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Les botanistes déjà équipés d’un appareil photographique reflex sont, a priori, assez familiers des notions techniques exposées ci-dessus. Certains peuvent même être déjà des photographes expérimentés. Leur contribution est donc souhaitée dans l’élaboration de cette fiche qui est un wiki ouvert à tous. Vous pouvez compléter, corriger, amender à loisir ce document pour faire partager votre expérience et permettre à chacun de progresser dans sa technique.
Pour les autres qui peuvent vouloir s’équiper d’un réflex ou qui n’ont pas eu le temps, le courage, la volonté de sortir des modes programmes proposés par leur appareil, ils trouveront ci-dessous quelques conseils pour aller un peu plus loin et se faire plaisir en réalisant des clichés plus satisfaisants.
Quelle qu’en soit la marque, connue ou moins connue, tous les boitiers réflex proposés à la vente de nos jours sont susceptibles de convenir à la prise de bons clichés photographiques de plantes. La taille du capteur (APS ou full frame) et le nombre de pixels offerts ne demeurent que des options au libre arbitre de leur acquéreur (et de l’investissement qu’il entend y consacrer…).
En revanche, le choix d’un objectif revêt une certaine importance et conditionne la nature et la qualité des photos produites. En effet, si l’objectif de base fourni avec le boitier est suffisant pour des clichés standards, l’exigence légitime qui peut être la vôtre d’obtenir des clichés bien « piqués » et montrant des détails très fins (poils appliqués ou hérissés, glanduleux ou pas, etc.) devrait vous amener à vous orienter vers un objectif dit « macro » ou à tout le moins un objectif d’excellente qualité qui vous autorisera à faire des agrandissements de vos clichés pour mettre en exergue telle ou telle de ses parties.
Bien qu’il s’agisse d’objectifs spécialisés, les objectifs macro sont polyvalents dans le sens où ils vous autorisent toute autre utilisation compte tenu de leur longueur focale : portrait, paysage, etc. Leur spécialisation tient au fait qu’ils sont capables de restituer des détails très fins à des rapports de grossissement élevés (1:1 voire davantage). Ce rapport indique, par exemple, qu’un pétale mesurant 2 cm mesurera la même dimension sur le capteur de votre appareil. Imaginez donc sa restitution sur votre écran 17 pouces… Vous trouverez aussi des zooms dits « macro ». En général ces objectifs permettent de faire de la « proxi-photo » car le rapport de grossissement se situe entre 1 :2 et, plus souvent 1 :4. Pour autant ils ne sont pas nécessairement à rejeter mais leur qualité optique sera inférieure à celle d’un objectif macro.
Les objectifs « macro » vrais sont toujours des objectifs à focale fixe (pas zoom). On rencontre plus ou moins couramment les longueurs focales suivantes : 35 mm, 50 ou 60 mm, 90 mm, 100 ou 105 mm, 150 mm, voire 200 mm. Le choix de la longueur focale n’est pas neutre. Plus la longueur focale sera courte (35 mm) et plus la profondeur de champ sera importante mais le corollaire sera que pour obtenir le rapport d’agrandissement maximal (1 :1) vous devrez vous approcher à 3 ou 4 cm de la plante photographiée alors qu’un 100 mm vous donnera un peu plus de recul (une vingtaine de cm).
Ces objectifs de qualité sont relativement onéreux. Il faut donc bien examiner l’utilisation que l’on en aura complémentairement à la botanique. Si l’on s’intéresse par exemple à l’entomologie et que l’on est susceptible de prendre souvent des clichés d’insectes farouches (odonates) on choisira la longueur focale la plus longue que vous autorise votre budget… Si la botanique appliquée à la philatélie est votre passion, une courte focale n’est pas un mauvais choix.
Toujours au niveau du matériel, il est légitime de s’interroger sur la nécessité de disposer d’un pied photographique. Le principal défaut de ce matériel est son poids et son encombrement. Il en est pour qui ce défaut est rédhibitoire eu égard à l’avantage qu’il peut procurer. Un pied sert à immobiliser un appareil ce qui lui permet d’adopter des vitesses inférieures et/ou une fermeture plus importante de son diaphragme de manière à obtenir des clichés plus nets ou avec une plus importante profondeur de champ. Un tel matériel apporte un plus indéniable et la garantie de meilleurs clichés.
