Messicole désigne étymologiquement les plantes « habitant les moissons ». Ces plantes ont donc la particularité de vivre de façon stricte ou préférentielle dans les cultures qu’elles accompagnent depuis plusieurs siècles.
Elles appartiennent au groupe des adventices, qui désigne en botanique l’ensemble des plantes poussant dans une culture sans y avoir été semées, aussi couramment appelées « mauvaises herbes ». Cependant les plantes messicoles constituent un groupe restreint d’espèces dépendantes de certaines pratiques agricoles et ne parvenant que difficilement à se maintenir dans d’autres conditions, ce qui fait leur particularité.
La notion de plante messicole autorise différente approches. Pour Aymonin (1962), les messicoles sont uniquement des plantes annuelles ayant un cycle biologique comparable à celui des céréales. Jauzein (1997) propose d’en limiter le sens aux plantes annuelles à germination préférentiellement hivernale. Tandis qu’Olivereau (1996) considère certaines espèces vivaces inféodées aux milieux soumis à la moisson comme plantes messicoles.
Le plan national d’actions en faveur des plantes messicoles privilégie une approche plus large, en considérant essentiellement le lien entre l’espèce et son milieu de vie, c’est-à-dire sa dépendance au milieu cultivé entretenu selon certaines pratiques extensives. Les plantes appelées messicoles incluent ainsi : des plantes annuelles qui germent à l’automne ou au printemps lors du semis des céréales et grandissent avec elles, et des plantes vivaces remarquables tributaires des perturbations engendrées par l’activité agricole pour se disperser (Gladiolus italicus, Tulipa sp.).
Vivaces ou annuelles, les plantes messicoles sont adaptées à survivre au travail superficiel du sol nécessaire au semis des cultures et à la moisson. Cela s’explique par l’histoire de ces dernières. Les plantes messicoles sont dans leur pays d’origine des plantes pionnières qui colonisent des milieux ouverts naturellement perturbés. La domestication et surtout la mise en culture des céréales au néolithique a créé de nouveaux habitats pour ces plantes. Et elles se sont diffusées en accompagnant la migration des espèces cultivées et ont co-évolué avec elles.
Aujourd’hui encore les pratiques culturales influent sur la répartition de ces plantes. Avec le développement de l’industrie et de l’agrochimie, l’agriculture a connu une modernisation rapide pour augmenter les rendements. L’usage de pesticides, la modification du travail du sol, le tri des semences et les remembrements de parcelles ont conduit à la raréfaction, voire à la disparition locale d’espèces messicoles. Suite à ce constat des initiatives locales ou nationales ont vu le jour pour conserver et restaurer ces populations et ainsi préserver la diversité floristique et les services écologiques qu’elle procure.
Les plantes messicoles sont précieuses par leur contribution au fonctionnement de l’agro-écosystème. En offrant ressources alimentaires et habitat aux oiseaux et insectes, elles participent indirectement à la pollinisation des espèces cultivées et à la lutte contre les ravageurs des cultures.
La diversité des fleurs et leur floraison étalée dans le temps offrent aux pollinisateurs une ressource diversifiée en pollen et nectar nécessaire lorsque les cultures ne sont pas en fleurs. Le bleuet et le coquelicot sont ainsi connus pour leur intérêt nectarifère et pollinique respectif.
Pour en savoir plus sur les services rendus par les plantes messicoles, cette synthèse technique de la plateforme Osaé reprend plus en détail les intérêts médicinaux (vertus thérapeutiques), le service de pollinisation et la contribution à la lutte biologique notamment.
Découvrez un projet lié aux plantes messicoles
Cette page thématique a été rédigée en partenariat avec le Conservatoire botanique national des Pyrénées et de Midi-Pyrénées.