Certaines plantes s’adapteraient aux UV en s’assombrissant
La pigmentation d’une espèce de plante diffère suivant la localisation de ses populations entre l’équateur et les pôles. En cause, la part variable d’ultraviolets qui se réfléchissent sur ses pétales. Une découverte qui pourrait élargir au monde végétal un processus naturel jusque-là réservé aux animaux et enrichir alors la liste des indicateurs du changement climatique de la Planète.
Si l’on pensait jusqu’à peu que la règle de Gloger ne s’appliquait qu’aux animaux à sang chaud, celle-ci pourrait aussi se vérifier chez les plantes. C’est ce que révèle une étude publiée dans Nature Plants. Cette règle s’appuie sur les travaux du zoologiste Constantin Wilhelm Lambert Gloger, datant du milieu du XIXe siècle. Elle stipule que la pigmentation des animaux homéothermes augmente des régions polaires aux régions équatoriales sous l’effet de pressions occasionnées par la chaleur, l’humidité, la prédation et le rayonnement solaire.
Chez les plantes, on savait déjà que la pigmentation florale varie au sein des groupes (appelés taxons) et entre eux. En revanche, les causes des variations à grande échelle géographique faisaient encore défaut. Une équipe de chercheurs s’est donc penchée sur une rosacée largement répandue, Argentina anserina. Si la fleur apparaît jaune à la lumière visible, telle que les êtres humains la perçoivent, elle arbore également un cercle noir central dans la gamme des ultraviolets.
Grâce à un spectrophotomètre à ultraviolets, les dimensions de ce motif, invisible à l’œil nu, ont été mesurées sur 456 échantillons récoltés sous trois latitudes de l’hémisphère nord, dans la région des montagnes Rocheuses, des Grands lacs et sur la côte Pacifique ainsi que sous une latitude de l’hémisphère sud, en Nouvelle-Zélande.
Une évolution florale qui pourrait perturber les pollinisateurs
Les résultats montrent que la taille du rond pigmenté croît d’autant plus en s’approchant de l’équateur et que l’incidence des ultraviolets augmente. Les auteurs de l’étude en concluent donc que ces expériences étendent la règle de Gloger à Argentina anserina.
– Voir la suite de l’article d’Andréa Haug du 17/01/2015 sur Futura-Sciences.com
– Voir l’article Floral pigmentation patterns provide an example of Gloger’s rule in plants by Matthew H. Koski & Tia-Lynn Ashman, Nature Plants 1, Article number: 14007 (2015), doi:10.1038/nplants.2014.7.
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Image d’illustration : Gänse-Fingerkraut Potentilla anserina, Rügen
, 19.05.2006, par Kristian Peters – Fabelfroh, licence CC-by-sa 3.0, via wikimedia commons.