Quatre fougères qui poussent sur les murs en ville

Quelles sont les plantes qui poussent sur les murs en ville ? Partons à la rencontre de quatre fougères communes à observer sur les murs de nos villes en France hexagonale : la Scolopendre, la Rue des murailles, la Capillaire des murailles et la Fougère mâle.
Asplenium trichomanes L. (bdtfx) par Sauvages du Roannais
Asplenium trichomanes L. par Sauvages du Roannais via Tela Botanica CC BY-SA 2.0

La Scolopendre, Asplenium scolopendrium L.

La Scolopendre, Asplenium scolopendrium L., de la famille des Aspleniaceae, est une plante vivace de 20 à 60 cm, à souche épaisse gazonnante. On la trouve sur les rochers humides, sur les vieux murs ou encore dans les puits, dans toute la France et la Corse.

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Asplenium scolopendrium L. par Evelyn Simak CC BY-SA 2.0

Ses feuilles ont le pétiole écailleux ainsi que le rachis, plus court que le limbe. Le limbe est 4 à 6 fois plus long que large, largement lancéolé, ferme, entier ou ondulé-rongé, rarement divisé au sommet, un peu rétréci inférieurement, profondément échancré en cœur à la base, à oreillettes arrondies et convergentes. Les sores, structures productrices des spores, sont grands, parallèles entre eux et obliques à la nervure médiane de la feuille. Sa « floraison » a lieu de mai à octobre.

Description tirée de la flore de l’Abbé Coste

La Scolopendre en images

<i>Asplenium scolopendrium </i>L. : port de la plante à gauche par La Spada Arturo et feuille en cœur à la base par Alain Bigou via Tela Botanica CC BY-SA
Asplenium scolopendrium L. : port de la plante (à gauche) par La Spada Arturo et feuille en cœur à la base (à droite) par Alain Bigou via Tela Botanica CC BY-SA 2.0
<i>Asplenium scolopendrium </i>L. : sores parallèle (à gauche) et pétiole écailleux (à droite)  par La Spada Arturo via Tela Botanica CC BY-SA
Asplenium scolopendrium L. : sores parallèles (à gauche) et pétiole écailleux (à droite) par La Spada Arturo via Tela Botanica CC BY-SA 2.0

La Rue des murailles, Asplenium ruta-muraria L.

La Rue des murailles, Asplenium ruta-muraria L., de la famille des Aspleniaceae, est une plante vivace de 3 à 15 cm, glabre et à souche courte brune. On peut la croiser dans toute la France hexagonale et en Corse, sur les vieux murs et les rochers (surtout calcaires).

Anne Burgess Wall-rue (Asplenium ruta-muraria) CC BY-SA 2.0
Asplenium ruta-muraria L., par Anne Burgess via Wikipédia CC BY-SA 2.0

Ses feuilles sont d’un vert mat, coriaces, à pétiole vert comme le rachis et souvent aussi long ou plus long que le limbe. Son limbe est ovale, triangulaire, bipennatiséqué. Les segments primaires inférieurs sont plus longs que les moyens, les secondaires peu nombreux et écartés, à lobes pétiolulés, obovales en coin, lobulés, entiers ou denticulés. Ses sores sont linéaires, à la fin confluents. Ses indusies sont à bord cilié ou frangé. Sa « floraison » se déroule toute l’année.

Description tirée de la flore de l’Abbé Coste

La Rue des murailles en images

<i>Asplenium ruta-muraria</i>L. : port de la plante (à gauche) par La Spada Arturo et feuilles (à droite) par Liliane Roubaudi via Tela Botanica CC BY-SA 2.0.
Asplenium ruta-muraria L. : port de la plante (à gauche) par La Spada Arturo et feuilles (à droite) par Liliane Roubaudi via Tela Botanica CC BY-SA 2.0
<i>Asplenium ruta-muraria</i>L. : sores (à gauche)  et tige (à droite)  par La Spada Arturo via Tela Botanica CC BY-SA 2.0.
Asplenium ruta-muraria L. : sores (à gauche) et tige (à droite) par La Spada Arturo via Tela Botanica CC BY-SA 2.0

La Capillaire des murailles, Asplenium trichomanes L.

