voir l'Appendice IIIA): Lyngbya Gomont (vs. Lyngbyea Sommerf.); Columellia Ruiz & Pav. (vs. Columella Lour.), commémorant tous deux Columella, l'auteur romain d'un traité sur l'agriculture; Cephalotus Labill. (vs. Cephalotos Adans.); Simarouba Aubl. (contre Simaruba Boehm.).
53.4. Les noms de deux subdivisions du même genre ou de deux taxons infraspécifiques compris dans la même espèce, même si ils sont de rangs différents, sont considérés comme homonymes s'ils ont la même épithète (ou des épithètes qui se ressemblent au point de prêter à confusion) et s'ils ne sont pas basés sur le même type.
Ex. 12. Les noms Andropogon sorghum subsp. halepensis (L.) Hack. et A. sorghum var. halepensis (L.) Hack. (in Candolle & Candolle, Monogr. Phan. 6: 502. 1889) sont légitimes, car tous deux possèdent le même type et l'épithète peut être répétée conformément à la Recommandation 26A.1.
Ex. 13. Anagallis arvensis var. caerulea (L.) Gouan (Fl. Monsp. 30. 1765), fondé sur A. caerulea L. (1759), rend illégitime le nom A. arvensis subsp. caerulea Hartm. (Sv. Norsk Exc.-Fl. 32. 1846), fondé sur l'homonyme postérieur A. caerulea Schreber (1771).
Ex. 14. Scenedesmus armatus var. brevicaudatus (Hortob.) Pankow (in Arch. Protistenk. 132: 153. 1986), fondé sur S. carinatus var. brevicaudatus Hortob. (in Acta Bot. Acad. Sci. Hung. 26: 318. 1981), est un homonyme postérieur de S. armatus f. brevicaudatus L. S. Péterfi (in Stud. Cercet. Biol. (Bucharest), Ser. Biol. Veg. 15: 25. 1963) alors même que les deux noms s'appliquent à des taxons de rangs infraspécifiques différents. Scenedesmus armatus var. brevicaudatus (L. S. Péterfi) E. H. Hegew. (in Arch. Hydro-biol. Suppl. 60: 393. 1982), cependant, n'est pas un homonyme postérieur puisqu'il est fondé sur le même type que S. armatus f. brevicaudatus L. S. Péterfi.
Note 2. La même épithète finale peut être employée dans les noms de subdivisions de genres différents et de taxons infraspécifiques dans des espèces différentes.
Ex. 15. Verbascum sect. Aulacosperma Murb. (Monogr. Verbascum: 34, 593. 1933) est licite, bien que le genre Celsia comporte une section antérieurement publiée qui s'appelle aussi Aulacospermae Murb. (Monogr. Celsia: 34, 56. 1926). Cependant, cet exemple n'est pas à imiter, puisqu'il est en contradiction avec la Recommandation 21B.2.
53.5. Si la question se pose de savoir si des noms sont suffisamment semblables pour être confondus, une décision peut être demandée au Comité Général (voir la Division III) qui soumettra cette requête pour examen aux Comités compétents pour les groupes taxinomiques en question. Une recommandation peut alors être proposée à un Congrès International de Botanique qui, si elle est ratifiée, devra obligatoirement être suivie.
Ex. 16. Noms jugés susceptibles de créer la confusion et qui doivent donc être traités comme des homonymes: Ficus gomelleira Kunth (1847) et F. gameleira Standl. (1937) (Taxon 42: 111. 1993); Solanum saltiense S. Moore (1895) et S. saltense (Bitter) C. V. Morton (1944) (Taxon 42: 434. 1993); Balardia Cambess. (1829; Caryophyllaceae) et Ballardia Montrouz. (1860; Myrtaceae) (Taxon 42: 434. 1993).
Ex. 17. Noms jugés non susceptibles de créer la confusion: Cathayeia Ohwi (1931; Flacourtiaceae) et Cathaya Chun & Kuang (1962; Pinaceae fossiles) (Taxon 36: 429. 1987); Cristella Pat. (1887; Champignons) et Christella H. Lév. (1915; Pteridophyta) (Taxon 35: 551. 1986); Coluria R. Br. (1823; Rosaceae) et Colura (Dumort.) Dumort. (1835; Hepaticae) (Taxon 42: 433. 1993); Acanthococcus Hook. f. & Harv. (1845; Rhodophyta) et Acanthococos Barb. Rodr. (1900; Palmae) (Taxon 42: 433. 1993); Rauia Nees & Mart. (1823; Rutaceae) et Rauhia Traub (1957; Amaryllidaceae) (Taxon 42: 433. 1993).
