Retours : Préparation des journées - Programme < Atelier 3

Atelier jeudi 22 octobre 2009

Quels retours des professionnels en direction des participants des programmes de sciences citoyennes ?

Animateurs : Sylvain ALLOMBERT, Terra Biodiversita.
Secrétaire : Emilie PEYLIN
Discutants : Floriane MACIAN, Centre de Recherche sur les Ecosystèmes d'Altitude, Vincent BONHOMME, Association Plume !

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résumé :
Le succès d’un programme de sciences participatives repose notamment sur l’intérêt réciproque pour les chercheurs, qui collectent des données en nombre, et pour les participants qui mettent un pied dans le monde de la recherche et souhaitent un retour de qualité sur les résultats de l’étude. Comment concilier ces nécessités pour aboutir à un bon programme de sciences participatives ? C’est la question à laquelle nous essaierons de répondre en analysant les attentes et besoins de chacun ainsi que les outils et dispositifs qui peuvent être développés.

Comment considérer les retours ? Est-ce une condition sine qua none d'un programme de sciences citoyennes ou seulement un bonus ? Plus qu'une question d'éthique, il s'agit d'un devoir pour le chercheur de s'inscrire dans une relation donnant-donnant : des citoyens s'impliquent dans un programme, ils en attendent très certainement un retour. Mais quels types de retours ?

Avant de pouvoir déterminer les types de retour à mettre en œuvre et la manière de les mettre en oeuvre, il semble important de définir les paramètres à prendre en compte. Parmi eux :
  • les objectifs. Pourquoi doit-on réaliser ces retours ? Pour satisfaire les attentes des participants ? Pour faire connaître le programme à d'autres ? Pour fidéliser / motiver les participants ? Pour informer sur le contexte scientifique du programme et ses résultats ?
  • les publics. A qui s'adressent ces retours ? Novices ? Amateurs avertis ? Professionnels ? Scolaires ? Universitaires militants ? Grand public ? Dans quel cas et comment adapter les retours vis-à-vis de ces publics hétérogènes ?
  • la gestion des retours. Qui se charge des retours ? Les scientifiques ? Les associations de vulgarisation scientifique ? Les animateurs du réseau ? Les relais locaux (et si oui qui sont-ils ?) ? Des participants particulièrement motivés qui peuvent eux-mêmes jouer un rôle auprès des autres/nouveaux participants ? Dans quel cas faire intervenir le chercheur ?
  • le type de retours. Retours directs (conférences, formations, ateliers, sorties terrain, etc.) avec un contact humain (chercheur, animateur du réseau...) ou retours indirects (newsletter, journal, forum...)

Une fois les paramètres bien définis, il reste à réaliser les retours. Voici quelques pistes pour faciliter ceux-ci :
  • les outils informatiques et outils web (outils de cartographie, mise en ligne des résultats par exemple). La création d'une banque d'outils permettrait de les mutualiser et ainsi d'échanger à partir d'éléments de comparaisons, d'un point de référence.
  • la formation des scientifiques en vulgarisation scientifique. Elle ne fait pas partie de leurs activités quotidiennes. Il convient donc de les aider à être plus à l'aise lorsqu'il s'agit de s'adresser à différents publics, autres que chercheurs.

Les retours sont souvent considérés dans un seul sens : des scientifiques vers les participants des programmes de sciences citoyennes. Seulement l'inverse peut s'avérer intéressant. Il permet de faire évoluer le protocole de recherche, l'aménager voire le modifier ou faire émerger de nouvelles pistes de recherche. En somme imaginer une « co-construction » de programmes sciences citoyennes entre chercheurs et participants. Dans le même ordre d'idées, des citoyens ne pourraient-ils pas être à l'initiative d'un programme de sciences citoyennes ? Leur implication n'en serait-elle pas plus importante ?

L'un des retours le plus plébiscité par les participants est la possibilité, grâce à ces programmes de sciences citoyennes, de faire partie d'une communauté. Comment satisfaire ce besoin ? L'atelier a fait ressortir deux pistes :
  • organiser des rencontres physiques entre chercheurs ou animateurs de réseau (relais locaux ?) et participants. Chacun peut alors s'identifier par rapport à un projet...Attention toutefois aux contraintes géographiques que cela implique.
  • utiliser des outils web pour développer les rencontres virtuelles (forum, plateforme ...) avec la difficulté d'animer ces rencontres, de fédérer mais aussi de toucher des participants qui ne sont pas familiers des NTIC (Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication). Il faut également réfléchir à ce que l'on met derrière ces outils.

D'autre part, une étude quantitative auprès de participants d'un programme de sciences citoyennes a révélé qu'il semble important pour eux de rencontrer les scientifiques à l'origine du protocole de recherche pour lequel ils sont impliqués. Ils pourraient ainsi échanger ensemble sur le protocole, les participants pourraient poser leurs questions à ce propos et faire émerger des pistes de recherche, etc. Cette étude montre également qu'ils souhaitent être informés des résultats du programme afin d'être sûr que ce qu'ils ont fait a servi à quelque chose.

Les questions d'isolement du chercheur et de manque de lien entre chercheurs et associations sont apparues au cours de cet atelier. Le livret « Observons la nature », réalisé par Tela Botanica est, en ce sens, un bon début puisqu'il recense des programmes de sciences citoyennes et permet aux chercheurs d'avoir une première idée des acteurs et partenaires de ce domaine.

La question de la défiance mutuelle entre chercheurs et profanes a été posée. Elle n'a pas plus été traitée au cours de cet atelier étant donné qu'elle s'écartait un peu de la problématique initiale.
D'autres questions ont été abordées : quelle place pour le chercheur dans les sciences citoyennes ?
Comment enseigner les sciences ? Les sciences citoyennes sont-elles un bon moyen d'enseigner les sciences ?

Ce compte rendu d'atelier a été rédigé par Emilie PEYLIN (contact)