Malheureusement son usage se trouve bien souvent limité, voire impossible, en pleine nature en raison du mouvement des végétaux sous l’effet de la moindre brise.
Plus léger, moins encombrant, concourant même à la progression pédestre sur les sentiers, un monopode peut être adopté par le photographe à la recherche d’un peu de stabilité. Loin d’être miraculeux, cet auxiliaire réduit à deux dimensions les mouvements incontrôlés de l’appareil photo au lieu de trois, donnant un peu plus de chance d’obtenir un cliché net.
Toujours en quête de clichés nets, il est possible d’envisager l’adjonction d’un flash (annulaire ou cobra) qui aura pour vertu principale d’ajouter un appoint de lumière lorsque la lumière naturelle n’est pas suffisante, dans l’absolu ou par rapport aux réglages que vous aurez choisis. Il faut bien reconnaître que, souvent, l’apport d’un complément de lumière est indispensable à l’obtention d’une photo. Parfois le flash éjectable équipant chaque boitier reflex est suffisant pour ce faire mais, lorsque l’objectif est très proche du sujet à photographier en gros plan, l’ombre portée de l’objectif annihile son effet.
Très utile, le flash n’est cependant pas sans conséquences. En effet, il délivre une lumière à l’apparence bleutée (par rapport à la lumière du soleil, pouvant être plus chaude selon l’heure de la journée) pas forcément en harmonie avec les éléments de l’environnement non touchés par l’éclair du flash. Heureusement tous les appareils réflex permettent d’ajuster la balance des blancs manuellement et permettent de minimiser ce spectre bleu. Cette dominante peut aussi être facilement corrigée, a posteriori, au moyen de logiciels dédiés au traitement photographique.
Pour terminer la revue des accessoires ou outils permettant de gagner en netteté, n’oublions pas d’évoquer les dispositifs anti-vibration qui équipent, selon les marques, les boitiers ou les objectifs proposés par ces dernières. Loin d’être anecdotiques, ces dispositifs permettent aisément de gagner 2 voire 4 crans de vitesse ou de diaphragme. C’est tout à fait appréciable et permet souvent de sauver un cliché qu’il n’aurait pas été possible de réaliser sans ce dispositif.
En préambule, rappelons que le chemin menant au bon cliché n’est pas univoque et que seul le résultat compte. Chacun trouve en fonction de son matériel, de ses habitudes, de ses préférences, la voie conduisant au succès. Celle qui est proposée ci-dessous est l’un des chemins possibles. Prenez-là comme un exemple et non comme un modèle mais n’oubliez pas que tous les choix qui s’offrent à nous ne visent qu’un seul objectif : obtenir un cliché avec toute la netteté nécessaire pour pouvoir restituer tous les détails anatomiques discriminants.
Son principe de fonctionnement est simple : c’est vous qui choisissez la valeur d’ouverture de votre diaphragme qui vous procurera la profondeur de champ recherchée et l’appareil règle automatiquement la vitesse nécessaire à la bonne exposition de votre cliché.
La principale difficulté de ce mode d’automatisme consiste à définir a priori la valeur d’ouverture appropriée à la scène photographiée. Il n’est pas possible de répondre précisément ici à cette question tant elle dépend de la longueur focale de l’objectif utilisé, de la dimension de la plante ou du détail à photographier, de la lumière ambiante, de la sensibilité choisie,…
On peut cependant donner quelques indications simples : évitez les valeurs extrêmes de votre objectif. Une très grande ouverture (de f/1,4 à 4) vous procurera une profondeur de champ trop réduite pour espérer restituer correctement davantage qu’un petit détail de votre végétal. Une ouverture très étroite (de f/16 à 32) entrainera une dégradation significative de la qualité de votre photos en raison de mécanismes physiques un peu trop compliqués à exposer dans le cadre de cette fiche.
Restez donc dans des valeurs moyennes en choisissant des valeurs d’autant plus hautes (f/13) que le végétal objet de votre intérêt est grand et épais et nécessite une grande profondeur de champ.
Avant de presser le déclencheur, il est indispensable de vérifier la vitesse proposée par votre boitier. Si la lumière incidente est suffisante et que la plante photographiée n’est pas agitée intempestivement par le vent, la vitesse proposée par votre appareil devrait être suffisante pour figer la vue. Si la vitesse vous apparait insuffisante, augmentez la sensibilité (ISO) de manière à obtenir une vitesse compatible avec l’ouverture que vous aurez choisie.
