La salicorne est une plante annuelle, pionnière et halophile (qui aime les milieux salés). Sa taille, à maturité, est comprise entre 10 et 40 cm.
La principale caractéristique morphologique de cette plante dressée réside dans la succession d'articles charnus, renflements cylindriques et glabres, emboîtés, formant une tige ramifiée aux feuilles opposées, réduites à des écailles. Elle est habituellement de couleur vert tendre à vert bleuté, translucide. La plante vire au jaune avant de se colorer de rouge violacé en période de floraison. Les fleurs parfaites (étamines et pistil) ou staminées (pourvu d'étamines mais dépourvues de pistil), minuscules, jaunes ou vertes, de 1 à 3 sont groupées à l'aisselle des feuilles. Les fruits sont des akène (fruits secs indéhiscents).
Les vieux pieds desséchés restent mêlés aux jeunes pieds en développement.
La Salicorne peut s'utiliser en cuisine, la saison de la récolte est à partir de fin mai jusqu'en juillet. Les jeunes pousses peuvent être mangées crues, en salade, au vinaigre (comme les cornichons) comme hors d'oeuvre, ou bien en omelette ou dans les salades. On peut aussi les préparer comme des haricots verts. Plus tard dans la saison, elle peut être blanchie et servie comme légume accompagnant viande ou poisson.
C'est aussi une plante officinale. Riche en iode et oligoéléments (phosphore, calcium, silice, zinc et manganèse), elle recèle également des vitamines A, C, D et B12.
Elle est diurétique, dépurative (éliminant les toxines du corps) et résolutive (provoquant la fonte des engorgements).
Elle contient du phosphore ce qui lui a valu d'être utilisée, telle la fougère, pour la fabrication du verre (au Moyen Age, au XIV siècle, on raconte que les verriers déplaçaient leurs ateliers en fonction des zones de pousse de cette plante herbacée).
Aujourd'hui on se sert encore de cette plante pour produire de la soude végétale pour fabriquer du savon (en certaines régions, jusqu'au XIXe siècle, toujours employée pour le savon d'Alep).
Présente dans les prés salés, des maires salants ou des grèves caillouteuses. Elle supporte les alternances d'eau de mer et de sécheresse brûlante, dès lors que le terrain sédimentaire est stable. Elle affectionne donc, suivant l'espèce, slikke (partie inférieure de l'estran*, inondée à chaque marée haute) et schorre (partie haute de l'estran, qui n'est recouverte que lors des hautes marées), les sansouïres et enganes (biotope* camarguais composé de terres inondées lors de très hautes marées).
Présence de la salicorne :
Littoral européen : mer Blanche, Baltique, mer du Nord, Manche et façade Atlantique (c'est en baie de Somme que la production organisée est essentiellement concentrée). Méditerranée : ensemble du bassin (Camargue en particulier). Mer Caspienne (Arménie, Azerbaijan), Amérique du Nord, y compris l'Alaska, Afghanistan, Chine, Mongolie, Corée, Japon, Inde. Nota : elle se rencontre également à l'intérieur des terres en Alsace/Lorraine (Dieuze, Morhange...), dans des zones d'exploitation minière du sel.