La Capillaire des murailles, Asplenium trichomanes L., de la famille des Aspleniaceae, est une plante vivace de 6 à 35 cm, glabre, à souche courte. Elle pousse sur les murs et les rochers, dans toute la France et la Corse.

Asplenium trichomanes L. (bdtfx) par Sauvages du Roannais
Asplenium trichomanes L. par Sauvages du Roannais via Tela Botanica CC BY-SA 2.0

Ses feuilles sont courtement pétiolées, à pétiole et rachis d’un brun noir luisant sur toute leur longueur, plans en dessus et très étroitement ailés de chaque côté. Son limbe est lancéolé-linéaire, un peu rétréci à la base et pennatiséqué. Ses segments sont très nombreux (15 à 40 paires), distincts jusqu’au sommet, ayant au plus 6 à 8 mm de long et de large, ovales ou obovales-rhomboïdaux, finement crénelés-dentés, tronqués et un peu en coin à la base. Ses sores sont linéaires et à la fin confluents. Sa « floraison » a lieu toute l’année.

Description tirée de la flore de l’Abbé Coste

La Capillaire des murailles en images

<i>Asplenium trichomanes </i> L. : port de la plante (à gauche) par JosephVilliermet et feuilles (à droite) par La Spada Arturo via Tela Botanica CC BY-SA 2.0
Asplenium trichomanes L. : port de la plante (à gauche) par JosephVilliermet et feuilles (à droite) par La Spada Arturo via Tela Botanica CC BY-SA 2.0
Bandeau Actu Moyen (700 x 250 px)(4)
Asplenium trichomanes L. : sores (à gauche) et planche d'herbier (à droite) par La Spada Arturo via Tela Botanica CC BY-SA 2.0

La Fougère mâle, Dryopteris filix-mas (L.) Schott

La Fougère mâle, Dryopteris filix-mas (L.) Schott, de la famille des Dryopteridaceae, est une plante vivace à souche très épaisse gazonnante. On la trouve dans les bois mais aussi surs les rochers et les murs ombragés dans une grande partie de la France et en Corse.

Dryopteris filix-mas (L.) Schott [1834][Dét. : Marie Portas]
Dryopteris filix-mas (L.) Schott par Marie Portas via Tela Botanica CC BY-SA 2.0

Ses frondes mesurent de 30 cm à 1 m, et sont courtement pétiolées, à pétiole et rachis peu écailleux, oblongues-lancéolées, très atténuées inférieurement, bipennatiséquées, non glanduleuses. Son limbe est terne, assez souple. Ses pennes sont nombreuses, étroitement lancéolées, pennatipartites sans point noir au point d’insertion. Ses pinnules nombreuses, lancéolées, celles des pennes basales symétriques ou presque de part et d’autre du rachis de la penne. Ses sores sont assez gros (1,5 mm), peu nombreux, toujours distincts, en lignes rapprochées de la nervure médiane et couvrant à peine les 2/3 inférieurs des lobes. Ses indusies sont en croissant circulaire à attache centrale se rétractant à maturité. Sa « floraison » a lieu de juin à septembre.

Description tirée de la flore de l’Abbé Coste et R. Prelli via atlasflore04.org

La Fougère mâle en images

<i>Dryopteris filix-mas </i>(L.) Schott : port de la plante (à gauche) et feuilles (à droite) par Alain Bigou via Tela Botanica CC BY-SA 2.0
Dryopteris filix-mas (L.) Schott : port de la plante (à gauche) et feuilles (à droite) par Alain Bigou via Tela Botanica CC BY-SA 2.0
Bandeau Actu Moyen (700 x 250 px)(7)
Dryopteris filix-mas (L.) Schott : sores (à gauche) par Dominique Remaud et rhizome vertical écailleux (à droite) par Marie Portas via Tela Botanica CC BY-SA 2.0

10 commentaires

    1. Bonjour,
      L’article reprend les descriptions de la Flore de l’abbé Coste et ses catégories générales (Répartition, Ecologie, Floraison, etc.), également utilisées sur eFlore. En effet, la catégorie « Floraison » ne convient pas aux fougères, mais nous avons conservé la version originale de la source des informations. J’ai ajouté des guillemets pour souligner ce point.