Une petite règle simple à retenir pour vous fixer l’ordre de grandeur de la vitesse minimale de prise de vue à main levée : celle-ci doit être au moins égale à la longueur focale de l’objectif employé. Exemple : si vous utilisez un objectif de 100mm, évitez de descendre en dessous du 1/100ème de seconde.
On a vu plus haut que vous disposez d’un « joker » bien pratique : le réglage de la sensibilité de votre capteur qui vous permet, à chaque fois que vous doublez la sensibilité (le nombre d’ISO), de réduire l’exposition dans le même rapport ou d’augmenter la vitesse dans la même proportion.
Prenons pour l’exemple une situation donnée où votre appareil vous indique les réglages suivants pour une sensibilité réglée à 100 ISO : vitesse de 1/60ème de seconde et ouverture de f/8. Si vous décidez de doubler la sensibilité car la vitesse proposée vous paraît insuffisante, en la passant à 200 ISO, la vitesse préconisée passera à 1/125ème de seconde tout en conservant la même ouverture.
Ce « joker » est important et il vous permet parfois de sortir de l’impasse dans laquelle vous aura engagé la faible luminosité ambiante ou encore le choix d’une grande fermeture du diaphragme.
Toutefois cette possibilité doit être utilisée avec précaution. Aujourd’hui les appareils récents ont fait d’énorme progrès et il est courant d’obtenir d’excellentes photos avec des sensibilités de 800, voire 1600 ISO. Au-delà l’apparition d’un grain inesthétique est quasi systématique. Il conviendra donc d’éviter de monter trop haut sauf s’il s’agit d’immortaliser une scène tout en sachant que sa restitution photographique souffrira d’une perte de qualité.
Dans les cas courants, il est conseillé de régler la sensibilité à 100 ou 200 ISO, ce qui correspond approximativement à la sensibilité native du capteur et qui permet d’obtenir le grain le plus fin.
Votre appareil photo est équipé d’un certain nombre de collimateurs qui sont la base du système de mise au point automatique. Ces collimateurs sont en nombre très différent selon les marques et les spécifications des boitiers. Ils sont en général répartis sur tout le champ du verre de visée, avec une augmentation de leur présence dans la partie centrale et ce sont eux qui permettent à l’autofocus de faire automatiquement la mise au point. Ils sont en général matérialisés dans le viseur par de petits carrés rouges.
Que votre appareil fasse tout seul la mise au point, c’est une indéniable avancée mais peut-on lui faire confiance dans l’exercice que nous poursuivons ? Bien sûr que non, du moins dans sa configuration entièrement automatique. En effet, dans cette configuration, un microprogramme va détecter quel est le sujet principal de votre photo et faire la mise au point sur celui-ci. Ce pourrait être la branche la plus proche, la tige la plus contrastée, etc. Il y a fort peu de chances que cette mise au point automatique vous convienne. Pas de panique, votre appareil vous offre la possibilité de choisir vous-même le collimateur qui commandera la mise au point. Affirmons tout net que cette option sera impérativement choisie par vous pour photographier ce que vous voulez et non ce que veut votre appareil ! Vous devez donc trouver sur votre appareil où se trouve le menu, la molette, le bouton, le pad… qui vous permettra de sélectionner un seul collimateur, sur lequel se fera la mise au point.
On peut donc activer l’un quelconque des collimateurs répartis sur toute la surface du viseur ou, plus simple, le collimateur central. Dans ce cas et selon les circonstances, on pourra faire la mise au point avec l’aide de ce collimateur puis recadrer légèrement la photo en gardant le déclencheur à moitié enfoncé, ce qui a pour vertu de garder la mise au point réalisée sur le collimateur central. Il faut bien sûr veiller à bouger le moins possible et rester à la même distance du sujet sous peine de sortir de la zone de netteté.
Il est possible que dans certaines circonstances, luminosité insuffisante, nombreuses tiges, feuilles ou obstacles à proximité du détail à photographier, la méthode décrite ci-dessus soit inopérante ou insatisfaisante dans son rendu. N’hésitez pas alors à désactiver l’autofocus et à faire la mise au point à la main. De nombreux macro-photographes pratiquent ainsi et avec un peu d’habitude sont plus rapides que leur autofocus et surtout plus précis.
