Herbes folles du milieu urbain au monde rural
Au pied d’un immeuble, tentaient de grandir
Orties, pissenlits, onagres et compagnie.
Ces herbes l’avaient mauvaises, peut-on dire,
Avec ces conditions de vie ternies.
Un jour lors de sa tournée butinière,
Leur amie abeille leur parla cette fois,
D’un grand terrain proche ensoleillé en jachère,
Au sommet de leur immeuble, sur le toit.
Le délicat coquelicot réunit ses confrères végétaux.
En tant qu’herbes folles, il proposa comme idée,
De s’unir pour se hisser sur le bâtiment, tout en haut,
Pour rejoindre cette terre promise et rêvée.
Les herbes folles furent euphoriques
Et se mirent à l’ouvrage avec ardeur.
Le trèfle se chargea de la logistique,
Le pissenlit envoya ses akènes en éclaireurs,
Le liseron commença à construire le chemin
En s’enroulant le long des chenaux,
Le chénopode récolta les grains,
Les plantes grasses transportèrent l’eau.
Longue et difficile fut l’ascension.
Plein de périls et d’aides rythmèrent leur expédition.
Brosses et herbicides les attaquèrent.
Oiseaux et vents les assistèrent.
Finalement, les végétaux au sommet arrivèrent
Et découvrir avec le soleil une splendide terre.
Elles colonisèrent ce magnifique sol
Et purent proliférer même sur les dalles.
Au milieu de l’urbain, les herbes folles
Créèrent leur petit monde rural.
Arnaud Reymond
Ce poème a été rédigé par Arnaud Reymond suite à l’appel à articles sur le thème “Les herbes folles du milieu urbain au monde rural”.
Restez à l’affût : un prochain appel à articles, sur un thème différent, arrivera bientôt !
2 commentaires
Merci pour ce poème qui évoque la complicité entre animaux et végétaux
ainsi que la coopération entre les plantes.
Gabriel Chapuis.
Bel hommage à ces merveilles ordinaires qui risquent leur vie pour échapper à la mort !!!
Robert