53.6. Si deux ou plusieurs homonymes sont d'égale priorité, le premier d'entre eux qui est adopté dans un texte effectivement publié (Art. 29 à 31) par un auteur qui rejette simultanément le ou les autres, est considéré comme ayant priorité. De même, si un auteur, dans un texte effectivement publié, propose d'autres noms pour tous ces homonymes sauf pour l'un, c'est celui-là qui est considéré comme ayant priorité.
Ex. 18. Linné a publié simultanément "10." Mimosa cinerea (Sp. Pl.: 517. 1753) et "25." M. cinerea (Sp. Pl. 520. 1753). En 1759, il a renommé l'espèce 10 M. cineraria L. et conservé le nom M. cinerea pour l'espèce 25, de sorte que ce dernier est considéré comme ayant la priorité sur son homonyme.
Ex. 19. Rouy & Foucaud (Fl. France 2: 30. 1895) ont publié deux fois le nom Erysimum hieraciifolium var. longisiliquum, avec des types différents, pour des taxons distincts appartenant à des sous-espèces différentes. Un seul de ces noms peut être retenu.
Note 3. Un homonyme renommé ou rejeté selon l'Art. 53.6 reste légitime et prend la préséance sur un synonyme ultérieur de même rang si un transfert était effectué dans un autre genre ou une autre espèce.
Ex. 20. Mimosa cineraria L. (1759), basé sur M cinerea L. (Sp. Pl.: 517 [non 520]. 1753; voir l'Art. 53 Ex. 18), était transféré dans Prosopis par Druce (1914) en tant que P. cineraria (L.) Druce. Cependant, le nom correct dans Prosopis est une combinaison basé sur M. cinerea.
54.1. La prise en compte de l'homonymie ne s'étend pas aux noms de taxons qui ne sont pas considérés comme des plantes, à l'exception des cas ci-dessous:
(a) Les homonymes postérieurs de noms de taxons considérés à un moment donné comme plantes sont illégitimes, même si ces taxons ont été transférés depuis à un groupe d'organismes auquel ce Code ne s'applique pas.
(b) Un nom publié à l'origine pour un taxon n'appartenant pas à un groupe de plantes, même s'il est validement publié suivant les Art. 32 à 45 de ce Code, est illégitime s'il devient un homonyme d'un nom de plante lorsque le taxon auquel il s'applique est pour la première fois traité en tant que plante (voir également l'Art. 45.4).
Note 1. Le Code International de la Nomenclature des Bactéries prévoit qu'un nom de bactérie est illégitime s'il est un homonyme postérieur d'un nom de taxon de bactéries, champignons, algues, protozoaires ou virus.
54A.1. Les auteurs nommant des nouveaux taxoms botaniques devraient, autant que possible, éviter d'utiliser des noms qui existent déjà pour des taxons zoologique et bactériologique.
55.1. Un nom d'espèce ou de subdivision de genre peut être légitime même si son épithète était à l'origine combinée avec un nom de genre illégitime (voir aussi l'Art. 22.5).
Ex. 1. Agathophyllum Juss. (1789) est un nom générique illégitime en tant que substitut superflu de Ravensara Sonn. (1782). Néanmoins le nom A. neesianum Blume (1851), est légitime. Puisque que Meisner a cité A. neesianum comme synonyme de sa nouvelle Mespilodaphne mauritiana sans adopter son épithète neesiana, M. mauritiana Meisn. est un nom superflu et donc illégitime.
55.2. Un nom infraspécifique peut être légitime même si son épithète terminale était à l'origine combinée avec un nom illégitime(voir également l’Art. 27.2).
55.3. Les noms d'espèces et de subdivisions de genres, attribués à des genres dont les noms sont des homonymes postérieurs conservés ou sanctionnés et qui, antérieurement, avaient été placés dans ces genres sous les homonymes rejetés, sont légitimes sous les noms conservés ou sanctionnés sans changement, ni d'auteur, ni de date, si les règles ne s'y opposent pas par ailleurs.
Ex. 2. Alpinia languas J. F. Gmel. (1791) et Alpinia galanga (L.) Willd. (1797) doivent être acceptés bien qu'Alpinia L.(1753) auquel ils furent attribués par leurs auteurs soit rejeté. Le genre dans lequel ces espèces sont désormais placées est Alpinia Roxb. (1810), nom. cons.
56.1. Tout nom susceptible de causer un changement nomenclatural défavorable (Art. 14.1) peut être l'objet d'une proposition de rejet. Un nom ainsi rejeté, ou son basionyme s'il en possède, est placé sur une liste de nomina utique rejicienda (App. IV). Toutes les combinaisons fondées sur les noms de cette liste sont rejetées, comme les noms eux-mêmes, et ni les unes ni les autres ne doivent être employés.
56.2. La liste des noms rejetés restera ouverte en permanence à des additions et modifications. Toute proposition de rejet d'un nom doit être accompagnée d'un exposé détaillé des motifs qui plaident pour et contre le rejet, considérations de typification comprises. Ces propositions doivent être soumises au Comité Général (voir la Division III), qui les transmettra, pour examen, aux Comités compétents pour les divers groupes taxinomiques (voir aussi l'Art. 14.14 et la Recommandation 14A).
