Participez à la détection des espèces échappées vers les milieux forestiers
Contribuez à la mission flore échappées vers les milieux forestiers
Une mission, plusieurs étapes !
1 > Préparez votre sortie !
2 > Partez sur le terrain !
3 > Saisissez vos données !
Objectifs de la campagne
- Participez à un réseau de surveillance des Plantes Exotiques Envahissantes (PEE) ou Plantes Exotiques Envahissantes Potentielles (PEEpot) échappées en milieu forestier.
- Contribuez à l’amélioration des connaissances sur les PEE et PEEpot.
- Mais aussi à la détection précoce des plantes exotiques capables de s’échapper de leur culture.
Contexte
Description du projet
Dans le cadre d’un projet régional Occitanie, nous vous proposons de participer à un projet de détection sur les plantes exotiques.
L’introduction d’une plante exotique envahissante, par achat ou prélèvement dans la nature, n’est pas un acte anodin. Souvent dotées de qualités remarquées – attirantes, esthétiques, parfumées, comestibles – certaines d’entre elles sont capables de se reproduire et de se disperser dans les milieux forestiers, avec parfois des conséquences pour l’environnement lorsqu’elles se développent au détriment d’autres espèces indigènes.
Dans cette Mission Flore, nous sommes intéressés par vos observations de plantes ornementales, et lorsqu’elles s’échappent de leurs plantations pour rejoindre les milieux forestiers.
Qu’est ce qu’une Plante Exotique Envahissante (PEE) ?
Dans la stratégie nationale relative aux espèces exotiques envahissantes de 2017, une espèce exotique envahissante est définie comme « une espèce animale ou végétale exotique, c’est-à-dire non indigène sur ce territoire, dont l’introduction par l’homme [après le XVe siècle], volontaire ou fortuite, y menace les écosystèmes, les habitats ou les espèces indigènes avec des conséquences écologiques, économiques et sanitaires négatives ».
À quoi les données vont-elles servir ?
La récolte de données sur ces plantes exotiques dans les milieux forestiers va permettre d’améliorer la connaissance sur les plantes exotiques capables de s’affranchir de l’aide de l’homme pour survivre et de mieux évaluer la fréquence d’occurrence des évènements de dispersion du compartiment cultivé vers le compartiment « sauvage ». Vos données seront reversées à l’autorité publique via le SINP et l’ORB, et pourront intégrer les analyses de risque nationale et régionale servant à caractériser les plantes exotiques envahissantes.
Où ?
Nous nous intéressons principalement au territoire de la région Occitanie, mais si vous repérez des plantes hors de leur culture en métropole, n’hésitez pas à contribuer !
Le sujet vous intéresse ? Promenez-vous en forêt, et notez les échappées et leurs milieux d’accueil.
Ressources utiles
- InvMed : plateforme d’informations, de ressources et d’échanges sur les espèces végétales exotiques envahissantes (des régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Occitanie et Corse), animée par les Conservatoires botaniques nationaux méditerranéen et de Corse en étroite collaboration avec le Conservatoire botanique national alpin.
- eFlore : encyclopédie botanique collaborative.
- Centre de ressources sur les espèces exotiques envahissantes.
Etape 1 > Préparez votre sortie !
Plusieurs espèces !
Les missions Flore thématiques vous proposent de partir à la recherche de plusieurs espèces de plantes.
Quand partir sur le terrain ?
Pour cette mission flore, vous pourrez identifier des plantes de cette mission quelle que soit la période de l’année !
Périodes d’observation :
Apprenez à les reconnaître
Paulownia – Paulownia tomentosa (Thunb.) Steud.
Le Paulownia tomenteux est un arbre d’ornement habituel dans les jardins et aménagements.
Description :
- Port : arbre à feuilles caduques à port étalé.
- Feuilles : opposées, cordiformes, entières et grandes (pouvant dépasser 30 cm de long).
- Tige : rameaux fortement pubescents surtout jeunes.
- Fleurs : panicules dressées composées de grandes fleurs bleu-violet en cloche, inclinées vers le bas.