Après avoir effectué les réglages préconisés ci-dessus vous seriez en droit d’attendre des clichés bien exposés et conformes à votre attente. Pas tout à fait encore ! Il convient d’attirer encore votre attention sur un dernier réglage que vous offre votre boitier décidément très sophistiqué…
Une cellule photoélectrique située au niveau du viseur mesure la lumière parvenant jusqu’au capteur ce qui permet à l’appareil de calculer la meilleure adéquation vitesse/sensibilité/luminosité. Mais cette mesure peut s’effectuer de différentes manières en fonction du résultat recherché et donc influer fortement sur le résultat final.
Différents mécanismes selon les marques vous permettent de choisir parmi 3 ou 4 façons de mesurer la lumière :
• Mesure spot : prend la mesure sur une zone précise, généralement centrale
• Mesure pondérée centrale : prend la mesure sur l'ensemble de l'image en donnant plus d'importance au centre.
• Mesure sélective : prend la mesure uniquement au centre de l'image.
• Mesure évaluative : prend la mesure sur l'ensemble de l'image.
Si vous souhaitez présenter un végétal dans son environnement vous choisirez vraisemblablement la mesure évaluative ou pondérée centrale pour que la totalité de la surface du cliché soit correctement exposée.
Si vous souhaitez faire un très gros plan sur une petite fleur blanche au milieu d’un feuillage vert foncé, vous choisirez alors la mesure spot qui permettra d’obtenir un excellent rendu de cette fleur claire et de la détacher du fond plus sombre.
D’une manière générale, réfléchissez à la partie du végétal que vous souhaitez mettre en valeur et utilisez la mesure spot sur ce détail pour fixer la bonne exposition.
Pour les appareils dont la mesure spot est attachée à la partie centrale du viseur et ne peut être déplacée, procédez comme indiqué plus haut pour la mise au point en effectuant la mesure spot sur l’élément central puis recadrez tout en maintenant le bouton déclencheur (ou le bouton Ae-l s’il existe sur votre boitier. Ce bouton permet de bloquer le réglage du diaphragme jusqu’au déclenchement).
Nous évoquons rapidement ici, à l’usage des plus passionnés, la question du choix du format de l’image. En effet, chacun connaît le suffixe JPEG ou JPG qui agrémente le nom de chaque fichier photographique. Il s’agit d’une norme universelle adoptée dès 1992 qui normalise l’algorithme et le format de décodage d’une image numérique fixe.
Il existe un autre format d’enregistrement d’un fichier d’image numérique fixe : le RAW. Ce terme provenant de l’anglais, signifie « brut ».
La plupart des appareils photos proposent aujourdÂ’hui ces deux formats. QuÂ’est-ce qui les distingue ?
Le format JPEG est un format qui, du fait de sa compression, entraine une certaine perte irréversible d’informations alors que le format RAW est comparé à un négatif argentique car il contient la totalité des informations enregistrées par le capteur.
Si le fichier RAW est infiniment plus riche en informations que le JPEG, il souffre en revanche de deux handicaps : son poids est très conséquent (16, 24, 32 mégapixels) et il n’est pas directement visualisable sur la plupart des systèmes informatiques. Il demande donc d’être transformé en JPG a posteriori au moyen de logiciels spécifiques.
Bien évidemment, faire le choix du format RAW, c’est s’engager dans un processus exigeant de qualité et quelque peu chronophage. Mais pour qui décide de franchir le pas, c’est la garantie de nombreuses satisfactions en tirant le maximum de ses photographies.
Pour ne pas alourdir le propos, nous laissons le lecteur approfondir cet aspect qui est largement exposé sur le net.
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III. Prendre des photos de plantes en fonction du type dÂ’appareil
A. Photographier des plantes avec un reflex
En introduction, il est utile que préciser que l’utilisation d’un appareil réflex n’est pas la garantie automatique d’un excellent cliché, peut-être même au contraire si l’on ne maîtrise pas un tant soit peu les concepts évoqués plus haut. On peut réaliser de très bons clichés avec du matériel moins sophistiqué mais que l’on maîtrise parfaitement.Les botanistes déjà équipés d’un appareil photographique reflex sont, a priori, assez familiers des notions techniques exposées ci-dessus. Certains peuvent même être déjà des photographes expérimentés. Leur contribution est donc souhaitée dans l’élaboration de cette fiche qui est un wiki ouvert à tous. Vous pouvez compléter, corriger, amender à loisir ce document pour faire partager votre expérience et permettre à chacun de progresser dans sa technique.