57.1. Un nom qui a été largement employé, de manière persistante, pour un taxon n'incluant pas son type ne doit pas être employé dans un sens contraire à l'usage courant, à moins et jusqu'à ce qu'une proposition de le traiter selon l'Art. 14.1 ou 56 n'ait été soumise et rejetée.
58.1. L'épithète dans un nom illégitime, si elle est disponible, peut être employée dans une combinaison différente, au même ou à un rang différent, si aucune autre épithète n'est disponible d'un nom qui a la priorité à ce rang. Le nom résultant est alors traité comme nouveau, soit comme un nomen novum avec le même type comme le nom illégitime (voir aussi l'Art. 7.5 et l'Art. 33 Note 2), soit comme le nom d'un nouveau taxon avec un type différent. Sa priorité ne remonte pas à la publication du nom illégitime.
Ex. 1. Le nom Talinum polyandrum Hook. (1855) est illégitime, parce que c'est un homonyme postérieur de T. polyandrum Ruiz & Pav. (1798). Lorsqu'en 1863 Bentham transféra T. polyandrum Hook. dans le genre Calandrinia, il lui donna le nom C. polyandra. On considère que ce nom prend priorité à partir de 1863 et devrait être cité: C. polyandra Benth., et non C. polyandra (Hook.) Benth.
Ex. 2. En décrivant Collema tremelloides var. cyanescens, Acharius (Syn. Meth. Lich.: 326. 1814) a cité C. tremelloides var. caesium Ach. (Lichenogr. Universalis: 656. 1810) en synonymie, rendant ainsi son nouveau nom illégitime. L'épithète cyanescens a été reprise dans la combinaison Parmelia cyanescens Schaer. (1842), mais c'est un homonyme postérieur de P. cyanescens (Pers.) Ach. (1803). Dans Collema, cependant, l'épithète cyanescens était disponible, et le nom C. cyanescens Rabenh. (1845), fondé sur le même type, est légitime. La citation d'auteur correcte pour Leptogium cyanescens validé par Körber (1855) par référence à C. cyanescens "Schaer.", est donc (Rabenh.) Körb., et pas (Ach.) Körb., ni (Schaer.) Körb.
DIVISION II. Règles et Recommandations
CHAPITRE V. REJET DES NOMS
Article 51
51.1. Un nom légitime ou son épithète ne doivent pas être rejetés parce qu'ils sont mal choisis ou peu harmonieux, parce que d'autres sont mieux connus et leur seraient préférables (voir cependant l'Art. 56.1), ou parce qu'ils ont perdu leur signification première, ou (chez les champignons pléomorphes dont les noms sont régis par l'Art. 59) parce que le nom générique n'est pas en accord avec la morphe représentée par son type.
Ex. 1. Cette règle a été violée dans les cas suivants: quand on a changé Staphylea en Staphylis, Tamus en Thamnos, Thamnus ou Tamnus, Mentha en Minthe, Tillaea en Tillia, Vincetoxicum en Alexitoxicum, Orobanche rapum en O. sarothamnophyta, O. columbariae en O. columbarihaerens, O. artemisiae en O. artemisiepiphyta.
Ex. 2. Ardisia quinquegona Blume (1825) n'est pas à changer en A. pentagona A. DC. (1834), bien que l'épithète spécifique quinquegona, réunisse des noms latins et grecs (en contradiction avec la Rec. 23A.3(c)).
Ex. 3. Le nom Scilla peruviana L. (1753) ne doit pas être rejeté parce que l'espèce ne croît pas au Pérou.
Ex. 4. Le nom Petrosimonia oppositifolia (Pallas) Litv. (1911), fondé sur Polycnemum oppositifolium Pallas (1771), ne doit pas être rejeté sous prétexte que l'espèce possède des feuilles partiellement opposées, partiellement alternes et malgré l'existence d'une espèce affine, Petrosimonia brachiata (Pallas) Bunge, dont les feuilles sont toutes opposées.
Ex. 5. Richardia L. (1753) ne doit pas être changé en Richardsonia, comme le fit Kunth (1818), bien que le nom fut à l'origine dédié au botaniste britannique Richardson.
Article 52
52.1. Un nom, à moins qu'il ne soit conservé (Art. 14) ou sanctionné (Art. 15), est à rejeter comme illégitime si, à sa publication, il était superflu du point de vue de la nomenclature, c'est-à -dire s'il était appliqué à un taxon qui, tel que délimité par son auteur, incluait explicitement le type (tel que décrit à l'Art. 52.2) du nom qui s'imposait ou dont l'épithète aurait dû être adoptée selon les règles (voir cependant l' Art. 52.3).
