Avez-vous vu ces cinq espèces en forêt ?

Lors de vos promenades ou sorties botaniques en forêt, repérez les cinq espèces de la Mission Flore "Échappées vers les milieux forestiers" et partagez vos observations pour nous aider à mieux connaitre les espèces envahissantes.

Plus discrète que la faune dans les médias, la flore exotique envahissante peut être tout aussi impactante pour certaines espèces locales et l’équilibre des écosystèmes. Pour mieux surveiller leur développement, nous vous invitons à ouvrir l’œil sur cinq espèces d’arbres et d’arbustes à chercher en forêt avec la Mission Flore « Échappées vers les milieux forestiers »:

  • Le Paulownia, Paulownia tomentosa (Thunb.) Steud.
  • Le Laurier-cerise, Prunus laurocerasus L.
  • L’Arbre à faisans, Leycesteria formosa Wall.
  • La Spirée du Japon, Spiraea japonica L.f.
  • Le Chêne rouge d’Amérique, Quercus rubra L.
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Les espèces de la Mission Flore « Échappées vers les milieux forestiers ».

Ce projet, mené en partenariat avec l’ANSES et les Conservatoires botaniques nationaux méditerranéen de Porquerolles et des Pyrénées et de Midi-Pyrénées, prend racine en région Occitanie et recueille également les observations de toute la France métropolitaine.

Le Paulownia, Paulownia tomentosa (Thunb.) Steud.

Paulownia tomentosa (Thunb.) Steud.
Paulownia tomentosa par Jean-Pol Grandmont via Wikipédia CC BY-SA 2.5

Le Paulownia tomenteux est un arbre d’ornement habituel dans les jardins et aménagements.

Description :

  • Port : arbre à feuilles caduques à port étalé.
  • Feuilles : opposées, cordiformes, entières et grandes (pouvant dépasser 30 cm de long).
  • Tige : rameaux fortement pubescents surtout jeunes.
  • Fleurs : panicules dressées composées de grandes fleurs bleu-violet en cloche, inclinées vers le bas.
  • Fruits : capsule d’environ 4 cm s’ouvrant par deux valves et contenant de très nombreuses graines ailées.
  • Taille : jusqu’à 15 m de haut.

Confusions possibles : ne pas confondre avec le Catalpa (Catalpa bignonioides), à feuillage proche, qui se distingue par ses fleurs blanches, l’absence de pilosité et ses longs fruits en forme de haricots

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Paulownia tomentosa : feuillage (à gauche) par Jean-Pol Grandmont et fleurs (à droite) par Eric Hill via Wikipédia CC BY-SA 2.0

Le Laurier-cerise, Prunus laurocerasus L.

Prunus laurocerasus L. [1753] (bdtfx) par Alain Bigou
Prunus laurocerasus L. par Alain Bigou via Tela Botanica CC BY-SA 2.0

Le laurier-cerise est très largement utilisé pour l’ornementation depuis le XVI e siècle, très fréquemment planté en haies.

Description :

  • Port : arbuste persistant.
  • Feuilles : feuilles persistantes ovales à lancéolée, de 10 à 15 cm de long, glabres et coriaces, à bord lisse ou légèrement denté, à face supérieure vert foncé et luisante, et face inférieure plus claire, libérant une odeur d’amande amère au froissement.
  • Tige : très sinueuse à écorce gris-noirâtre.
  • Fleurs : fleurs d’aspect blanchâtre, à pétales réduits (longueur inférieure à 3 mm), regroupées en grappes érigées longues de 10 à 15 cm.
  • Fruits : baies rondes rouges, devenant noires, d’un diamètre de 5 à 7 mm.
  • Taille : 2-10 m.

Confusions possibles : peut être confondu avec Prunus lusitanica aux feuilles inodores au froissement et aux grappes de fleurs sensiblement plus longues que les feuilles. On peut également le confondre avec le houx (Ilex aquifolium) un arbre à feuilles dentées et épineuses.

<i>Prunus laurocerasus </i>L. : feuilles (à gauche) par Yoan Martin et fleurs (à droite) par Dominique Remaud via Tela Botanica CC BY-SA 2.0
Prunus laurocerasus L. : feuilles (à gauche) par Yoan Martin et fleurs (à droite) par Dominique Remaud via Tela Botanica CC BY-SA 2.0

L'Arbre à faisans, Leycesteria formosa Wall.

Leycesteria formosa
Leycesteria formosa par Wouter Hagens via Wikipédia CC BY-SA 3.0

L’arbre à faisans a été introduit en Europe récemment pour l’ornementation et ses baies.

Description :

  • Port : arbrisseau très ramifié.
  • Feuilles : opposées, polymorphes le long des rameaux mais principalement ovales, tronquées à la base du limbe et acuminées, jusqu’à 24 cm de long et 9 cm de large.
  • Tige : tiges vertes et creuses à base lignifiée.
  • Fleurs : inflorescences en grappes à bractées violacées-rougeâtres et corolles blanches.
  • Fruits : baies brunâtres à violettes de 7 à 10 mm de diamètre.
  • Taille : 2-3 m.
<I>Leycesteria formosa</I> : fleurs (à gauche) par H. Zell et feuilles (à droite) par Emmanuel Bouchard via Wikipédia CC BY-SA 3.0
Leycesteria formosa : fleurs (à gauche) par H. Zell et feuilles (à droite) par Emmanuel Bouchard via Wikipédia CC BY-SA 3.0

La Spirée du Japon, Spiraea japonica L.f.