Pour les autres qui peuvent vouloir s’équiper d’un réflex ou qui n’ont pas eu le temps, le courage, la volonté de sortir des modes programmes proposés par leur appareil, ils trouveront ci-dessous quelques conseils pour aller un peu plus loin et se faire plaisir en réalisant des clichés plus satisfaisants.
a). Un petit mot sur le matériel.
Quelle qu’en soit la marque, connue ou moins connue, tous les boitiers réflex proposés à la vente de nos jours sont susceptibles de convenir à la prise de bons clichés photographiques de plantes. La taille du capteur (APS ou full frame) et le nombre de pixels offerts ne demeurent que des options au libre arbitre de leur acquéreur (et de l’investissement qu’il entend y consacrer…).
En revanche, le choix d’un objectif revêt une certaine importance et conditionne la nature et la qualité des photos produites. En effet, si l’objectif de base fourni avec le boitier est suffisant pour des clichés standards, l’exigence légitime qui peut être la vôtre d’obtenir des clichés bien « piqués » et montrant des détails très fins (poils appliqués ou hérissés, glanduleux ou pas, etc.) devrait vous amener à vous orienter vers un objectif dit « macro » ou à tout le moins un objectif d’excellente qualité qui vous autorisera à faire des agrandissements de vos clichés pour mettre en exergue telle ou telle de ses parties.
Bien qu’il s’agisse d’objectifs spécialisés, les objectifs macro sont polyvalents dans le sens où ils vous autorisent toute autre utilisation compte tenu de leur longueur focale : portrait, paysage, etc. Leur spécialisation tient au fait qu’ils sont capables de restituer des détails très fins à des rapports de grossissement élevés (1:1 voire davantage). Ce rapport indique, par exemple, qu’un pétale mesurant 2 cm mesurera la même dimension sur le capteur de votre appareil. Imaginez donc sa restitution sur votre écran 17 pouces… Vous trouverez aussi des zooms dits « macro ». En général ces objectifs permettent de faire de la « proxi-photo » car le rapport de grossissement se situe entre 1 :2 et, plus souvent 1 :4. Pour autant ils ne sont pas nécessairement à rejeter mais leur qualité optique sera inférieure à celle d’un objectif macro.
Les objectifs « macro » vrais sont toujours des objectifs à focale fixe (pas zoom). On rencontre plus ou moins couramment les longueurs focales suivantes : 35 mm, 50 ou 60 mm, 90 mm, 100 ou 105 mm, 150 mm, voire 200 mm. Le choix de la longueur focale n’est pas neutre. Plus la longueur focale sera courte (35 mm) et plus la profondeur de champ sera importante mais le corollaire sera que pour obtenir le rapport d’agrandissement maximal (1 :1) vous devrez vous approcher à 3 ou 4 cm de la plante photographiée alors qu’un 100 mm vous donnera un peu plus de recul (une vingtaine de cm).
Ces objectifs de qualité sont relativement onéreux. Il faut donc bien examiner l’utilisation que l’on en aura complémentairement à la botanique. Si l’on s’intéresse par exemple à l’entomologie et que l’on est susceptible de prendre souvent des clichés d’insectes farouches (odonates) on choisira la longueur focale la plus longue que vous autorise votre budget… Si la botanique appliquée à la philatélie est votre passion, une courte focale n’est pas un mauvais choix.
Toujours au niveau du matériel, il est légitime de s’interroger sur la nécessité de disposer d’un pied photographique. Le principal défaut de ce matériel est son poids et son encombrement. Il en est pour qui ce défaut est rédhibitoire eu égard à l’avantage qu’il peut procurer. Un pied sert à immobiliser un appareil ce qui lui permet d’adopter des vitesses inférieures et/ou une fermeture plus importante de son diaphragme de manière à obtenir des clichés plus nets ou avec une plus importante profondeur de champ. Un tel matériel apporte un plus indéniable et la garantie de meilleurs clichés.