52.2. Au sens de l'Art. 52.1, l'inclusion explicite du type d'un nom est effectuée par la citation (a) de l'holotype selon l'Art. 9.1 ou du type original selon l'Art. 10 ou de tous les syntypes selon l'Art. 9.4 ou de tous les éléments susceptibles d'être choisis comme types selon l'Art. 10.2; ou (b) du type précédemment désigné selon l'Art. 9.9 à 9.11 ou 10.2; (c) du type précédemment conservé selon l'Art. 14.9; ou (d) des illustrations de ceux-ci. Elle est également effectuée (d) par la citation du nom lui-même, à moins que son type en soit simultanément exclu explicitement ou implicitement.
Ex. 1. Le nom générique Cainito Adanson (1763) est illégitime car il s'agit d'un nom superflu pour Chrysophyllum L. (1753), qu'Adanson citait en synonyme.
Ex. 2. Chrysophyllum sericeum Salisb. (1796) est illégitime, puisqu'il fait double emploi avec C. cainito L. (1753) que Salisbury citait en synonyme.
Ex. 3. Par contre, Salix myrsinifolia Salisb. (1796) est légitime, ayant été explicitement fondé sur S. myrsinites au sens de Hoffmann (Hist. Salic. Ill. 71. 1787), mauvaise application du nom S. myrsinites L. (1753).
Ex.4. Picea excelsa Link (1841) est illégitime, car il est fondé sur Pinus excelsa Lam. (1778), nom superflu pour Pinus abies L. (1753). Dans le genre Picea, le nom correct est Picea abies (L.) H. Karst. (1881).
Ex. 5. En revanche, Cucubalus latifolius Mill. et C. angustifolius Mill. ne sont pas des noms illégitimes, bien que ces espèces soient maintenant réunies à l'espèce dotée d'un nom antérieur C. behen L. (1753): C. latifolius et C. angustifolius, tels que définis par Mill. (1768) n'incluaient pas le type de C. behen L., nom qu'il adoptait pour une espèce distincte.
Ex. 6. Exclusion explicite du type: Dandy, en publiant le nom Galium tricornutum Dandy (in Watsonia 4: 47. 1957) cita G. tricorne Stokes (1787) pro parte comme synonyme, mais exclut explicitement le type de ce dernier.
Ex. 7. Exclusion du type de façon implicite: Tmesipteris elongata Dangeard (in Botaniste 2: 213. 1891) fut publié comme espèce nouvelle, mais Psilotum truncatum R. Br. était cité en synonymie. Cependant, à la page suivante, on découvre que T. truncata (R. Br.) Desv. est considéré comme une espèce à part et deux pages plus loin les deux sont distinguées dans une clef, ce qui indique que le synonyme cité signifiait soit un "P. truncatum R. Br. pro parte", soit "P. truncatum auct. non R. Br."
Ex. 8. Exclusion du type de façon implicite: Solanum torvum Sw. (Prodr. 47. 1788) fut publié avec une diagnose nouvelle mais S. indicum L. (1753) était cité en synonymie. Swartz, conformément à son habitude dans son Prodromus, indiqua où l'espèce devait être insérée dans la plus récente édition [ed. 14, par Murray] du Systema Vegetabilium de Linné. S. torvum devait être intercalé entre les espèces 26 (S. insanum) et 27 (S. ferox); le numéro du S. indicum dans cette édition du Systema est 32. S. torvum est ainsi un nom légitime.
Note 1. L'inclusion, avec une expression de doute, d'un élément dans un taxon nouveau, par exemple la citation d'un nom avec un point d'interrogation, ne rend pas le nom du nouveau taxon nomenclaturalement superflu.
Ex. 9. Le protologue de Blandfordia grandiflora R. Br. (1810) inclut, en synomymie, "Aletris punicea. Labill. nov. holl. 1. p. 85. t. 111 ?", pour indiquer que la nouvelle espèce pourrait être la même qu'Aletris punicea précédemment publié par Labillardière (1805). B. grandiflora n'en est pas moins un nom légitime.
Note 2. L'inclusion dans un nouveau taxon d'un élément qui a été ultérieurement désigné comme le type d'un nom qui, ainsi typifié, aurait dû être adopté, ou dont l'épithète aurait dû être adoptée, ne rend pas, de ce fait, le nom du nouveau taxon illégitime.
Ex. 10. Leccinum Gray (1821) n'inclut pas tous les types potentiels (en fait, aucun) de Boletus L. (1753) et ainsi n'est pas illégitime, bien qu'il incluait, comme L. edule (Bull. Fr.) Gray, le type conservé postérieurement de Boletus, B. edulis Bull.: Fr.
