Les plantes : un patrimoine comme un autre

La journée des patrimoines approche, votre planning est déjà prêt : monuments évidemment, musées sûrement, laboratoires pourquoi pas ? Et si vous passiez aussi dans les jardins, la forêt ou les champs pour observer un autre type de patrimoine : le patrimoine naturel.

Le patrimoine naturel ?

Reprenons les bases, il existe plusieurs types de patrimoines. Si les patrimoines culturels matériels et immatériels sont souvent bien représentés et mis en avant, les patrimoines naturels et mixtes sont moins connus du grand public. Mais alors, qu’est-ce que c’est ? Cela inclus des monuments naturels, des espaces naturels d’habitat pour la faune et la flore ou encore des formations géologiques ayant une certaine valeur universelle exceptionnelle, esthétiquement ou scientifiquement parlant. Quant au patrimoine mixte culturel et naturel, il est le produit combiné de la « nature » et de l’adaptation des sociétés humaines dans cette « nature ». Il en existe beaucoup moins que les deux autres, vous pouvez en retrouver une liste ici

Atelier botanique (8)

Mais qu’est-ce qu’une valeur universelle exceptionnelle ? Qu’est-ce qui peut ou non entrer dans cette définition ?

Le chêne d'Allouville, Flickr
Le chêne d'Allouville, Flickr

Unanimement, un certain nombre de parcs naturels sont considérés comme du patrimoine naturel et sont dans la liste de l’UNESCO, comme le parc national de Garajonay en Espagne par exemple. Mais si cette liste est un bon point de départ, il existe bien d’autres choses encore. En effet, certains arbres remarquables peuvent faire partie de ce qu’on pourrait appeler notre patrimoine végétal. L’association ARBRES les a répertoriés dans une liste, on y trouve par exemple le plus vieux chêne de France à Allouville-Bellefosse en Seine-Maritime, qui, avec le temps, s’est creusé et abrite maintenant deux petites chapelles. Ces arbres n’ont pas besoin d’être remarquables pour être préservés. Le patrimoine végétal endémique d’une région, d’un territoire mérite que l’on s’y intéresse et surtout qu’on le protège, que ce soit du réchauffement climatique ou des espèces exotiques envahissantes, pour conserver ces essences qui font aussi nos régions.

Les parcs naturels, les forêts, les arbres, c’est tout ? Non, les jardins familiaux, les potagers et les vergers peuvent être considérés comme du patrimoine végétal puisqu’ils sont associés à des paysages locaux mais aussi à des savoir-faire. Imaginez la Provence sans ses champs de lavande ou la Champagne sans son histoire autour du vin pétillant du même nom.

Et nos sauvages alors ?

Ces trésors botaniques et cultivés sont de réels héritages à transmettre. Le conservatoire des collections végétales spécialisées a écrit : “Nous sommes les héritiers de ce patrimoine végétal vivant rassemblé et étudié par des générations de jardiniers, en passant par les grands botanistes et explorateurs, obtenteurs et hybrideurs émérites, des institutions scientifiques aux particuliers passionnés…” (manifeste pour la défense du patrimoine végétal vivant). Le fait est que les plantes nous accompagnent depuis l’aube de l’humanité, même les plus petites plantes sauvages poussant entre deux pavés, ont pu être utilisées, fut un temps, dans une recette de soupe ou un remède pour la toux. Nos sauvages, cette nature ordinaire, banale, peut-être associée à un savoir-faire et une histoire riche. Alors pour la journée du patrimoine, si vous croisez une pariétaire de Judée, un plantain ou un pissenlit, arrêtez vous quelques minutes pour apprécier ces plantes qui accompagnent depuis toujours nos cathédrales et nos châteaux.

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