Malheureusement son usage se trouve bien souvent limité, voire impossible, en pleine nature en raison du mouvement des végétaux sous l’effet de la moindre brise.
Plus léger, moins encombrant, concourant même à la progression pédestre sur les sentiers, un monopode peut être adopté par le photographe à la recherche d’un peu de stabilité. Loin d’être miraculeux, cet auxiliaire réduit à deux dimensions les mouvements incontrôlés de l’appareil photo au lieu de trois, donnant un peu plus de chance d’obtenir un cliché net.
Toujours en quête de clichés nets, il est possible d’envisager l’adjonction d’un flash (annulaire ou cobra) qui aura pour vertu principale d’ajouter un appoint de lumière lorsque la lumière naturelle n’est pas suffisante, dans l’absolu ou par rapport aux réglages que vous aurez choisis. Il faut bien reconnaître que, souvent, l’apport d’un complément de lumière est indispensable à l’obtention d’une photo. Parfois le flash éjectable équipant chaque boitier reflex est suffisant pour ce faire mais, lorsque l’objectif est très proche du sujet à photographier en gros plan, l’ombre portée de l’objectif annihile son effet.
Très utile, le flash n’est cependant pas sans conséquences. En effet, il délivre une lumière à l’apparence bleutée (par rapport à la lumière du soleil, pouvant être plus chaude selon l’heure de la journée) pas forcément en harmonie avec les éléments de l’environnement non touchés par l’éclair du flash. Heureusement tous les appareils réflex permettent d’ajuster la balance des blancs manuellement et permettent de minimiser ce spectre bleu. Cette dominante peut aussi être facilement corrigée, a posteriori, au moyen de logiciels dédiés au traitement photographique.
Pour terminer la revue des accessoires ou outils permettant de gagner en netteté, n’oublions pas d’évoquer les dispositifs anti-vibration qui équipent, selon les marques, les boitiers ou les objectifs proposés par ces dernières. Loin d’être anecdotiques, ces dispositifs permettent aisément de gagner 2 voire 4 crans de vitesse ou de diaphragme. C’est tout à fait appréciable et permet souvent de sauver un cliché qu’il n’aurait pas été possible de réaliser sans ce dispositif.
b). Quels réglages ?
En préambule, rappelons que le chemin menant au bon cliché n’est pas univoque et que seul le résultat compte. Chacun trouve en fonction de son matériel, de ses habitudes, de ses préférences, la voie conduisant au succès. Celle qui est proposée ci-dessous est l’un des chemins possibles. Prenez-là comme un exemple et non comme un modèle mais n’oubliez pas que tous les choix qui s’offrent à nous ne visent qu’un seul objectif : obtenir un cliché avec toute la netteté nécessaire pour pouvoir restituer tous les détails anatomiques discriminants.
1- choix de lÂ’automatisme
Parmi tous les automatismes proposés par votre boitier, le plus efficient pour parvenir à l’objectif recherché (profondeur de champ = netteté) et celui de la priorité au diaphragme, indiqué par A ou Av sur la molette ou l’écran de sélection du mode de programme et/ou d’automatisme.Son principe de fonctionnement est simple : c’est vous qui choisissez la valeur d’ouverture de votre diaphragme qui vous procurera la profondeur de champ recherchée et l’appareil règle automatiquement la vitesse nécessaire à la bonne exposition de votre cliché.
La principale difficulté de ce mode d’automatisme consiste à définir a priori la valeur d’ouverture appropriée à la scène photographiée. Il n’est pas possible de répondre précisément ici à cette question tant elle dépend de la longueur focale de l’objectif utilisé, de la dimension de la plante ou du détail à photographier, de la lumière ambiante, de la sensibilité choisie,…
On peut cependant donner quelques indications simples : évitez les valeurs extrêmes de votre objectif. Une très grande ouverture (de f/1,4 à 4) vous procurera une profondeur de champ trop réduite pour espérer restituer correctement davantage qu’un petit détail de votre végétal. Une ouverture très étroite (de f/16 à 32) entrainera une dégradation significative de la qualité de votre photos en raison de mécanismes physiques un peu trop compliqués à exposer dans le cadre de cette fiche.