52.3. Un nom nomenclaturalement superflu au moment de sa publication n'est pas illégitime s'il dérive d'un basionyme qui est légitime ou s'il est fondé sur le radical d'un nom générique légitime. Il est incorrect au moment de sa publication, mais il peut devenir correct plus tard.
Ex. 11. Chloris radiata (L.) Sw. (1788), fondé sur Agrostis radiata L. (1759), était nomenclaturalement superflu à sa publication puisque Swartz citait entre autres, comme synonyme, Andropogon fasciculatus L. (1753). Cependant, dans le genre Chloris, c'est le nom correct pour Agrostis radiata, si l'on considère comme l'a fait Hackel (in Candolle & Candolle, Monogr. Phan. 6: 177. 1889) Andropogon fasciculatus comme une espèce différente.
Ex. 12. Le nom de genre Hordelymus (K. Jess.) K. Jess. (1885), fondé sur le nom légitime Hordeum subg. Hordelymus K. Jess. (Deutschl. Gräser 202. 1863), était superflu au moment de sa publication, car son type, Elymus europaeus L., est également le type de Cuviera Koeler (1802). Cuviera Koeler a depuis été rejeté au bénéfice de son homonyme postérieur Cuviera DC., et Hordelymus peut maintenant être utilisé comme nom correct, si on distingue un genre comprenant Elymus europaeus L.
Note 3. En aucun cas une indication de parenté accompagnant la publication d'un nom d'hybride ne peut rendre le nom superflu (voir l'Art. H.5).
Ex. 13. Le nom Polypodium ×shivasiae Rothm. (1962) fut proposé pour les hybrides entre P. australe Fée et P. vulgare subsp. prionodes (Asch.) Rothm., tandis que simultanément l'auteur acceptait P. ×font-queri Rothm. (1936) pour les hybrides entre P. australe et P. vulgare L. subsp. vulgare. En vertu de l'Art. H.4.1, P. ×shivasiae est un synonyme de P. ×font-queri; néanmoins, ce n'est pas un nom illégitime.
Article 53
53.1. A moins qu'il ne soit conservé (Art. 14) ou sanctionné (Art. 15), un nom de famille, de genre ou d'espèce est illégitime s'il est un homonyme postérieur, c'est-à -dire, s'il répète exactement un nom, fondé sur un type différent, qui était publié antérieurement de façon valide pour un taxon de même rang (voir aussi Art. 6 Note 1).
Ex. 1. Le nom Tapeinanthus Boiss. ex Benth. (1848), donné à un genre de Labiatae, est un homonyme postérieur de Tapeinanthus Herb. (1837), nom validement publié antérieurement pour un genre d'Amaryllidaceae. Tapeinanthus Boiss. ex Benth. est donc indisponible à l'utilisation. Il a été renommé Thuspeinanta par T. Durand (1888).
Ex. 2. Le nom Torreya Arn. (1838) est un nomen conservandum, il est donc disponible à l'utilisation en dépit de l'existence de l'homonyme antérieur Torreya Raf. (1818).
Ex. 3. Astragalus rhizanthus Boiss. (1843) est un homonyme postérieur d'Astragalus rhizanthus Royle (1835), nom validement publié; il est de ce fait indisponible à l'utilisation. Boissier l'a renommé A. cariensis Boiss. (1849).
Note 1. Un homonyme ultérieur est indisponible pour l'emploi même si l'homonyme antérieur est illégitime ou est généralement traité comme un synonyme.
Ex. 4. Zingiber truncatum S. Q. Tong (1987) est illégitime, étant un homonyme ultérieur de Z. truncatum Stokes (1812), bien que ce dernier nom soit lui-même illégitime selon l'Art.52.1 parce que dans son protologue le nom Amomum zedoaria Christm. (1779) était cité en synonymie.
Ex. 5. Le nom Amblyanthera Müll. Arg. (1860) est un homonyme postérieur d'Amblyanthera Blume (1849), et est en conséquence indisponible à l'utilisation, bien qu'Amblyanthera Blume soit maintenant considéré comme synonyme de Osbeckia L. (1753).
53.2. Un nom sanctionné est illégitime s'il est l'homonyme postérieur d'un autre nom sanctionné (voir aussi l'Art. 15 Note 1).
53.3. Si deux ou plus de deux noms génériques ou spécifiques, fondés sur des types différents, se ressemblent au point de prêter à confusion (parce qu'ils s'appliquent à des taxons apparentés ou pour toute autre raison) ils doivent être traités comme des homonymes (voir aussi l'Art. 61.5).
* Ex. 6. Noms traités comme des homonymes: Astrostemma Decne. (1838) et Asterostemma Benth. (1880); Pleuripetalum Hook. f. (1846) et Pleuropetalum T. Durand (1888); Eschweilera DC. (1828) et Eschweileria Boerl. (1887); Skytanthus Meyen (1834) et Scytanthus Hook. (1844).
