15 ans d’observations climatiques : témoignage d’un observateur dévoué de l’Observatoire Des Saisons
L’Observatoire des Saisons (ODS) est un programme qui permet aux citoyens et citoyennes de tout âge de contribuer à la recherche scientifique sur le changement climatique. Il propose notamment d’observer les rythmes saisonniers d’une liste d’espèces végétales à différents stades phénologiques : feuillaison, floraison, fructification et sénescence.
Après avoir découvert ce programme à la radio, il y a contribué pendant 15 ans, avant de décider de cesser ses observations régulières cette année. Pour le remercier de ses 15 années de service, nous lui avons consacré une interview, revenant sur ses expériences et ses contributions significatives.
Notre observateur, météorologiste de profession, a toujours eu une sensibilité écologique. Son métier l’a exposé dès les années 90 aux discussions sur le réchauffement climatique. Il a également assisté à plusieurs conférences sur l’évolution du climat, ce qui lui a permis de faire le lien avec les changements observés chez les végétaux.
C’est donc naturellement qu’il a choisi de contribuer pendant 15 ans à la surveillance des effets du changement climatique sur la végétation.
En 15 ans d’observations, notre observateur a noté plusieurs changements, notamment chez les noisetiers. Certaines années, ces arbres produisaient suffisamment de noisettes pour en manger pendant la moitié de l’année. Cependant, cette année, bien que les noisetiers aient produit beaucoup de noisettes, celles-ci étaient minuscules. « Le casse-noix est trop gros par rapport aux noisettes, » nous confie-t-il.
Ce changement pourrait être dû au vieillissement des arbres ou à des étés plus secs et chauds, empêchant les arbres de produire des fruits charnus.
Ces années de saisies n’ont pas été sans difficultés. La régularité des observations était un défi majeur. « Il était frustrant de manquer un stade, j’avais l’impression de ne pas avoir fait mon travail, » explique-t-il. Une autre difficulté était d’estimer les pourcentages des stades phénologiques. Si les premiers 10% sont faciles à observer, il est plus compliqué de déterminer quand le stade atteint 50%.
Malgré ces défis, sa participation au programme lui a beaucoup apporté. Il a, par exemple, appris à mieux comprendre les stades phénologiques. Rester en connexion avec la nature à travers les observations tout au long de l’année a également été très enrichissant. C’était une extension naturelle de son métier, une transition fluide. Il ressent également un sentiment de fierté et de satisfaction d’avoir contribué à une cause globale pour mieux comprendre et sauvegarder la nature. Il partageait aussi autour de lui ses observations et les changements qu’il notait, sensibilisant ainsi son entourage.
Cet observateur a laissé une empreinte significative dans le programme de l’ODS. Son engagement et ses observations ont permis de mieux comprendre l’impact du changement climatique sur la végétation. Son parcours est inspirant, montrant comment un individu peut contribuer de manière significative à la science citoyenne et à la sensibilisation environnementale.
Nous le remercions pour ses 15 années de dévouement et lui souhaitons le meilleur pour l’avenir.
Le programme est basé sur un protocole scientifique qui propose d’observer la phénologie de la faune et de la flore, c’est-à-dire les différents stades au fil des saisons. Il vise une liste d’espèces de plantes comme d’animaux.
Pour les végétaux par exemple, on va observer les dates d’apparition de 4 stades principaux : la feuillaison, la floraison, la maturation des fruits et la senescence (changement de couleur et chute des feuilles à l’automne). À quelle(s) date(s) les végétaux fleurissent, perdent leurs feuilles ? Quand observe-t-on la maturation des fruits ?
La base de données phénologiques alimentée par vos relevés de terrain permet aux scientifiques d’étudier les réponses de la faune et de la flore face au changement climatique.
Julie Roudaut, volontaire en service civique à Tela Botanica