Participez à la création d’un sentier botanique méditerranéen
En limite Nord de son Jardin Remarquable, l’abbaye Saint-André souhaite aménager un Sentier botanique méditerranéen pour la saison 2020. Ce cheminement pédagogique vient répondre à une forte attente de ses nombreux visiteurs passionnés de jardins et de flore. Déployant plus de 75 espèces différentes, ce sentier botanique va devoir s’adapter aux nouvelles conditions climatiques et aux épisodes de sécheresse auxquelles se rajoute ici, sur les hauteurs de Villeneuve lez Avignon, un fort mistral. Un défi relevé par la botaniste Véronique Mure, spécialiste des paysages de garrigue et des jardins secs qui a imaginé ce sentier. Cette métamorphose sera aussi l’occasion de valoriser et de restaurer de très belles terrasses et murets de pierre sèche grâce à un chantier école mené par les compagnons muraillers chevronnés de l’association ELIPS. Ce projet est ouvert à tous les amoureux de jardins, de patrimoine local, de nature ainsi qu’aux nombreux amis de l’abbaye qui peuvent le soutenir activement à travers un crowdfunding accessible sur la plateforme Dartagnans jusqu’au 17 novembre !
Vous pouvez participer sur : https://dartagnans.fr/fr/projects/creation-d-un-sentier-botanique-mediterraneen/campaign
« Accueillant plus de 30 000 visiteurs par an, souvent issus d’autres régions françaises et de pays loin de la culture méditerranéenne, nous étions confrontés, avec toute l’équipe, à de très nombreuses questions sur cette flore si particulière et parfois si intrigante », explique Marie Viennet co-gestionnaire de l’abbaye Saint-André. « Le projet n’était pas de devenir un jardin botanique ─nous sommes attachés à l’esprit poétique et historique des lieux─ mais d’apporter une lecture visible sur un espace défini, un coin pour observer en toute quiétude », précise son mari Gustave Viennet co-gestionnaire. Le futur sentier odorant va cheminer en pente douce depuis la chapelle Sainte-Casarie puis longer le mur d’enceinte Nord jusqu’aux grandes terrasses qui offrent de ce côté un vaste panorama sur la vallée du Rhône et le mont Ventoux. Dans l’esprit de liberté des 2,5 ha des jardins de l’abbaye, le promeneur pourra à l’envi le monter ou le descendre selon son parcours de visite. « On retrouve sur ce site, la structure d’un jardin antique avec oliviers centenaires et allée de cyprès », situe la botaniste Véronique Mure qui a notamment participé à la création du jardin des Migrations du MUCEM à Marseille.
Le visiteur amateur de jardins et de nature pourra partir à la découverte de plus 75 espèces méditerranéennes, des plus communes : l’asphodèle, le filaire, l’arbousier, le câprier, l’euphorbe, les sédums, aux plus rares, telle la barbe de Jupiter, plante arbustive protégée en France… Le plus souvent, ces essences sont très aromatiques et possèdent de nombreuses vertus médicinales : comme l’origan, la sarriette de Crête ou l’immortelle. « Ces végétaux font partie du cortège des plantes de jardins dits secs qui se mettent au repos en été et fleurissent exclusivement pendant les périodes de redoux : printemps et parfois automne », précise Olivier Ricomini, le jardinier de l’abbaye.
Une étape préparatoire a été effectuée durant l’hiver 2018-2019 par Olivier Ricomini. Il a fallu élaguer ce chemin à l’allure sauvage afin de mettre en valeur les sujets remarquables comme un imposant pistachier lentisque ou un grenadier entièrement envahis par les lauriers-tin…
Désormais ce sont les murets et terrasses du sentier, appelées restanques en Provence qui doivent être restaurés. Pour ce chantier, l’abbaye a fait appel à l’École locale et itinérante de la pierre sèche ELIPS. Cette association maîtrise les règles de l’art de la pierre sèche dans une approche environnementale contemporaine mais sans oublier l’approche patrimoniale. ELIPS réunit des compagnons muraillers caladeurs qui transmettent leur savoir ancestral à travers des chantiers ouverts à tous. Assez technique, celui en cours à l’abbaye rassemble des professionnels paysagistes et ouvriers du patrimoine ayant déjà une expérience de la pierre sèche. Ce chantier école, dirigé par le compagnon Yvan Delahaye va durer 15 jours.
Ce sera ensuite le temps de la plantation des nouvelles espèces qui viendront étoffer la palette végétale existante (déjà inventoriée), avec 450 jeunes plants méditerranéens. Puis enfin, l’étiquetage botanique des 75 variétés différentes du sentier afin de pouvoir être prêt pour l’ouverture de la saison le 1er mars 2020 !
Afin de pérenniser une création botanique sur les hauteurs calcaires du mont Andaon, en gestion 100% naturelle, le choix des essences était crucial. Une palette de plantes rustiques et résistantes à la sècheresse a été proposée par Véronique Mure. « Un arrosage estival est nécessaire la première année pour la reprise des plants, ensuite ce sont les pluies salvatrices qui prennent le relais », explique-t-elle. Un paillage minéral, déjà expérimenté en contre-bas de la chapelle, va être prolongé ici afin d’éviter l’évaporation du sol, faciliter le désherbage et adoucir le drainage. Ces nouvelles plantations constituent un test novateur intéressant pour éventuellement être utilisées dans d’autres espaces du jardin à l’avenir.
Vous pouvez participer sur : https://dartagnans.fr/fr/projects/creation-d-un-sentier-botanique-mediterraneen/campaign
3 commentaires
Dans les essence arbustive il faut penser au Rhamnus alaternus dit: Alaterne
Quercus ilex dit Chêne vert s’il ny est pas
Acer monspessulanum
Punica granatum dit: Grenadier
Ziziphus jujuba dit Jujubier
Pistacia térébinthus dit Pistachier térébinthe
Teucrium provincialis ex: T hirsutum ou Thé de Provence (goût très poivré infusé)
Echinops ritro qui a une floraison tardive
Stippa pennata dit Cheveux d’Ange
Teucrium flavum dit: Germandrée jaune (belle touffe)
Stachys recta dit: Epière
Verbascum sinuatum dit molène sinueuse
Voilà qqes propositions.
M TRONC
M TRONC
Stachys recta dit: Epière érigée
Un grand merci pour ces judicieuses propositions botaniques ! Nous allons dévoiler la liste définitive des 75 variétés prochainement…
Le choix du câprier est judicieux: la dernière fois que j’en ai vu un sauvage, c’est sur l’Acropole d’Athènes! Coincé entre les pierres d’un mur de pierres sèches rôti par le soleil, il fleurissait un peu rabougri mais résistant vaillamment à la marée des touristes.
suggestions: Aphyllante de Montpellier, des Myrtes,