* Ex. 7. Les trois noms génériques Bradlea Adans. (1763), Bradleja Banks ex Gaertn. (1790), et Braddleya Vell. ((1827), tous dédiés à la mémoire de Richard Bradley, sont traités comme des homonymes, car seul l'un d'entre eux peut être utilisé sans grand risque de confusion.
* Ex. 8. Les noms Acanthoica Lohmann (1902) et Acanthoeca W. N. Ellis (1930), désignant tous deux des flagellés, sont suffisamment semblables pour être considérés comme des homonymes (Taxon 22: 313. 1973).
* Ex. 9. Epithètes se ressemblant au point de prêter à confusion si elles sont combinées avec le même nom de genre ou d'espèce: chinensis et sinensis; ceylanica et zeylanica; napaulensis, nepalensis et nipalensis; polyanthemos et polyanthemus; macrostachys et macrostachyus; heteropus et heteropodus; poikilantha et poikilanthes; pteroides et pteroideus; trinervis et trinervius; macrocarpon et macrocarpum; trachycaulum et trachycaulon.
* Ex. 10. Noms qui ne risquent pas d'être confondus: Rubia L. (1753) et Rubus L. (1753); Monochaetum (DC.) Naudin (1845) et Monochaete Döll (1875); Peponia Grev. (1863) et Peponium Engl. (1897); Iris L. (1753) et Iria (Pers.) Hedw. (1806); Desmostachys Miers (1852) et Desmostachya (Stapf) Stapf (1898); Symphyostemon Miers (1841) et Symphostemon Hiern (1900); Gerrardina Oliv. (1870) et Gerardiina Engl. (1897); Urvillea Kunth (1821) et Durvillaea Bory (1826); Peltophorus Desv. (1810; Gramineae) et Peltophorum (Vogel) Benth. (1840; Leguminosae); Senecio napaeifolius (DC.) Sch.-Bip. (1845, "napeaefolius"; voir Art. 60 Ex. 12) et S. napifolius MacOwan (1890; les épithètes étant dérivées respectivement de Napaea et Brassica napus); Lysimachia hemsleyana Oliv. (1891) et L. hemsleyi Franch. (1895) (voir cependant la Rec. 23A.2); Euphorbia peplis L. (1753) et E. peplus L. (1753).
Ex. 11. Noms conservés à l'encontre de noms antérieurs traités comme des homonymes (voir l'Appendice IIIA): Lyngbya Gomont (vs. Lyngbyea Sommerf.); Columellia Ruiz & Pav. (vs. Columella Lour.), commémorant tous deux Columella, l'auteur romain d'un traité sur l'agriculture; Cephalotus Labill. (vs. Cephalotos Adans.); Simarouba Aubl. (contre Simaruba Boehm.).
53.4. Les noms de deux subdivisions du même genre ou de deux taxons infraspécifiques compris dans la même espèce, même si ils sont de rangs différents, sont considérés comme homonymes s'ils ont la même épithète (ou des épithètes qui se ressemblent au point de prêter à confusion) et s'ils ne sont pas basés sur le même type.
Ex. 12. Les noms Andropogon sorghum subsp. halepensis (L.) Hack. et A. sorghum var. halepensis (L.) Hack. (in Candolle & Candolle, Monogr. Phan. 6: 502. 1889) sont légitimes, car tous deux possèdent le même type et l'épithète peut être répétée conformément à la Recommandation 26A.1.
Ex. 13. Anagallis arvensis var. caerulea (L.) Gouan (Fl. Monsp. 30. 1765), fondé sur A. caerulea L. (1759), rend illégitime le nom A. arvensis subsp. caerulea Hartm. (Sv. Norsk Exc.-Fl. 32. 1846), fondé sur l'homonyme postérieur A. caerulea Schreber (1771).
Ex. 14. Scenedesmus armatus var. brevicaudatus (Hortob.) Pankow (in Arch. Protistenk. 132: 153. 1986), fondé sur S. carinatus var. brevicaudatus Hortob. (in Acta Bot. Acad. Sci. Hung. 26: 318. 1981), est un homonyme postérieur de S. armatus f. brevicaudatus L. S. Péterfi (in Stud. Cercet. Biol. (Bucharest), Ser. Biol. Veg. 15: 25. 1963) alors même que les deux noms s'appliquent à des taxons de rangs infraspécifiques différents. Scenedesmus armatus var. brevicaudatus (L. S. Péterfi) E. H. Hegew. (in Arch. Hydro-biol. Suppl. 60: 393. 1982), cependant, n'est pas un homonyme postérieur puisqu'il est fondé sur le même type que S. armatus f. brevicaudatus L. S. Péterfi.
Note 2. La même épithète finale peut être employée dans les noms de subdivisions de genres différents et de taxons infraspécifiques dans des espèces différentes.
