Le séminaire de lancement du projet EU-PEARLS
C’est à Montpellier que s’est tenu le séminaire de lancement du projet EU-PEARLS, en présence des partenaires de République tchèque, France, Allemagne, Espagne, Pays-Bas et Suisse. Le projet a pour objectif le développement de nouvelles cultures pour la production de caoutchouc naturel en Europe.
Le Cirad qui a une longue tradition de recherche sur les plantes à latex et en particulier sur le guayule, est responsable d’un des groupes de travail.
Comme l’explique Serge PALU, chercheur au Cirad : « cela fait 25 ans que nous travaillons sur le guayule, une plante originaire des déserts méxicains, adaptée aux régions semi-arides et qui produit un latex non allergénique ».
La communauté européenne ne s’y est pas trompée qui vient d’attribuer au projet EU-PEARLS, la note de 15/15 et l’évaluation « meilleur projet reçu par la commission sur le sujet Biopolymère ».
Ce sont précisément deux plantes qui intéressent la communauté scientifique européenne : Parthenium argentatum (guayule) et Taraxacum kok saghyz (pissenlit russe).
Si l’hévéa reste la principale source de caoutchouc naturel, il ne suffit plus à la demande mondiale croissante en caoutchouc et en latex naturels. De plus, la possible propagation d’un champignon parasite menaçant la quasi-totalité des plantations d’hévéa, et l’allergie croissante à ce latex (véritable problème de santé publique), incitent à rechercher de nouvelles sources d’approvisionnement.
Plante du futur ?
Arbuste de régions semi-arides, le guayule, à croissance rapide, suscite bon nombre d’intérêts. Sa biomasse est abondante et permet le développement de multiples bio-produits dérivés.
On peut obtenir à partir du guayule : des terpènes pour lutter contre les termites, des lipides, des bio-molécules utilisées en pharmacologie et cosmétologie et même des briquettes de chauffage et du fuel à partir de la bagasse. Une entreprise américaine exploite déjà son latex pour la fabrication de gants chirurgicaux ou de préservatifs.
L’extraction du latex de guayule se fait par broyage et non par saignée de l’arbre comme pour l’hévéa, et ne nécessite aucun solvant chimique.
Une plantation de Guayule au Cirad de Montpellier
Dans les années 1980, le Cirad a mis en place des essais de comportement de guayule au Maroc (en collaboration avec les Domaines Royaux) et également à Montpellier. Sa vocation méditerranéenne n’est donc plus à démontrer.
C’est actuellement une collection d’une vingtaine de variétés qui est en cours d’installation sur le site de Lavalette du Cirad de Montpellier. Il est prévu de mettre en place trois parcelles d’une superficie totale d’un hectare pour la réalisation d’essais agronomiques. Ils permettront de mieux définir des paramètres comme la fertilisation, l’irrigation ou le comportement variétal de la plante. La quantification en valeur latex, caoutchouc et lipide par analyse proche infrarouge (SPIR) sera étudiée dans les laboratoires montpelliérains.
Ces tests en plein champ et l’expertise du consortium de recherche EU-PEARLS permettront également la production de plants améliorés et la création de nouvelles filières d’approvisionnement en caoutchouc naturel sur le territoire européen.
Pour plus de renseignements :
– Contacts scientifiques :
Courrier électronique, Serge PALU : serge.palu@cirad.fr
Courrier électronique, Daniel PIOCH : daniel.pioch@cirad.fr
– Contact presse :
Courrier électronique, Florence VIGIER : florence.vigier@cirad.fr