Investigations dans la Nature

Jean Decaux partage avec le réseau Tela les trouvailles dénichées lors de ses promenades. Trésors cachés d'arbres.

Jean Decaux partage avec le réseau Tela les trouvailles dénichées lors de ses promenades. Trésors cachés d’arbres.

Origine des découvertes :
pas de alt pour cette image, soz
Un jour lors d’une randonnée pédestre, je parcourais un chemin le long d’un bois, puis en regardant un tas de branches au sol, je vis un très beau morceau de bois de bouleau avec une entaille au centre, je l’ai ramassé et c’est là que je compris de donner un nouveau sens à mes simples randonnées pédestres dans la nature, au delà des
chants d’oiseaux et du regard des plantes, un loisir était en train de naître : la recherche d’éléments naturels insolites et jolis digne d’être récupérés pour la décoration, laissés par la nature pour une collection sans limite…

A la recherche d’autres morceaux de bois entaillés, j’ai découvert ensuite des racinaires de souches aux formes aiguisées laissant place à toutes les imaginations pour ce qu’ils représentent (oiseau, montagne, couronne, animaux, etc.).
En parcourant d’autres parcelles, il y a aussi des morceaux de souche avec de magnifiques nervures et de diverses formes les plus atypiques les unes que les autres.

Des morceaux de bois en forme de spirales provoqués par des lierres envahissants. Des morceaux de bois ajourés, certains pouvant servirent encore comme pots de fleurs. Les morceaux d’écorces de différents types d’arbres offrent de belles décorations avec leurs structures irrégulières et de différentes couleurs. Les branches tordues sont intéressantes et donnent un autre regard sur le bois.
pas de alt pour cette image, soz
Nids de pics :
pas de alt pour cette image, soz pas de alt pour cette image, soz
J’ai découvert des troncs d’arbres et des branches avec des nids de pics vert et de pics épeiche qui ne sont plus utilisés par ces oiseaux car les troncs d’arbres sont abattus par les tempêtes, laissant aussi pour preuve l’ irrécupération du bois pour le chauffage, car les pics fabriquent leurs nids dans les troncs ou branches creuses dénuées de 90% de leur bois en leur centre, ne laissant que l’écorce et quelques centimètres d’épaisseur, cela facilitant ainsi la découpe d’un morceau lors de la récupération. De plus, les bois au sol sont destinés à pourrir sur place. Attention, il ne s’agit pas d’abattre un arbre afin de récupérer un nid qui peut être encore utilisé !

Il s’agit donc de respecter le domaine forestier et l’ornithologie, la récupération au sol est souvent incomplète et laisse toutefois une matière qui sera joli une fois nettoyée, séchée puis traitée. C’est aussi le travail remarquable de l’oiseau qui nous pousse à étudier la fabrique et la conception de leur nid ainsi que leurs mœurs. Mousse, feuilles découpées en confettis, brindilles et parfois terre séchée compose la chambre intérieure. Le trou est conçu d’un diamètre de 5 cm au minimum pour le pic vert ou pic noir et 4 cm pour le pic épeiche, épeichette ou pic mar. La frappe de la conception du trou se fait à l’endroit précis du bois pourri pour l’entrée, puis une vidange du bois pourri vers le bas du trou.Un colmatage est rempli par un mélange de brindilles et de feuilles. Le haut du trou formant le toit du nid est toujours en bois dur donc non pourri, preuve d’un test de résonance effectué par les pics avec leur coups de bec avant le travail. Parfois les gros troncs laissent plus de 5cm d’épaisseur de bois dur à tailler, laissant un travail colossal pour l’oiseau, toutefois il faut dire que leur bec est formidablement bien conçu pour ce travail de marteau piqueur. Les récupérations de nids complets peuvent être bricolés pour en faire des nichoirs naturels pour exposer avant le printemps.
pas de alt pour cette image, soz
Matériel :
Pour la récupération de tous ces éléments une bonne scie égoïne dans un sac à dos suffit, une paire de gants en cuir, et une carte IGN pour recenser les parcelles de bois à effectuer. Pour le nettoyage il faut d’abord faire sécher les découvertes puis à l’aide d’une brosse enlever toutes les poussières et impuretés, parfois il faut avoir recours au ciseau à bois pour enlever les restes de bois défectueux, puis ensuite traiter à l’aide d’un produit et appliquer une lasure ou teinture selon les gouts de chacun. Personnellement je laisse nature les objets extérieurement mais intérieurement je traite contre les parasites. Parfois l’objet est propre et n’oblige pas à appliquer un produit. Seulement après le séchage et nettoyage on peut décider de traiter ou pas.
pas de alt pour cette image, soz
L’investigation proprement dite :
Elle nécessite quelques heures de marche, tout en observant la zone, les troncs d’arbres couchés, les souches arrachées, et les tas de bois faciles à repérer, ce que j’appelle cible. Mais une fois à proximité de cette cible le regard doit se porter sur les formes étranges et c’est là le plus difficile… On peut passer à côté d’une chose intéressante suivant l’angle d’approche, un contours de la cible s’impose avec une observation lente et rigoureuse. Une fois l’objet insolite découvert, il doit faire l’objet d’une attention particulière pour l’extraire et le scier au bon endroit. Pratiquement à chaque sortie, je reviens avec un objet joli digne d’être conservé, les sorties bredouilles sont rares, il m’est arrivé parfois de revenir avec deux objets. Les grosses souches présentent parfois des choses très belles mais trop grandes et une scie ne suffit pas, l’usage de la tronçonneuse est alors nécessaire mais j’avoue que je n’y ai eu jamais recours. Je me suis toujours contenté d’objets ne dépassant pas les trente centimètres de hauteur environ, et les grosses choses posent problème pour leur transport.

Jean Decaux

pas de alt pour cette image, soz
pas de alt pour cette image, soz

pas de alt pour cette image, soz
pas de alt pour cette image, soz
pas de alt pour cette image, soz

—-
Photos d’illustrations : Jean Decaux

4 commentaires

  1. Je trouve cette approche tout simplement belle. Elle me fait beaucoup penser à un homme (peut être un sage) qui a créé son propre musée sur ce principe à Chiang Mai (Thaillande). Je me rappelle particulièrement d’un morceau de tronc légèrement noircit et en forme de flamme qu’il avait récupéré dans une forêt après un incendie : le seul à n’avoir pas totalement brûlé. Pour lui, ce tronc représentait le symbole historique de cette tragédie et la parole de la forêt.

    Si jamais vous passé à Chiang Mai, je vous conseille d’y passer : http://www.tripadvisor.fr/Attraction_Review-g293917-d1083787-Reviews-Museum_of_World_Insects_and_Natural_Wonders-Chiang_Mai.html

    1. Merci du renseignement,je ne pourrais pas passer où vous dites mais l’idée d’un petit musée pour exposition est bien.
      Merci

    2. Mais non il faut uniquement ramasser les parties de bois d’arbres abattus,en tant qu’ancien aide garde forestier, je respecte cette régle,mais comme dans toutes activités, il y en a qui ne savent pas agir avec âme et conscience….

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.