Vite, les dernières anémones…
Chaque semaine, Julien Perrot, fondateur de la superbe revue naturaliste « La Salamandre » nous invite à suivre une petite vidéo sur un sujet de son choix. Cette semaine les plantes du sous-bois sont à l’honneur.
Regardez la forêt. Tout en haut, les arbres paraissent encore complètement endormis. Pas de feuilles ou des bourgeons qui explosent à peine. Au ras du sol en revanche, c’est l’effevervescence, une véritable explosion multicolore.
C’est le temps des fleurs printanières qui percent le tapis de feuilles mortes. Vite, vite, vite. Anémones sylvies, hépatiques, ficaires, corydales et violettes n’ont pas une seconde à perdre. Toutes se dépêchent de pousser, de déployer leurs panneaux solaires et de fleurir avant que les feuilles des arbres ne leur fassent de l’ombre.
Pour démarrer aussi vite au printemps, toutes ces plantes ont accumulé l’année passée des réserves souterraines dans leur rhizome, leur bulbe ou leur tubercule.
Ainsi, cette jolie anémone sylvie n’est visible que durant quelques semaines. Elle a tellement soif de soleil que sa corole s’oriente vers lui comme une tête de tournesol. Et ses feuilles sont bardées d’enzymes ultra-protéinées pour se nourrir à toute allure. C’est une véritable goinfre végétale.
La pousse de leur rhizome souterraine fait avancer chacune de ces fleurs d’environ 2 cm d’une année à l’autre. Pendant ce temps, le rhizome meurt au fur et à mesure de son avance. Certaines de ces lentes voyageuses sont vieilles peut-être de plusieurs siècles.
Accumuler des réserves et fleurir avant que la forêt s’obscurcisse, voilà pourquoi tant de fleurs se dépêchent de fleurir en ce moment dans le sous-bois.
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Daniel Mathieu
Tela Botanica
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Merci Julien !