Herbacée vivace dont la taille, entre un mètre et 3,5 mètres de haut, et la robustesse des tiges peuvent donner un aspect arbustif.
Les tiges sont glabres, plus ou moins pruineuses, généralement rougeâtres jusqu'à rouge vif en fin de saison
Les feuilles sont simples, grandes alternes, entières ovales lancéolées (jusqu'à 40 cm de long et 3-10 cm de large), à bord légèrement ondulé et à pétiole court, penninervées, sans stipules.
Fleurs blanchâtres ou rosées, en grappes simples multiflores dressées, longues et étroites pédonculées, opposées aux feuilles, retombant au fur et à mesure que les fruits mûrissent.
Les fleurs présentent une symétrie radiaire.
Elles sont pourvues de cinq tépales, longs de deux à quatre millimètres, ovales, d?abord vert-clair ou blancs, puis rouges, et de dix étamines. Les dix carpelles sont soudés et forment une baie à dix
loges, verte puis noire, charnue et ridée à maturité.
Les tiges se dessèchent et disparaissent souvent en hiver.
Ne doit pas être confondu avec :
le Phytolaque d'Orient (ornemental), de taille plus modeste, dont les grappes de fleurs restent dressées au stade fructifère, et les fleurs ont huit carpelles libres entre eux
quelques Solanacées notamment la Belladonne, semblable à l'état végétatif, mais pubescente et le froissement de ses feuilles révèle une odeur fétide.
Cultivée à l'introduction pour le jus de ses baies, capable de teinter le vin de qualité inférieure (d'où le nom vernaculaire de teinturier).
Toutefois, cette pratique donnant un mauvais goût au vin (et un effet purgatif), son interdiction a progressivement été généralisée et des ordres de destruction de cette plante avant fructification ont été pris, notamment au Portugal.
Ses jeunes feuilles seraient comestibles cuites (J. Montegut, « Pérennes et vivaces nuisibles à l'agriculture ») d'où le nom vernaculaire d'Epinard de Cayenne mais leur toxicité reste sujet à controverse car le reste de la plante est toxique pour l'homme et de nombreux mammifères et gastéropodes.
Usage médicinal traditionnel chez les Indiens d'Amérique notamment dermatologique et contre la bilharziose mais la toxicité en rend l'usage délicat.
Le jus des baies renferme un colorant rose violacé (encre / teinture) non stable à la lumière.
Originaire de la côte est des Etats-Unis
Introduit en Europe au début du 17ème siècle, et en France dans le Bordelais dans la deuxième moitié du 18ème siècle (Dumas, 2011)
Invasive en région méridionale, surtout dans les friches, les zones sabloneuses humides et les milieux perturbés (coupe de bois, champ de mais..), elle concourt à la diminution de la biodiversité et a été classée peste végétale par l' U.I.C.N.
Quoique riche en saponine et purgative voire mortelle pour de nombreux animaux, la baie est disséminée par de nombreux oiseaux (pigeons, tourterelles, étourneaux.. ).
Les engins forestiers (pneumatiques, machoires) sont aussi responsables de sa dissémination.