Les plantes invasives prennent de la hauteur
Les plantes invasives ont mauvaise presse pour bien des raisons, mais ne serait-il pas bon de prendre un peu de hauteur sur le sujet ?
Ce que vous allez apprendre :
- Voir le végétal sous un autre angle peut nous en apprendre beaucoup
- Le regard que nous portons sur les plantes invasives est tronqué
- Toute plante a ses vertus
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Une plante invasive ? La Balsamine de l'Himalaya (Impatiens glandulifera) nourrit très bien nos Syrphes !
« La mauvaise herbe n’est jamais qu’une plante mal aimée » – Ella Wheeler Wilcox –
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5 commentaires
Il y a longtemps que l’agronomie pratique avec les agriculteurs les associations de plantes, on a mn air de tout redécouvrir. Au siècle dernier et avant il y avait des hommes qui pratiquaient et pensaient sur ce domaine.
Oui, c’est un fait… C’est même expliqué dans l’article au demeurant… À ceci près que pour aller plus loin que ce simple constat, l’idée est aussi de remettre cette connaissance à la portée de tous.
Il ne faut pas y voir d’attaque personnelle contre l’auteur ou ses compétences, mais cet article est vraiment .. orienté et anthropocentré. Bourré de bonnes intentions, il évite soigneusement de parler des sujets qui fâchent ou choisi les informations qui vont dans le sens du propos, sans s’attarder aux autres.
Pour ne pas écrire 50 lignes et faire rapide ; premièrement il n’est jamais question de l’impact des espèces exotiques envahissantes (EEE) (et non « invasives ») sur les écosystèmes naturels ou semi-naturels. Ces impacts sont variables selon les EEE et le lieu de leur naturalisation, mais ils existent bel et bien. D’accord la Balsamine nourrit le Syrphe, comme dans l’illustration, mais est-ce que le Syrphe s’est enquis auprès des autres phytophages de la disparition de leurs plantes hôtes suite à l’apparition d’un massif monospécifique de Balsamine sur plusieurs centaines de mètres carrés ? Quelques entomologistes pourraient-ils nous rappeler combien d’insectes ou de vertébrés dépendent de la Balsamine, à l’inverse du nombre dépendant de nos espèces indigènes ?
La Jussie à grande fleurs (Ludwigia grandiflora), lors de ses abondantes floraisons, attire beaucoup d’abeilles et d’autres pollinisateurs. Super ! Mais ces derniers sont-ils au courant que le développement exubérant d’une population de Jussie dans une pièce d’eau peut mettre en péril l’existence de nombre d’autres espèces aquatiques et amphibies, elles mêmes à la base de chaînes trophiques depuis les invertébrés aquatiques jusqu’au canards plongeurs, et de tous les échelons intermédiaires ?
Concernant les forêts et l’Europe : oui l’Europe devrait être majoritairement couverte de forêts. Mais pas exclusivement (la mégafaune d’alors faisait aussi son oeuvre..). Certes l’Homme a ouvert les espaces naturels depuis très longtemps. Si longtemps qu’il est dur de considérer que l’Homme du néolithique est une espèce « envahissante ». Il a modifié son environnement, mais énormément d’espèces ont prospéré dans ces nouveaux espaces, dont certains ont plusieurs millénaires d’histoire. C’est l’Homme du XIXe, XXe et XXIe siècle qui détruit ce qui vit, qui massacre les écosystèmes semi-naturels et riches que nos ancêtres avaient participé à créer (même involontairement). Favoriser les EEE sous couvert que l’une est comestible, que l’autre enveloppe le riz en Roumanie ou qu’une troisième sert à confectionner des beignets c’est continuer d’appliquer la recette que l’article dénonce : voir le monde à travers nos besoins et nos idéaux.
Personne « n’agresse » les espèces naturalisées par plaisir. D’ailleurs, la très grande majorité ne pose aucun problème. Il existe simplement un petit cortège d’espèces dont le développement hors de leur région d’origine menace la biodiversité locale. Ce n’est pas de leur faute, c’est entièrement la notre. Mais ce serait égoïste de ne pas les combattre ; ce n’est pas pour NOUS que nous le faisons, mais pour ce qui reste de nature (ou « semi-nature »..) dans nos pays exsangues.
Je pense que l’article de M François COUPLAN est à mettre en parallèle avec, par exemple, l’approche de M Gilles CLEMENT pour les friches : ils vont à contre-courant des idées reçues, des idées forgées. Ils introduisent un doute là où il y avait une certitude, présentent un autre point de vue ; ils ont le mérite d’être sincères et le tort d’être iconoclastes !
François Couplan est un militant et à ce titre j’apprécie sa verve et ses convictions. Mais je partage plus volontiers une conception plus nuancée et donc un peu plus modeste, comme l’explique d’ailleurs très bien Simon Contant plus haut. Les écosystèmes sont tellement complexes et dynamiques avec un brassage permanent que d’en tirer des leçons ne peut servir que localement et dans un contexte précis. De nombreux exemples existent pour une certaine « lutte » efficace contre les « envahissantes ». Mais souvent la force de la nature nous surprend et je préfère aimer toutes les plantes qui ne font rien d’autre que d’essayer de vivre et de transmettre cette merveilleuse faculté. Faisons-en donc l’éloge, colonisatrices, exploratrices, vagabondes ou folles, peu importe finalement.