- Fruits : capsule d’environ 4 cm s’ouvrant par deux valves et contenant de très nombreuses graines ailées.
- Taille : jusqu’à 15 m de haut.
- Floraison: IV-V mais repérable dès l’apparition de ses grandes feuilles.
Confusions possibles : ne pas confondre avec le Catalpa (Catalpa bignonioides), à feuillage proche, qui se distingue par ses fleurs blanches, l’absence de pilosité et ses longs fruits en forme de haricots.
Milieux : milieux anthropiques, forêts et maquis.
Impact écologique : comble rapidement les trouées forestières à cause de sa croissance rapide et de ses larges feuilles, empêchant ainsi le développement d’une partie de la flore locale typique des trouées forestières.
Laurier-cerise – Prunus laurocerasus L., 1753
Le laurier-cerise est très largement utilisé pour l’ornementation depuis le XVI e siècle, très fréquemment planté en haies.
Description :
- Port : arbuste persistant.
- Feuilles : feuilles persistantes ovales à lancéolée, de 10 à 15 cm de long, glabres et coriaces, à bord lisse ou légèrement denté, à face supérieure vert foncé et luisante, et face inférieure plus claire, libérant une odeur d’amande amère au froissement.
- Tige : très sinueuse à écorce gris-noirâtre.
- Fleurs : fleurs d’aspect blanchâtre, à pétales réduits (longueur inférieure à 3 mm), regroupées en grappes érigées longues de 10 à 15 cm.
- Fruits : baies rondes rouges, devenant noires, d’un diamètre de 5 à 7 mm.
- Taille : 2-10 m.
- Floraison: IV-V mais repérable tout l’année par son feuillage persistant en sous-bois.
Confusions possibles : peut être confondu avec Prunus lusitanica aux feuilles inodores au froissement et aux grappes de fleurs sensiblement plus longues que les feuilles. On peut également le confondre avec le houx (Ilex aquifolium) un arbre à feuilles dentées et épineuses.
Milieux : berges, zones frontières entre l’eau et la terre et milieux urbanisés.berges et ripisylves, forêts et maquis, milieux anthropiques.
Impact écologique : formation de peuplements denses et persistants en sous-bois au détriment de la végétation indigène.
Arbre à faisans – Leycesteria formosa Wall., 1824
L’arbre aux faisans a été introduit en Europe récemment pour l’ornementation et ses baies.
Description :
- Port : arbrisseau très ramifié.
- Feuilles : opposées, polymorphes le long des rameaux mais principalement ovales, tronquées à la base du limbe et acuminées, jusqu’à 24 cm de long et 9 cm de large.
- Tige : tiges vertes et creuses à base lignifiée.
- Fleurs : inflorescences en grappes à bractées violacées-rougeâtres et corolles blanches.
- Fruits : baies brunâtres à violettes de 7 à 10 mm de diamètre.
- Taille : 2-3 m.
- Floraison : VI-X mais repérable dès que les feuilles et rameaux apparaissent et jusqu’en hiver.
Milieux : berges et ripisylves, forêts et maquis, milieux anthropiques.
Impact écologique : formation occasionnelle de peuplements denses dans les trouées forestières en contexte humide.
Spirée du Japon – Spiraea japonica L.f., 1782
La spirée du Japon est un arbrisseau caduc apprécié en cultures ornementales pour la beauté et la couleur rose de ses fleurs et la densité de ses taillis.
Description :
- Port : arbrisseau à nombreux rameaux fins.
- Feuilles : alternes, lancéolées, généralement ovales, de 3 à 12 cm de long, en coin à la base et dentées.
- Tige : brunes-rouges, dressées puis arquées, se desquamant avec le temps.
- Racines fibreuses pouvant s’enfoncer jusqu’à 30 cm dans le sol
- Fleurs : inflorescence composée de fleurs roses disposées en corymbe typique (toutes les fleurs sont sur un même plan).
- Fruits : akènes secs à nombreuses soies courtes et élancées ; graines brun-jaunâtre et lisses.
- Taille : de 0,5 à 2 m.
