Environnement : Les pinèdes méditerranéennes récurées au détergent
Article paru dans Libération, par Laure NOUALHAT.
Chargés de produits nettoyants rejetés dans l’atmosphère, les embruns rongent la flore littorale et la rendent vulnérable au sel.
Une balade sur les bords de mer peut se terminer le nez en l’air. Sur l’île de Porquerolles, la presqu’île de Giens et une grande partie du littoral méditerranéen, les effets de la pollution se voient dans les arbres. Depuis trente ans, la flore littorale de la région dépérit lentement. Tous les scientifiques qui travaillent sur ce phénomène sont unanimes : c’est la faute à nos produits nettoyants. Il n’y a qu’à voir les branches nues et nécrosées des pins maritimes ou d’Alep, les feuilles jaunies des lauriers-roses et l’air décati des chênes verts ou des troènes. Ces végétaux sont rongés par les embruns chargés d’hydrocarbures et de détergents. Quelques associations essaient de mobiliser élus et populations. Mais rien n’y fait.