Les Remparts de Maubeuge
Voici l’entrée nord de la ville. De droite à gauche, la porte de Mons et son pont levis, le pont dormant et la demi-lune protégeant l’accès. En été dans les pelouses environnantes on va trouver la porcelle enracinée (Hypochaeris radicata) en grand nombre.
Je préfère effectuer mes sorties dans la partie plus sauvage. Ma ballade débute rue Casimir Fournier, en suivant le côté extérieur des douves. D’abord une marche dans de la prairie, entre le bord de la contre-escarpe et l’orée du bois Vauban (voir photo). Orientée SSO, cette partie est bien exposée à partir de 11 h du matin. Je ne vais pas faire la liste des plantes qu’on y trouve car elles sont nombreuses. La toute petite drave printanière, est une des toutes premières espèces de l’année. Elle pousse en bordure sur les pierres du haut de la muraille, peu de terre et beaucoup de soleil. A remarquer en juin la floraison de quelques pieds d’épervière orangée. Sur la butte en bordure du bois poussent de grosses touffes de perce-neige, qui se prolongent dans le bois.
La douve semble peu profonde car elle a été en partie remblayée. La drave printanière (Draba verna)
Après avoir traversé une passerelle, nous longeons les murs d’une demi-lune en bordure d’une zone marécageuse (photo). Le chemin fait deux mètres de large, pas un arbre. C’est un des endroits les plus chauds grâce à l’excellente exposition et la réverbération des rayons du soleil sur les murs en pierres. La renoncule bulbeuse d’une hauteur de 20 à 30 cm y est bien implantée bien que paraissant assez chétive. On la trouve également dans un autre endroit plus ombragé où on la sent en meilleure forme. Ce lieu s’appelle le Vivier car avant les travaux menés par Vauban, ce grand espace maintenant marécageux était utilisé pour l’élevage des poissons.
Le Vivier, au 1er plan, une petite rivière, la Pisselotte. La renoncule bulbeuse (Ranunculus bulbosus)
Une seconde passerelle nous fait traverser la Pisselotte qui alimente cette zone marécageuse et se jette dans la Sambre en passant sous les remparts. On longe ce ruisseau sur une quinzaine de mètres. C‘est le seul endroit où l’on trouvait la scrofulaire noueuse, une vingtaine de pieds, disparue en 2017. Puis le circuit reprend le bord de la douve. A la différence de la première partie, quelques arbres tamisent la lumière. On y trouve entre autre la stellaire holostée. Maintenant on bifurque dans le bois. C’est le domaine de l’anémone Sylvie (photo). Fin mars, début avril, le sol est tout tapissé de blanc sur des dizaines de mètres carrés, la vue est spectaculaire. Après l’apparition des feuilles sur les arbres, il fait très sombre et il n’y a plus aucune floraison.
L’Anémone Sylvie en sous-bois (Anemone nemorosa)
Un peu plus loin on reprend la bordure de la contre-escarpe. Toujours en lumière tamisée. C’est ici que l’on avait une grande quantité de tussilages, plus de 150 pieds. Mais cette espèce commence à ralentir à partir de 2017. Sa disparition maintenant complète, comme d’ailleurs d’autres espèces comme l’alchémille commune qui ne poussait qu’à cet endroit, est due à l’envahissement par la ronce suite à l’arrêt des fauchages d’automne par les jardiniers de la ville. Laisser la nature faire n’est pas forcément un signe de diversité !
Un peu plus loin, un petit tertre se couvre de colchiques d’automne. Après une presque disparition en 2017 sans raison apparente, il est revenu et a pris de l’ampleur, plus de 500 pieds fleurissent de la mi-août à fin septembre. Feuillaison et fructification n’ont lieu qu’au printemps suivant. Un escalier nous fait descendre dans le fond de la douve. On longe la base de la muraille. La giroflée des murailles donne une belle couleur jaune.
Notre chemin continue vers un étang. C’est l’ancien cours de la rivière, appelée la « fausse Sambre », domaine des plantes aquatiques à savoir iris et nénuphars bien évidemment, mais aussi bidents feuillus, lycopes d’Europe, scrofulaires aquatiques, etc. Un seul pied de bident penché a du mal à résister aux pécheurs. C’est aussi l’un des deux emplacements où la barbarée commune (Barbarea vulgaris) est abondante.
La Barbarée commune (Barbarea vulgaris)
Un peu plus loin, on longe la muraille sur laquelle on trouve quelques églantiers, l’épervière des murs, la toute petite saxifrage à trois doigts. Dans l’eau, le jonc fleuri avec ses belles ombelles roses.
La fausse-Sambre et le jonc fleuri (Butomus umbellatus)
La dernière étape, se présentant comme une presqu’ile, est le seul endroit où pousse le rubanier dressé. Les menthes aquatiques bien présentes ont quelques difficultés à fleurir à cause des fauchages. Nous sommes arrivés au bord de la Sambre, le parcours est terminé.
Voilà un des sentiers que je parcoure régulièrement. J’apprécie également le chemin de halage le long de la Sambre.
2022 se termine, j’espère que vous passez de bonnes fêtes de fin d’année. Je vous présente à toutes et à tous mes meilleurs vœux pour 2023. De mon côté j’ai l’intention de continuer à vous montrer toutes ces fleurs qui embellissent notre environnement.
7 commentaires
Très intéressant ! a visiter..
J’espère vivement que vous allez susciter des vocations !
Bonjour, je suis, comme un petit groupe de botanistes amateurs abandonnés par le CPIE Sambre-avesnois qui s’est dissous. Nous nous retrouvons de temps en temps et donc intéressés par votre promenade dans les remparts de Maubeuge
Bonjour, élu à Maubeuge en charge de l’environnement, nous travaillons actuellement sur la création d’un atlas de la biodiversité dans la ville et nous engagerons une étude sur la valorisation des remparts dans quelques mois. Si cela vous intéresse, je suis disponible pour vous rencontrer.
Merci, j’ai beaucoup aimé votre article. Il me serai très agréable de vous rencontrer si vous le souhaitez ; je suis maubeugeois et élu en charge de l’environnement.
Très intéressant et bien écrit et apparemment pas d’erreurs.
Magnifique promenade. J’ ai eu plaisir à découvrir un site avec vous dont j’ignorais totalement l’existence.