      Référence : COSTE H. (ABBE) – Flore descriptive et illustrée de la France de la Corse et contrées limitrophes, Tomes 1, 2 et 3.

      Bonne journée,
      Botaniquement.
      Esther pour Tela Botanica

  1. Réponse à Baudino : il n’est pas « un peu faux de dire que les fougères ont une floraison ». Il faut dire qu’il est totalement faux de dire que les fougères ont une floraison. Elles n’ont pas de fleur car elles ont des ‘bébés’… en effet, leur système de reproduction n’est pas basé sur des graines de fleurs mais sur des spores produites au dos des feuilles (frondes) de fougères femelles avec la participation des fougères mâles. Elles peuvent aussi se reproduire par clonage à partir d’un rhizome donc de manière asexuée.

    1. Attention : fougère « mâle » et fougère « femelle » sont simplement des noms. Quelle que soit l’espèce de fougère, ce que nous en voyons (le sporophyte) est asexué, ni mâle ni femelle, mais simplement producteur de spores. La reproduction sexuée se fait à un autre stade, sur des individus (gamétophytes) issus de la germination des spores, indépendants des sporophytes et difficilement observables. Pour plus d’infos, voici un petit article introductif que j’ai réalisé il y a quelques années https://histoiresnature.wordpress.com/2021/08/11/fougeres-et-plantes-alliees-les-pteridophytes/
      Enfin, comme Coste parlait abusivement de floraison des fougères, on peut lire parfois des termes comme « fructification » pour désigner la formation des spores, ce qui est tout aussi abusif du point de vue de la botanique puisque les fougères n’ont pas plus de fruits que de fleurs. A la rigueur peut on voir un sens élargi ou figuré à cette notion de fructification comme on parle du « fruit » d’un effort, d’une démarche, d’une recherche…

  2. Je me permets de corriger la notion de fougère mâle et femelle qui par définition n’existent pas
    La reproduction des fougères (sporophytes) passe par une étape intermédiaire via un gamétophyte ou prothalle. C’est là où on peut aussi comprendre pourquoi l’humidité est requise pour cette reproduction ou bien encore de l’usage du flagelle.

    1. Cette succession sporophyte-gametophyte n’est d’ailleurs pas spécifique aux fougères, c’est aussi le cas des bryophytes (les mousses) et les spermaphytes (les plantes à graines)
      On entend souvent dire que le pollen équivaut au spermatozoïde des animaux alors qu’en fait il s’agit du gametophyte mâle

  3. bonjour, j’aurais une petite question d’un autre « genre » : je n’arrive pas à distinguer la dite « fougère mâle (Dryopteris filix-mas) de la dite « fougère femelle » (Athyrium filix-femina) ? Connaitriez-vous un critère simple (voire plusieurs) et facilement identifiable sur le terrain ? merci d’avance 😉

    1. Les pinnules d’A. filix-femina sont plus profondément incisées que celles de D. filix-mas, ce qui donne à la première un aspect plus grâcieux (d’où son nom). De plus, les sores des Dryopteris sont recouverts d’une indusie réniforme (presque ronde) tandis que l’indusie d’A. filix-femina est étroite, courbe (en virgule, accent circonflexe) et frangée à sa marge.

  4. merci pour la réactivité … je vais essayer de regarder ça, mais le coup des pinnules me semble délicat (variation d’un individu à l’autre) ; les indusies semblent plus fiables, … encore faudra-t-il qu’elles soient en fruit !

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