Distinguer les pissenlits des autres astéracées liguliflores jaunes
Une fiche pratique réalisée par Florent Beck avec des illustrations du réseau Tela. Une fiche en Creative commons à faire connaître, améliorer et diffuser !
Malgré la mauvaise saison qui est maintenant bien installée, les pissenlits et autres Astéracées liguliflores jaunes continuent de nous offrir leurs floraisons éparses.
Leurs rosettes guettent, du fond des fissures dans le bitume, au creux des trottoirs et le long des chemins de campagne, la moindre opportunité d’ouvrir tout grand un capitule, tel un navire qui ouvre ses voiles pour s’élancer sur l’océan.
Et chacune de ces taches jaunes apportent une brève note de couleur comme un tout petit rayon de soleil chassant, le temps d’un instant, le froid et les nuages de l’hiver qui arrive.
Au pied de cet arbre c’est un Laiteron, en bas de ce mur c’est un Pissenlit, sur ce talus exposé au sud : une Picride.
L’amoureux de la nature, appréciant à sa juste valeur ces « banalités » botaniques qui n’intéressent plus, loin s’en faut, le chasseur de rareté, rencontrera quelques difficultés à démêler l’apparente homogénéité que peut présenter ce groupe au premier abord.
Unifié par une couleur (le jaune) et une structure florale (capitule liguliflore), il faut une certaine expérience, une une bonne dose de persévérance et d’observations minutieuses pour commencer mettre de l’ordre dans cette joyeuse salade composée.
Les guides illustrés n’expliquent pas forcément suffisamment quels caractères observer et comment les appréhender : ils restent souvent muets et se contentent de montrer sans expliquer. Les clés de détermination, au contraire, sont souvent trop pauvrement illustrées (Bonnier, Fournier) ou alors leur format ne se prête pas trop à l’herborisation sur le terrain (Coste – qui malgré une qualité certaine des illustrations, achoppe sur l’aspect pédagogique de par la forme intrinsèque de l’ouvrage).
Quant au travail magnifiquement illustré de Jauzein, il n’atteindra peut-être pas le botaniste amateur, aussi éclairé soit-il. Idem pour l’excellente monographie de Portal.
C’est dans ce contexte là que j’ai voulu, dans une forme très libre et je le reconnaît pas encore très bien structurée, proposer une fiche pratique listant quelques uns des caractères qui m’ont le plus marqué. J’essaye de montrer, en m’appuyant sur les nombreuses photographies du réseau Tela Botanica, ces caractères que j’utilise tous les jours sur le terrain.
Le résultat est encore largement perfectible, tant sur le fond, la forme et la couverture taxonomique. Cependant j’espère qu’il pourra être une première aide à ceux, débutants, amateurs éclairés et jeunes professionnels, qui rencontreraient quelques difficultés face à ce groupe riche et diversifié.
J’ai notamment remarqué de nombreuses demandes d’aide à l’identification via IdentiPlante concernant ces espèces.
Couverture taxonomique :
Asteraceae p.p.
> Taraxacum spp.
> Crepis spp.
> Leontodon spp.
> Picris hieracioides et Helminthotheca echioides
> Hieracium spp. (incl. Pilosella spp.)
> Hypochaeris spp.
> Lapsana communis
> Lactuca spp. (incl. Mycelis muralis)
> Sonchus spp.
> Tragopogon spp.
> Scorzonera spp.
> Urospermum spp.
> Reichardia sp.
Toutes les illustrations (sauf mention contraire), sont issues du réseau Tela Botanica.
Le texte est distribué sous licence Creative Commons et j’encourage ceux qui le souhaiteraient à s’en emparer pour le réorganiser, le compléter, le diffuser.
Je serai très reconnaissant envers toutes celles et tous ceux qui m’aideront à l’améliorer. Tous commentaires, précisions ou corrections sont bienvenus.
>> Accéder à la fiche pratique
Florent BECK
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Photo d’illustration de l’article : par François Di Maria, licence Creative commons by-sa , illustration Flora Data
7 commentaires
Super !
J’avais en projet de réaliser un jour … un document comparatif pour ces différentes espèces que j’ai souvent du mal (je ne pense pas être le seul !) à différencier, le voici à présent à notre disposition ce qui devrait faciliter les déterminations
Bravo et merci !!!!
Article très intéressant qui ne peut que nous réconcilier avec les {Asteraceæ} à capitules jaunes… .
Dommage que l’on ne puisse réagir directement sur le blog en tant qu’internaute non-affilié aux entités Google et autres… .
Je me permets de préciser que l’adjectif qualifiant la forme de poire existe, {piriforme}, bien plus élégant que celui proposé, vous en conviendrez… .
Merci encore pour cet excellent article!
Merci pour la précision concernant « piriforme », je n’avais plus ça en tête.
Effectivement je vais voir si je peux ouvrir plus largement les commentaires : avant il était possible de commenter sans être inscrit nul part.
Concernant le pissenlit les chercheurs ont guerit des personnes atteintes de leucemie avancée avec de la racine de pissenlit quelle chouette petite plante en plus cest bon avec des lardons chauds et des croutons chauds
Jacques de Grasse le 6aout 2015
Merci beaucoup pour cet article très complet et plein d’humour, on croirait lire La Hulottte pour les botanistes ! En tant que débutante, il me sera vraiment très utile et tant que la neige n’est pas là, je vais pouvoir m’y mettre de suite puisqu’il y a encore quelques rares floraisons en cours !
Article interessant pour le débutant. Pour rester sur le ton léger (mais sérieux), il fait avancer le « scmilblic ».
Article passionnant, très bien fait, auquel j’adhère totalement car il m’encourage dans ma recherche personnelle même si je le fais en tant qu’amateur pour inviter d’autres à s’intéresser plus à cette identification passionnante.