Fan de métal : nouvelle mission sur Les Herbonautes
Ces plantes sont dites hyperaccumulatrices. Elles poussent sur des zones fortement concentrées en métaux lourds ou fortement polluées. Ces espèces végétales sont capables d’accumuler de fortes quantités de métaux dans leurs tissus.
Cette particularité n’est pas propre aux plantes ! En effet d’autres organismes comme les champignons ou certains crustacés et poissons, peuvent aussi accumuler des quantités importantes de produits : on parle alors de bio-accumulation. Cette dernière est définie comme l’absorption de substances chimiques présentes dans le milieu, via les surfaces corporelles ou par l’ingestion. Il en résulte une concentration élevée de ces produits dans le corps de l’organisme.
Revenons à nos plantes hyperaccumulatrices. Ces dernières poussent sur des sols chargés en métaux lourds, tels que le nickel, le cobalt, le zinc ou le plomb. Ces fortes concentrations peuvent se trouver sur des sols naturellement enrichis en métaux comme par exemple sur les substrats ultramafiques issus des roches magmatiques en Nouvelle Calédonie. Mais elles peuvent aussi être liées aux activités humaines, comme sur les sites d’extractions minières ou les anciennes usines d’hydrocarbures. Ces sols sont très souvent toxiques pour les autres plantes et sont appauvris en éléments essentiels pour leur développement.
De nombreuses études tentent de comprendre comment ces plantes se sont adaptées à de telles conditions et quels avantages découlent de telles concentrations de contaminants dans les tissus végétaux. Quelques hypothèses sont déjà avancées, comme la défense contre les herbivores ou les pathogènes.
Cette particularité est également très prometteuse car elle permettrait une dépollution des sols et ainsi une meilleure gestion des déchets toxiques, notamment à travers la phytoremédiation. Cette technique se base sur l’utilisation d’espèces végétales pour extraire, inactiver ou dégrader des contaminants présents dans le sol. L’objectif est d’améliorer la qualité du sol et de limiter les risques pour les écosystèmes et la santé humaine. Les chercheurs tentent également de comprendre les avantages de telles concentrations de contaminants pour les plantes, notamment en testant leurs rôles contre l’herbivorie.
Cette mission contient plus de 4500 planches, correspondant à une partie de celles conservées dans l’Herbier national de Paris : une collection importante pour comprendre le fonctionnement de ces plantes et faire avancer la recherche. En rejoignant cette mission, vous participez à l’informatisation des données sur les plantes hyperaccumulatrices. Vous contribuez aussi à centraliser les informations sur chaque espèce et à les localiser avec précision. In fine, vous participez à l’amélioration des connaissances sur ces plantes qui pourraient s’avérer très utiles contre la destruction des habitats.
Cette mission est proposée par Vanessa Invernon (MNHN : Institut de Systématique, Évolution, Biodiversité UMR 7205) sur Les Herbonautes dans le cadre du projet X-TrEM (Ionomique et transcriptomique X-espèces au service de l’étude des espèces végétales hyperaccumulatrices d’Eléments Traces Métalliques).
Retrouvez sa description complète et découvrez également les autres missions actuellement en cours sur Les Herbonautes.
Vidéo du MOOC Botanique Séquence 6-4.2 « La botanique en Nouvelle Calédonie »
Streit, B. 1992.Bioaccumulation processes in ecosystems. Cell. Mol. Life Sci. 48, 955–970.
Sterckeman, T., Ouvrard, S. et Leglize, P., 2017. Phytoremédiation des sols. [en ligne ]
Grison, C., Petit, E., Dobson, A. et Grison, C. Recherches écologiques post-mines sur le site des Avinières, rapports d’activités. 2013. CEFE, groupe de catalyse écologique [en ligne]
Vous avez envie de partir à l’aventure dans les siècles derniers, découvrir des herbiers du monde entier et participer à la création d’une base de données sur les herbiers ? Contribuez sur Les Herbonautes.
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Existe -il des plantes accumulatrices connues pour le mercure ?