Ex. 15. Verbascum sect. Aulacosperma Murb. (Monogr. Verbascum: 34, 593. 1933) est licite, bien que le genre Celsia comporte une section antérieurement publiée qui s'appelle aussi Aulacospermae Murb. (Monogr. Celsia: 34, 56. 1926). Cependant, cet exemple n'est pas à imiter, puisqu'il est en contradiction avec la Recommandation 21B.2.
53.5. Si la question se pose de savoir si des noms sont suffisamment semblables pour être confondus, une décision peut être demandée au Comité Général (voir la Division III) qui soumettra cette requête pour examen aux Comités compétents pour les groupes taxinomiques en question. Une recommandation peut alors être proposée à un Congrès International de Botanique qui, si elle est ratifiée, devra obligatoirement être suivie.
Ex. 16. Noms jugés susceptibles de créer la confusion et qui doivent donc être traités comme des homonymes: Ficus gomelleira Kunth (1847) et F. gameleira Standl. (1937) (Taxon 42: 111. 1993); Solanum saltiense S. Moore (1895) et S. saltense (Bitter) C. V. Morton (1944) (Taxon 42: 434. 1993); Balardia Cambess. (1829; Caryophyllaceae) et Ballardia Montrouz. (1860; Myrtaceae) (Taxon 42: 434. 1993).
Ex. 17. Noms jugés non susceptibles de créer la confusion: Cathayeia Ohwi (1931; Flacourtiaceae) et Cathaya Chun & Kuang (1962; Pinaceae fossiles) (Taxon 36: 429. 1987); Cristella Pat. (1887; Champignons) et Christella H. Lév. (1915; Pteridophyta) (Taxon 35: 551. 1986); Coluria R. Br. (1823; Rosaceae) et Colura (Dumort.) Dumort. (1835; Hepaticae) (Taxon 42: 433. 1993); Acanthococcus Hook. f. & Harv. (1845; Rhodophyta) et Acanthococos Barb. Rodr. (1900; Palmae) (Taxon 42: 433. 1993); Rauia Nees & Mart. (1823; Rutaceae) et Rauhia Traub (1957; Amaryllidaceae) (Taxon 42: 433. 1993).
53.6. Si deux ou plusieurs homonymes sont d'égale priorité, le premier d'entre eux qui est adopté dans un texte effectivement publié (Art. 29 à 31) par un auteur qui rejette simultanément le ou les autres, est considéré comme ayant priorité. De même, si un auteur, dans un texte effectivement publié, propose d'autres noms pour tous ces homonymes sauf pour l'un, c'est celui-là qui est considéré comme ayant priorité.
Ex. 18. Linné a publié simultanément "10." Mimosa cinerea (Sp. Pl.: 517. 1753) et "25." M. cinerea (Sp. Pl. 520. 1753). En 1759, il a renommé l'espèce 10 M. cineraria L. et conservé le nom M. cinerea pour l'espèce 25, de sorte que ce dernier est considéré comme ayant la priorité sur son homonyme.
Ex. 19. Rouy & Foucaud (Fl. France 2: 30. 1895) ont publié deux fois le nom Erysimum hieraciifolium var. longisiliquum, avec des types différents, pour des taxons distincts appartenant à des sous-espèces différentes. Un seul de ces noms peut être retenu.
Note 3. Un homonyme renommé ou rejeté selon l'Art. 53.6 reste légitime et prend la préséance sur un synonyme ultérieur de même rang si un transfert était effectué dans un autre genre ou une autre espèce.
Ex. 20. Mimosa cineraria L. (1759), basé sur M cinerea L. (Sp. Pl.: 517 [non 520]. 1753; voir l'Art. 53 Ex. 18), était transféré dans Prosopis par Druce (1914) en tant que P. cineraria (L.) Druce. Cependant, le nom correct dans Prosopis est une combinaison basé sur M. cinerea.
Article 54
54.1. La prise en compte de l'homonymie ne s'étend pas aux noms de taxons qui ne sont pas considérés comme des plantes, à l'exception des cas ci-dessous:
(a) Les homonymes postérieurs de noms de taxons considérés à un moment donné comme plantes sont illégitimes, même si ces taxons ont été transférés depuis à un groupe d'organismes auquel ce Code ne s'applique pas.
(b) Un nom publié à l'origine pour un taxon n'appartenant pas à un groupe de plantes, même s'il est validement publié suivant les Art. 32 à 45 de ce Code, est illégitime s'il devient un homonyme d'un nom de plante lorsque le taxon auquel il s'applique est pour la première fois traité en tant que plante (voir également l'Art. 45.4).
Note 1. Le Code International de la Nomenclature des Bactéries prévoit qu'un nom de bactérie est illégitime s'il est un homonyme postérieur d'un nom de taxon de bactéries, champignons, algues, protozoaires ou virus.
