Déclaration commune de l’Association des Ingénieurs Ecologues et de la Société Française d’Ecologie
Lors du colloque organisé par l’AFIE (Association Française des Ingénieurs Ecologues) à Lille, le 25 juin, l’AFIE et la Société Française d’Ecologie ont signé en commun une déclaration sur les travaux scientifiques et les meilleurs travaux qui sous-tendent la conservation de la biodiversité, dont nous vous livrons le contenu.
Les questions d’environnement sont un des enjeux majeurs du monde moderne et l’écologie
scientifique prend dans ce contexte un rôle de premier plan. Les chercheurs et les professionnels travaillant dans les secteurs de l’écologie fondamentale et appliquée ont beaucoup à dire sur l’état de la biodiversité, sur les causes et les conséquences de la perte de biodiversité ou la détérioration des habitats, et sur la capacité des sociétés humaines à réduire l’impact sans précédent qu’elles ont sur l’environnement et qui menace l’ensemble des êtres vivants, humains et non humains. Pourtant, force est de constater qu’il existe toujours un grand décalage entre l’excellence des travaux de recherche fondamentaux et de la pratique de l’écologie appliquée et les mesures visant à réduire les impacts environnementaux qui ont la faveur des décideurs politiques et économiques.
Afin de sortir de cette situation, et en s’appuyant sur des faits établis rigoureusement, nos deux organisations déclarent que :
– Les menaces actuelles et futures sur la biodiversité sont si grandes qu’elles doivent faire
l’objet de la plus grande attention de la part des décideurs politiques et économiques. La
biodiversité a une valeur intrinsèque majeure et de nombreuses études démontrent que
sa préservation à long terme est l’unique garant de la pérennité des services
écosystémiques dont dépendent les sociétés humaines.
– La SFE et l’AFIE sont prêtes à s’impliquer ensemble dans l’effort national et international
d’identification des priorités pour la recherche scientifique et les pratiques de gestion
conservatoire afin de mieux évaluer l’état actuel de la biodiversité, mieux comprendre
les causes et les conséquences de son érosion par les activités humaines, et appréhender
les moyens par lesquels la biodiversité peut-être préservée, voire restaurée.
– Une approche de conservation de la biodiversité fondée sur des faits validés par l’analyse
scientifique nécessite de nouvelles collaborations multidisciplinaires. Les membres de
nos deux organisations sont activement engagés dans les travaux de recherche en
écologie fondamentale et la pratique au quotidien de l’écologie appliquée. Nous appelons
à un dialogue plus ouvert entre scientifiques, décideurs politiques et économiques, et
praticiens de la préservation de la biodiversité pour renforcer la prise en compte des
avancées scientifiques dans les pratiques de gestion et d’aménagement.
– L’objectif de la Convention sur la Diversité Biologique d’un ralentissement significatif de
l’érosion de la biodiversité avant 2010 n’a pas été tenu. Une nouvelle stratégie et de
nouveaux objectifs post-2010 doivent être définis d’ici l’automne 2010. Les moyens à
mettre en oeuvre pour parvenir à de nouveaux objectifs plus réalistes doivent s’appuyer
des fondements scientifiques solides et les meilleures pratiques de gestion; nos deux
organisations représentant nos membres respectifs sont prêtes à mobiliser les
compétences et expertises de leurs membres afin de contribuer significativement au
processus d’élaboration d’une stratégie nationale sur la biodiversité post-2010.
Hélène Frérot
Maître de Conférence
Laboratoire de Génétique et Evolution des Populations Végétales, FRE CNRS 3268
Université des Sciences et Technologies de Lille 1
Bâtiment SN2
F-59655 Villeneuve d’Ascq Cedex
FRANCE
2 commentaires
Certes il y a des choses importantes de dites dans ce texte. Mais je crois aussi qu’il serait important de prendre d’abord en considération des connaissances déjà existantes, parfois depuis plus d’un siècle, dans les études d’impacts (en matière de biologie appliquée à la gestion, de taxonomie et phytogéographie).
Il y a aussi le cas des colloques d’écologie de la restauration en France. Celui de janvier 2010 n’est pas encore publié qu’il y en un autre dans qq jours.
Bonjour,
Je me bats, depuis la fin des années 80, au début même avec la SP LR et la SP Gard puis, plus récemment, France Nature Environnement, pour la préservation d’un site local de valeur de la région d’Alès : le massif du Bouquet.
Mon intervention se fait au niveau de la flore, mais il y a (ou avait) des oiseaux intéressants et bien d’autres choses encore. En 1995, une plaquette de produite par la FACEN.
En 2010, toujours rien de probant n’a encore été fait et les quelques plantes piégées au sommet du point culminant (629 m) ont bien du mérite d’être encore là. Les maires, avec lesquels je m’entends bien, doivent faire aménager la partie sommitale d’où l’on jouit d’une très beau point de vue à 360° mais ils considèrent la partie florale comme secondaire dans cet aménagement, à la limite ne nécessitant pas de faire appel à des subventions comme pour les autres travaux (voies, plan de circulation et travaux de réparation de la chapelle, j’ose espérer, pas d’autres choses).
Je pense, en résumé, que la biodiversité souffre des mêmes mots : elle est difficile à comprendre, volontairement ou non, en dehors des gens qui la prônent, elle ne rapporte pas beaucoup et, par contre, risque de coûter beaucoup sur le plan des contraintes. Quand tout le monde se sera entendu sur ces points, ça ira beaucoup mieux.