Restez donc dans des valeurs moyennes en choisissant des valeurs d’autant plus hautes (f/13) que le végétal objet de votre intérêt est grand et épais et nécessite une grande profondeur de champ.
Avant de presser le déclencheur, il est indispensable de vérifier la vitesse proposée par votre boitier. Si la lumière incidente est suffisante et que la plante photographiée n’est pas agitée intempestivement par le vent, la vitesse proposée par votre appareil devrait être suffisante pour figer la vue. Si la vitesse vous apparait insuffisante, augmentez la sensibilité (ISO) de manière à obtenir une vitesse compatible avec l’ouverture que vous aurez choisie.
Une petite règle simple à retenir pour vous fixer l’ordre de grandeur de la vitesse minimale de prise de vue à main levée : celle-ci doit être au moins égale à la longueur focale de l’objectif employé. Exemple : si vous utilisez un objectif de 100mm, évitez de descendre en dessous du 1/100ème de seconde.
2- Sensibilité
On a vu plus haut que vous disposez d’un « joker » bien pratique : le réglage de la sensibilité de votre capteur qui vous permet, à chaque fois que vous doublez la sensibilité (le nombre d’ISO), de réduire l’exposition dans le même rapport ou d’augmenter la vitesse dans la même proportion.
Prenons pour l’exemple une situation donnée où votre appareil vous indique les réglages suivants pour une sensibilité réglée à 100 ISO : vitesse de 1/60ème de seconde et ouverture de f/8. Si vous décidez de doubler la sensibilité car la vitesse proposée vous paraît insuffisante, en la passant à 200 ISO, la vitesse préconisée passera à 1/125ème de seconde tout en conservant la même ouverture.
Ce « joker » est important et il vous permet parfois de sortir de l’impasse dans laquelle vous aura engagé la faible luminosité ambiante ou encore le choix d’une grande fermeture du diaphragme.
Toutefois cette possibilité doit être utilisée avec précaution. Aujourd’hui les appareils récents ont fait d’énorme progrès et il est courant d’obtenir d’excellentes photos avec des sensibilités de 800, voire 1600 ISO. Au-delà l’apparition d’un grain inesthétique est quasi systématique. Il conviendra donc d’éviter de monter trop haut sauf s’il s’agit d’immortaliser une scène tout en sachant que sa restitution photographique souffrira d’une perte de qualité.
Dans les cas courants, il est conseillé de régler la sensibilité à 100 ou 200 ISO, ce qui correspond approximativement à la sensibilité native du capteur et qui permet d’obtenir le grain le plus fin.
3- La mise au point
Votre appareil photo est équipé d’un certain nombre de collimateurs qui sont la base du système de mise au point automatique. Ces collimateurs sont en nombre très différent selon les marques et les spécifications des boitiers. Ils sont en général répartis sur tout le champ du verre de visée, avec une augmentation de leur présence dans la partie centrale et ce sont eux qui permettent à l’autofocus de faire automatiquement la mise au point. Ils sont en général matérialisés dans le viseur par de petits carrés rouges.
Que votre appareil fasse tout seul la mise au point, c’est une indéniable avancée mais peut-on lui faire confiance dans l’exercice que nous poursuivons ? Bien sûr que non, du moins dans sa configuration entièrement automatique. En effet, dans cette configuration, un microprogramme va détecter quel est le sujet principal de votre photo et faire la mise au point sur celui-ci. Ce pourrait être la branche la plus proche, la tige la plus contrastée, etc. Il y a fort peu de chances que cette mise au point automatique vous convienne. Pas de panique, votre appareil vous offre la possibilité de choisir vous-même le collimateur qui commandera la mise au point. Affirmons tout net que cette option sera impérativement choisie par vous pour photographier ce que vous voulez et non ce que veut votre appareil ! Vous devez donc trouver sur votre appareil où se trouve le menu, la molette, le bouton, le pad… qui vous permettra de sélectionner un seul collimateur, sur lequel se fera la mise au point.
On peut donc activer l’un quelconque des collimateurs répartis sur toute la surface du viseur ou, plus simple, le collimateur central. Dans ce cas et selon les circonstances, on pourra faire la mise au point avec l’aide de ce collimateur puis recadrer légèrement la photo en gardant le déclencheur à moitié enfoncé, ce qui a pour vertu de garder la mise au point réalisée sur le collimateur central. Il faut bien sûr veiller à bouger le moins possible et rester à la même distance du sujet sous peine de sortir de la zone de netteté.