Spiraea japonica
Spiraea japonica par Paul Hermans via Wikipédia CC BY-SA 3.0

La spirée du Japon est un arbrisseau caduc apprécié en cultures ornementales pour la beauté et la couleur rose de ses fleurs et la densité de ses taillis.

Description :

  • Port : arbrisseau à nombreux rameaux fins.
  • Feuilles : alternes, lancéolées, généralement ovales, de 3 à 12 cm de long, en coin à la base et dentées.
  • Tige : brunes-rouges, dressées puis arquées, se desquamant avec le temps.
  • Racines fibreuses pouvant s’enfoncer jusqu’à 30 cm dans le sol
  • Fleurs : inflorescence composée de fleurs roses disposées en corymbe typique (toutes les fleurs sont sur un même plan).
  • Fruits : akènes secs à nombreuses soies courtes et élancées ; graines brun-jaunâtre et lisses.
  • Taille : de 0,5 à 2 m.
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Spiraea japonica : feuilles (à gauche) par Alpsdake via Wikipédia CC BY-SA 4.0 et fleurs (à droite) par Hugues Tinguy via Tela Botanica CC BY-SA 2.0

Le Chêne rouge d’Amérique, Quercus rubra L.

Matthie<i>Quercus rubra </i> par Matthieu Sontag via Wikipédia CC BY-SA 3.0u Sontag cc by sa 3.0
Quercus rubra par Matthieu Sontag via Wikipédia CC BY-SA 3.0

Le chêne rouge d’Amérique est introduit en France au XVIIIe siècle comme espèce ornementale et est utilisé en sylviculture depuis la fin du XIX e siècle.

Description :

  • Port : arbre à écorce lisse et grise.
  • Feuilles : Alternes, 12-20 cm de long, de 7 ou 9 lobes terminés par 1 ou 3 pointes, à sinus peu profonds, pétiole court (2-3 cm).
  • Tronc : légèrement flexueux et souvent fourchu.
  • Fleurs : unisexuées, les mâles en chatons pendants à la base des pousses de l’année, les femelles minuscules, sessiles, sur la pousse de l’année.
  • Fruits : cupule aplatie, glands assez gros (2-2,5cm) brun violacé sessile ou à pédoncule court.
  • Taille : de 25 à 35m.

Confusions possibles : à ne pas confondre avec Q. palustris aux feuilles plus petites (5-10 cm) luisantes au dessus et mate dessous à 7 ou 9 lobes et Q. coccinea aux glands aux cupules plus embrassantes et aux feuilles brillantes sur les deux faces et aux lobes à sinus plus profonds (longues de 12-20 cm).

Quercus rubra
Quercus rubra : feuilles (à gauche) par Pablo Gazon et fruits (à droite) par Hervé Goëau via Tela Botanica CC BY-SA 2.0

9 commentaires

    1. Bonjour,
      Oui, vous pouvez les signaler en cochant la case « Cultivée » dans le formulaire de saisie.
      Bonne journée,
      Botaniquement.
      Esther pour Tela Botanica

  1. Un énorme paulownia dans le petit square près de chez moi ….. mais il a certainement été planté à l’origine ! Donc il ne compte certainement pas ! Mais ses graines sont efficaces ! on en trouve de petits tout spécialement au pied des murs ‘immeubles ! il n’est pas difficile !

    1. Bonjour,
      Cette Mission Flore vise les milieux forestiers et non les milieux urbains, mais si vous en croisez en fôret, vous pouvez les partager même s’ils ont été plantés : il suffit de cocher la case « Cultivée » dans le formulaire !
      Bonne journée,
      Botaniquement.
      Esther pour Tela Botanica

    1. Bonjour,
      Cette Mission Flore vise les milieux forestiers et non les friches, mais si vous en croisez en forêt, n’hésitez pas à nous les partager 🙂
      Bonne journée,
      Botaniquement.
      Esther pour Tela Botanica

  2. En occitanie j’observe des sumacs de Virginie partout. Du côté de Toulouse mais aussi dans le Lot. On fait grand cas des budleias mais c’est encore plus invasif. Un terrain que l’on a connu abandonné aux roches entreposées après un chantier, est devenu en un an une véritable forêt de sumacs. Personne ne relève cela mais je crains pour la diversité des espèces locales

    1. Quel est l’intérêt de recenser des espèces présentes depuis plusieurs siècles sur notre territoire (et largement évaluées) même si elles résultent d’ une introduction volontaire. Le commentaire de « Auxietre » me paraît plus pertinent.

    2. Bonjour,
      La récolte de données sur ces plantes exotiques dans les milieux forestiers va permettre d’améliorer la connaissance sur les plantes exotiques capables de s’affranchir de l’aide de l’humain pour survivre et de mieux évaluer la fréquence d’occurrence des évènements de dispersion du compartiment cultivé vers le compartiment « sauvage ». Vos données seront reversées à l’autorité publique via le SINP et l’ORB, et pourront intégrer les analyses de risque nationale et régionale servant à caractériser les plantes exotiques envahissantes.
      Bonne journée,
      Esther pour Tela Botanica

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