Voyage d’une invasive
L’histoire du Paspale dilaté ou herbe de Dallis
La recherche des types nomenclaturaux dans l’herbier de l’Université Montpellier 2 dans le cadre du programme Global Plants Initiative[[Consulter l’article présentant le projet GPI :www.tela-botanica.org/actu/article5893.html nous apporte régulièrement de bonnes surprises.
Telle cette découverte d’un échantillon de Paspalum dilatatum , graminée originaire d’Amérique du Sud, collectée en Uruguay par Philibert Commerson à la fin du 18° siècle.
Décrite et nommée par Poiret en 1804 dans l’Encyclopédie Méthodique Botanique, elle est aujourd’hui répandue dans tous les continents et considérée dans plusieurs pays comme invasive et notamment en France où elle est inscrite sur la liste noire.
Probablement introduit en France par l’importation de toisons par l’industrie lainière (Observatoire de la biodiversité et du patrimoine naturel en Bretagne) le Paspalum dilatatum est mentionné comme en voie de naturalisation dans les Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux (t. 62, 1907) sur les rives de la Garonne en 1899 et dans le var en 1898 où il paraît abondant au bord de l’Argens.
Il a été volontairement réintroduit dans les années 60 comme culture fourragère.
Actuellement bien présent sur toute une large bordure méditerranéenne et atlantique, il pose des problèmes d’envahissement dans les prairies humides, les bords de rivières et les rizières.
Le Paspale dilaté, résistant à la sècheresse par son fort enracinement, a été sélectionné et cultivé comme plante fourragère en Amérique du Nord et Australie car il présente un intérêt dans les régions à étés chauds et secs.
Il a été signalé échappé des cultures en 1940 en Californie (Alien Plants growing without cultivation in California, 1940).
Il est également utilisé pour la fixation des sols et lutter contre l’érosion.