Recommandation 54A
54A.1. Les auteurs nommant des nouveaux taxoms botaniques devraient, autant que possible, éviter d'utiliser des noms qui existent déjà pour des taxons zoologique et bactériologique.
Article 55
55.1. Un nom d'espèce ou de subdivision de genre peut être légitime même si son épithète était à l'origine combinée avec un nom de genre illégitime (voir aussi l'Art. 22.5).
Ex. 1. Agathophyllum Juss. (1789) est un nom générique illégitime en tant que substitut superflu de Ravensara Sonn. (1782). Néanmoins le nom A. neesianum Blume (1851), est légitime. Puisque que Meisner a cité A. neesianum comme synonyme de sa nouvelle Mespilodaphne mauritiana sans adopter son épithète neesiana, M. mauritiana Meisn. est un nom superflu et donc illégitime.
55.2. Un nom infraspécifique peut être légitime même si son épithète terminale était à l'origine combinée avec un nom illégitime(voir également l’Art. 27.2).
55.3. Les noms d'espèces et de subdivisions de genres, attribués à des genres dont les noms sont des homonymes postérieurs conservés ou sanctionnés et qui, antérieurement, avaient été placés dans ces genres sous les homonymes rejetés, sont légitimes sous les noms conservés ou sanctionnés sans changement, ni d'auteur, ni de date, si les règles ne s'y opposent pas par ailleurs.
Ex. 2. Alpinia languas J. F. Gmel. (1791) et Alpinia galanga (L.) Willd. (1797) doivent être acceptés bien qu'Alpinia L.(1753) auquel ils furent attribués par leurs auteurs soit rejeté. Le genre dans lequel ces espèces sont désormais placées est Alpinia Roxb. (1810), nom. cons.
Article 56
56.1. Tout nom susceptible de causer un changement nomenclatural défavorable (Art. 14.1) peut être l'objet d'une proposition de rejet. Un nom ainsi rejeté, ou son basionyme s'il en possède, est placé sur une liste de nomina utique rejicienda (App. IV). Toutes les combinaisons fondées sur les noms de cette liste sont rejetées, comme les noms eux-mêmes, et ni les unes ni les autres ne doivent être employés.
56.2. La liste des noms rejetés restera ouverte en permanence à des additions et modifications. Toute proposition de rejet d'un nom doit être accompagnée d'un exposé détaillé des motifs qui plaident pour et contre le rejet, considérations de typification comprises. Ces propositions doivent être soumises au Comité Général (voir la Division III), qui les transmettra, pour examen, aux Comités compétents pour les divers groupes taxinomiques (voir aussi l'Art. 14.14 et la Recommandation 14A).
Article 57
57.1. Un nom qui a été largement employé, de manière persistante, pour un taxon n'incluant pas son type ne doit pas être employé dans un sens contraire à l'usage courant, à moins et jusqu'à ce qu'une proposition de le traiter selon l'Art. 14.1 ou 56 n'ait été soumise et rejetée.
Article 58
58.1. L'épithète dans un nom illégitime, si elle est disponible, peut être employée dans une combinaison différente, au même ou à un rang différent, si aucune autre épithète n'est disponible d'un nom qui a la priorité à ce rang. Le nom résultant est alors traité comme nouveau, soit comme un nomen novum avec le même type comme le nom illégitime (voir aussi l'Art. 7.5 et l'Art. 33 Note 2), soit comme le nom d'un nouveau taxon avec un type différent. Sa priorité ne remonte pas à la publication du nom illégitime.
Ex. 1. Le nom Talinum polyandrum Hook. (1855) est illégitime, parce que c'est un homonyme postérieur de T. polyandrum Ruiz & Pav. (1798). Lorsqu'en 1863 Bentham transféra T. polyandrum Hook. dans le genre Calandrinia, il lui donna le nom C. polyandra. On considère que ce nom prend priorité à partir de 1863 et devrait être cité: C. polyandra Benth., et non C. polyandra (Hook.) Benth.
Ex. 2. En décrivant Collema tremelloides var. cyanescens, Acharius (Syn. Meth. Lich.: 326. 1814) a cité C. tremelloides var. caesium Ach. (Lichenogr. Universalis: 656. 1810) en synonymie, rendant ainsi son nouveau nom illégitime. L'épithète cyanescens a été reprise dans la combinaison Parmelia cyanescens Schaer. (1842), mais c'est un homonyme postérieur de P. cyanescens (Pers.) Ach. (1803). Dans Collema, cependant, l'épithète cyanescens était disponible, et le nom C. cyanescens Rabenh. (1845), fondé sur le même type, est légitime. La citation d'auteur correcte pour Leptogium cyanescens validé par Körber (1855) par référence à C. cyanescens "Schaer.", est donc (Rabenh.) Körb., et pas (Ach.) Körb., ni (Schaer.) Körb.