- Floraison : VI-IX mais repérable presque toute l’année par ses inflorescences depuis l’apparition des fleurs jusqu’aux fruits (qui restent présents jusqu’au printemps suivant).
Milieux : berges et ripisylves ; forêts et maquis ; marais, tourbières et tufières.
Impact écologique :
- très couvrante et dynamique dans ses stations par drageonnement et étalement des tiges en taillis,
- colonisation des trouées forestières et des lisières grâce aux oiseaux,
- présente jusque dans les pâturages du piémont pyrénéen en cours d’enfrichement jusqu’à 1000m d’altitude.
Chêne rouge d’Amérique – Quercus rubra L., 1753
Le chêne rouge d’Amérique est introduit en France au XVIIIe siècle comme espèce ornementale et est utilisé en sylviculture depuis la fin du XIX e siècle.
Description :
- Port : arbre à écorce lisse et grise.
- Feuilles : Alternes, 12-20 cm de long, de 7 ou 9 lobes terminés par 1 ou 3 pointes, à sinus peu profonds, pétiole court (2-3 cm).
- Tronc : légèrement flexueux et souvent fourchu.
- Fleurs : unisexuées, les mâles en chatons pendants à la base des pousses de l’année, les femelles minuscules, sessiles, sur la pousse de l’année.
- Fruits : cupule aplatie, glands assez gros (2-2,5cm) brun violacé sessile ou à pédoncule court.
- Taille : de 25 à 35m.
- Floraison : IV-V mais repérable dès que les feuilles apparaissent.
Confusions possibles : ne pas confondre avec Q. palustris aux feuilles plus petites (5-10 cm) luisantes au dessus et mate dessous à 7 ou 9 lobes et Q. coccinea aux glands aux cupules plus embrassantes et aux feuilles brillantes sur les deux faces et aux lobes à sinus plus profonds (longues de 12-20 cm).
Milieux : forêts et maquis.
Impact écologique : espèce qui se ressème facilement de manière autonome et la vigueur des semis peut étouffer la régénération des espèces indigènes.
Statuts
- Paulownia tomentosa : PEEpot (catégorie Alerte en Occitanie)
- Prunus laurocerasus : PEE (catégorie Modérée en Occitanie)
- Leycesteria formosa : PEE (catégorie Émergente en Occitanie)
- Spiraea japonica : PEE (catégorie Émergente en Occitanie)
- Quercus rubra : PEEpot (catégorie Alerte en Occitanie)
Etape 2 > Partez sur le terrain !
> Emportez votre fiche de terrain (.pdf) et si nécessaire une flore et une loupe pour vous aider à identifier la plante.
> Prospectez un ou plusieurs site(s) choisi(s), seul, avec des telabotanistes ou avec le soutien de structures botaniques.
> Notez le maximum d’informations sur votre carnet de terrain.
> Pensez à prendre des photos de la plante : port et organes de la plante (selon son stade phénologique : boutons, fleurs, fruits et feuilles)… Vos clichés doivent être les plus nets et le plus précis possible. Vous pouvez vous servir du Tutoriel photo.
Conseils terrains
Vous pouvez prospecter dans les forêts si elles sont publiques ou après avoir demandé l’autorisation aux propriétaires mais ne vous aventurez pas dans les propriétés privées sans autorisation !
Etape 3 > Saisissez vos données !
Saisissez vos informations recueillies sur le terrain, dans l’outil de saisie spécifique à cette mission
Cartographie des observations
Visualisez les observations actuelles et les vôtres sur la cartographie dynamique
Cartographie dynamique des observations de la Mission Flore plantes échappées dans les milieux forestiers.
Partenaires
Cette mission a été créée par Tela Botanica en partenariat avec les Conservatoires botaniques nationaux méditerranéen de Porquerolles (CBN Med), et des Pyrénées et de Midi-Pyrénées (CBN PMP), l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) et avec le soutien financier de la région Occitanie et du ministère de la Transition écologique.
Photographie du header : Manon Villa, licence [CC BY SA], photographie de mise en avant : Hugues Tinguy.