Il est possible que dans certaines circonstances, luminosité insuffisante, nombreuses tiges, feuilles ou obstacles à proximité du détail à photographier, la méthode décrite ci-dessus soit inopérante ou insatisfaisante dans son rendu. N’hésitez pas alors à désactiver l’autofocus et à faire la mise au point à la main. De nombreux macro-photographes pratiquent ainsi et avec un peu d’habitude sont plus rapides que leur autofocus et surtout plus précis.
4- La bonne exposition
Après avoir effectué les réglages préconisés ci-dessus vous seriez en droit d’attendre des clichés bien exposés et conformes à votre attente. Pas tout à fait encore ! Il convient d’attirer encore votre attention sur un dernier réglage que vous offre votre boitier décidément très sophistiqué…
Une cellule photoélectrique située au niveau du viseur mesure la lumière parvenant jusqu’au capteur ce qui permet à l’appareil de calculer la meilleure adéquation vitesse/sensibilité/luminosité. Mais cette mesure peut s’effectuer de différentes manières en fonction du résultat recherché et donc influer fortement sur le résultat final.
Différents mécanismes selon les marques vous permettent de choisir parmi 3 ou 4 façons de mesurer la lumière :
• Mesure spot : prend la mesure sur une zone précise, généralement centrale
• Mesure pondérée centrale : prend la mesure sur l'ensemble de l'image en donnant plus d'importance au centre.
• Mesure sélective : prend la mesure uniquement au centre de l'image.
• Mesure évaluative : prend la mesure sur l'ensemble de l'image.
Si vous souhaitez présenter un végétal dans son environnement vous choisirez vraisemblablement la mesure évaluative ou pondérée centrale pour que la totalité de la surface du cliché soit correctement exposée.
Si vous souhaitez faire un très gros plan sur une petite fleur blanche au milieu d’un feuillage vert foncé, vous choisirez alors la mesure spot qui permettra d’obtenir un excellent rendu de cette fleur claire et de la détacher du fond plus sombre.
D’une manière générale, réfléchissez à la partie du végétal que vous souhaitez mettre en valeur et utilisez la mesure spot sur ce détail pour fixer la bonne exposition.
Pour les appareils dont la mesure spot est attachée à la partie centrale du viseur et ne peut être déplacée, procédez comme indiqué plus haut pour la mise au point en effectuant la mesure spot sur l’élément central puis recadrez tout en maintenant le bouton déclencheur (ou le bouton Ae-l s’il existe sur votre boitier. Ce bouton permet de bloquer le réglage du diaphragme jusqu’au déclenchement).
5- Format dÂ’image
Nous évoquons rapidement ici, à l’usage des plus passionnés, la question du choix du format de l’image. En effet, chacun connaît le suffixe JPEG ou JPG qui agrémente le nom de chaque fichier photographique. Il s’agit d’une norme universelle adoptée dès 1992 qui normalise l’algorithme et le format de décodage d’une image numérique fixe.
Il existe un autre format d’enregistrement d’un fichier d’image numérique fixe : le RAW. Ce terme provenant de l’anglais, signifie « brut ».
La plupart des appareils photos proposent aujourdÂ’hui ces deux formats. QuÂ’est-ce qui les distingue ?
Le format JPEG est un format qui, du fait de sa compression, entraine une certaine perte irréversible d’informations alors que le format RAW est comparé à un négatif argentique car il contient la totalité des informations enregistrées par le capteur.
Si le fichier RAW est infiniment plus riche en informations que le JPEG, il souffre en revanche de deux handicaps : son poids est très conséquent (16, 24, 32 mégapixels) et il n’est pas directement visualisable sur la plupart des systèmes informatiques. Il demande donc d’être transformé en JPG a posteriori au moyen de logiciels spécifiques.
Bien évidemment, faire le choix du format RAW, c’est s’engager dans un processus exigeant de qualité et quelque peu chronophage. Mais pour qui décide de franchir le pas, c’est la garantie de nombreuses satisfactions en tirant le maximum de ses photographies.
Pour ne pas alourdir le propos, nous laissons le lecteur approfondir cet aspect qui est largement exposé sur le net.
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