Flore médicale des signatures
LIVRE / XVIe – XVIIe siècles. Ouvrage de Guy Ducourthial.
La pivoine signale par la couleur rouge de ses fleurs qu’elle a des propriétés hémostatiques et les noix dont les cerneaux peuvent aisément évoquer le cerveau indiquent par cette particularité qu’elles ont la vertu de calmer les maux de tête. C’est du moins ce qu’affirment les auteurs qui ont rédigé des traités sur la Théorie des signatures appliquée aux végétaux.
L’histoire et le contenu de la Flore médicale fondée sur cette Théorie des signatures n’avait pas fait l’objet d’une étude approfondie jusqu’à ce jour, bien que celle-ci soit fréquemment évoquée dans des ouvrages de botanique, de biologie, de médecine, de pharmacie, voire de philosophie. La Flore médicale des signatures vient combler cette lacune.
Une telle théorie ne remonte pas à l’Antiquité, bien que les premiers auteurs grecs et latins à avoir écrit des ouvrages sur les végétaux n’aient pas manqué d’observer que la couleur ou la morphologie de nombreuses plantes évoquaient parfois certaines parties du corps humain ou diverses manifestations extérieures des maladies. S’ils ont parfois traduit la pertinence de leurs observations en donnant à un certain nombre de plantes des noms qui évoquent de telles analogies, ils ne tentèrent nullement d’en rechercher les causes.
C’est Paracelse, médecin suisse quelque peu original et provocateur, qui a été le premier, au XVIème siècle, à définir les fondements de la Théorie des signatures et à en proposer les applications. Selon lui et ses successeurs, la ressemblance entre la couleur, la morphologie ou encore la biologie de nombreuses plantes avec les parties du corps humain ou les diverses manifestations extérieures des maladies ne saurait être due au pur hasard. Ils considèrent que de telles analogies sont des signes particuliers qui doivent être interprétés comme des signatures que Dieu, dans sa grande compassion pour les hommes, aurait appliquées sur certaines plantes, afin d’informer discrètement ceux-ci des vertus thérapeutiques qu’elles contiennent. La Théorie des signatures se voulut donc à l’origine, comme un précieux guide de recherche des plantes médicinales et de leurs propriétés auquel les médecins étaient appelés à se référer avant de prescrire leurs remèdes. Elle fut cependant largement contestée dès le XVIIème siècle et totalement abandonnée au Siècle des Lumières, n’étant désormais plus guère évoquée que dans quelques textes littéraires vantant les beautés et les secrets de la Nature. On trouvera dans cette Flore médicale des signatures à la fois une histoire de l’élaboration de la théorie des signatures végétales et un exposé de son contenu à partir des principaux textes – généralement traduits ici pour la première fois en français – non seulement de Paracelse, mais aussi d’auteurs souvent tombés dans l’oubli, comme D. Sennert, J. P. Rhumelius, H. C. Agrippa, O. Crollius et surtout G B. della Porta, qui l’ont généralement exposée avec beaucoup de conviction. L’ouvrage comprend en outre un inventaire détaillé des nombreuses plantes qui composent cette flore bien particulière.
Guy Ducourthial est Docteur ès Sciences du Muséum National d’Histoire Naturelle. Géographe et ethnobotaniste, il a plus particulièrement consacré ses recherches à certains aspects de l’Histoire de la Botanique, encore peu étudiés à ce jour. Il est notamment l’auteur d’une Flore magique et astrologique de l’Antiquité, de La Botanique selon Jean-Jacques Rousseau et d’une Petite Flore mythologique.
Informations pratiques
Flore médicale des signatures
XVIe – XVIIe siècles
Guy Ducourthial
Editions L’Harmattan, 06/2016
672 p.
ISBN : 978-2-343-09472-4
Prix indicatif : 52 €.
Pour se procurer l’ouvrage :
Commander en ligne sur le site des Editions L’Harmattan