Jamalac khmer
C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai retrouvé ce fruit en arrivant au Cambodge en 2010. Le nom khmer du fruit est ជម្ពូ (chum-pu), mot emprunté à l’indonésien « jambu ». C’est également dans ce mot indonésien qu’il faut chercher l’étymologie du nom français « jambose ». En anglais, ce fruit est surtout connu sous le nom de « wax apple », le mot « wax » renvoyant probablement à la brillance de la peau du fruit qui peut faire penser à de la cire lisse.
Le jambosier atteint une hauteur de 3 à 8 mètres. Anciennement, on le trouvait en Inde, dans la péninsule indochinoise et en Indonésie. Aujourd’hui, il est largement cultivé dans de nombreux pays asiatiques.
Sa fleur est impressionnante :
S. samarangense serait originaire de la région de Semarang, ville indonésienne située sur la côte nord de l’île de Java. Pirifome, le plus souvent de couleur rouge, le jamalac peut présenter différentes couleurs, du rouge foncé au blanc en passant par toutes les teintes de rose ; on en trouve aussi des variétés vertes et blanches. Il mesure une dizaine de centimètres de long et quelque six à sept centimètres à sa base. Notons pour l’anecdote qu’en chinois, on qualifie de « nez (en forme de) jamalac » (莲雾鼻 liánwùbí) les nez épatés.
Au Cambodge, le fruit est souvent proposé par les vendeurs ambulants qui poussent des charrettes chargées des fruits les plus divers dans les rues des villes cambodgiennes. J’ai surtout vu au Cambodge des jamboses rouges, et parfois des blanches. Si le jamalac pousse toute l’année, il n’est vendu que pendant la saison sèche (environ novembre à mai), car l’eau qui s’infiltre à partir du point d’attache du fruit fait pourrir ce dernier, qui en outre est envahi de moucherons.
Pour consommer le fruit, on le coupe en deux dans le sens de la longueur, on élimine la partie cotonneuse qui se trouve au centre et à la base, et on le consomme sans autre forme de procès. La chair est juteuse et croquante. On peut, avant consommation, placer pendant quelques heures la jambose au réfrigérateur, pour se régaler d’un fruit très frais, fort appréciable au pic de la saison chaude, en avril. Un fabricant cambodgien proposait de la confiture de jambose, mais le résultat était plutôt décevant. Outre les fruits, le jambosier fournit aussi un excellent bois de chauffage.
3 commentaires
Si la plupart des Syzygium fruitiers viennent d’Asie du Sud-Est, l’origine du mot jambu est indienne. Le sanscrit जम्बु – jambu, जम्बू – jambū désigne Syzygium cumini (L.) Skeels, qui est le véritable jambu. En sanscrit, l’Inde est le « pays des jambu », जम्बुद्वीप – jambudvīpa, d’où coule une rivière de jus de jambu. Le mot jambu a ensuite été emprunté en malais / indonésien. Quant à jamalac, il dérive d’un « jambo malaque ».