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DIVISION II. Règles et Recommandations


CHAPITRE III. NOMENCLATURE DES TAXONS D'APRÈS LEUR RANG


SECTION 3. Noms de genres et de subdivisions de genres


Article 20

20.1. Un nom de genre est un nom au nominatif singulier ou un mot considéré comme tel, et est écrit avec sa première lettre en majuscule (voir l'Art. 60.2). Il peut avoir une origine quelconque et même être constitué de façon tout à fait arbitraire, mais il ne doit pas se terminer en –virus.

Ex. 1. Rosa, Convolvulus, Hedysarum, Bartramia, Liquidambar, Gloriosa, Impatiens, Rhododendron, Manihot, Ifloga (anagramme de Filago).

20.2. Un nom de genre ne doit pas coïncider avec un terme morphologique courant à moins d'avoir été publié avant le 1er janvier 1912 en étant accompagné d'un nom spécifique conforme à la nomenclature binomiale de Linné.

Ex. 2. Le nom générique Radicula (Hill, 1756) coïncide avec le terme morphologique "radicula" (radicule); en outre, dans la publication originale, il n'était pas accompagné d'un nom spécifique conforme au système binomial linnéen. Le nom Radicula est correctement attribué à Moench (1794), qui, le premier, l'a combiné avec des épithètes spécifiques.

Ex. 3. Tuber F. H. Wigg.: Fr. était accompagné à sa publication en 1780 d'un nom spécifique binomial (Tuber gulosorum F. H. Wigg.) et est de ce fait validement publié.

Ex. 4. Les noms de genre "Lanceolatus" (Plumstead 1952) et "Lobata" (Chapman 1952) coïncident avec des termes morphologiques et ne sont pas de ce fait validement publiés.

Ex. 5. Des noms tels que "radix", "caulis", "folium", "spina" etc. ne peuvent plus être publiés validement comme noms génériques.

20.3. Un nom de genre ne doit pas être formé de deux mots distincts, à moins que ces mots ne soient reliés par un trait d'union.

Ex. 6. "Uva ursi", tel que publié à l'origine par Miller (1754), était formé de deux mots distincts non reliés par un trait d'union; il n'est donc pas validement publié (Art. 32.1(b)). Le nom est correctement attribué à Duhamel (1755) sous la forme Uva-ursi (pourvu du trait d'union à sa publication).

Ex. 7. Cependant des noms tels que Quisqualis L. (formé de deux mots combinés en un lors de sa publication), Sebastiano-schaueria Nees et Neves-armondia K. Schum. (tous deux composés de deux mots reliés par un trait d'union dans la publication originale) sont validement publiés.

Note 1. Les noms d'hybrides intergénériques sont formés selon les dispositions de l’Art. H.6.

20.4. Les termes suivants ne sont pas considérés comme noms de genre:
(a) Les mots non destinés à devenir des noms.

Ex. 8. La désignation "Anonymos" a été appliquée par Walter (Fl. Carol. 2, 4, 9, etc. 1788) à 28 genres différents pour indiquer que ces genres n'étaient pas nommés.

Ex. 9. Schaenoides et Scirpoides, tels qu'utilisés par Rottbøll (Descr. Pl. Rar. Progr. 14, 27. 1772) pour désigner des genres innommés, ressemblant à Schoenus et Scirpus et au sujet desquels il déclarait (en page 7) qu'il les nommerait plus tard, sont des allusions et non pas des noms de genre. Kyllinga Rottb. et Fuirena Rottb. (1773) sont les premiers noms légitimes de ces genres.

(b) Les mots appartenant à une nomenclature spécifique uninominale.

Note 2. Des exemples comme "Leptostachys" et "Anthopogon", cités dans les éditions précédentes du Code, étaient tirés de publications aujourd'hui figurant sur la liste de l'App. V.

Recommandation 20A

20A.1. Les botanistes qui forment des noms de genre devraient se conformer aux suggestions suivantes:

(a) utiliser autant que possible des terminaisons latines;

(b) éviter les noms difficiles à adapter au latin;

(c) ne pas créer des noms très longs ou difficiles à prononcer en latin;

(d) ne pas créer des noms en combinant des mots de langues différentes;

(e) rappeler, si possible, par la composition ou la terminaison du nom, les affinités ou les analogies du genre

(f) éviter d'utiliser des adjectifs comme substantifs

(g) éviter les noms identiques à une épithète d'une espèce du même genre ou qui en soient dérivés;

(h) ne pas dédier des genres à des personnes étrangères à la botanique ou du moins aux sciences naturelles;

(i) donner une forme féminine à tous les noms génériques dérivés de noms de personnes, qu'ils soient dédiés à un homme ou à une femme (voir la Rec. 60B);

(j) ne pas former de noms génériques en combinant des parties de deux noms de genre existants, car de tels noms sont susceptibles d'être confondus avec des noms nothogénériques (voir Art. H.6).

Ex. 1. Hordelymus (K. Jess.) K. Jess. dérive d'une épithète subgénérique qui a été formée en combinant des parties des noms génériques Hordeum L. et Elymus L. (voir aussi Art. H.3 Ex. 2).

Article 21

21.1. Un nom de subdivision de genre est la combinaison d'un nom générique et d'une épithète subdivisionnaire unis par un terme (subgenus, sectio, series, etc.) indiquant le rang de la subdivision.

21.2. L'épithète peut être de la même forme que le nom générique ou un nom au génétif pluriel, ou un adjectif pluriel et elle s'accorde en genre avec le nom générique; mais pas un nom au génitif singulier. Elle s'écrit avec une majuscule (voir les Art. 32.5 et 60.2).

21.3. L'épithète dans le nom d'une subdivision de genre ne doit pas être formée du nom du genre auquel elle appartient avec le préfixe Eu-.

Ex. 1. Costus subg. Metacostus; Ricinocarpos sect. Anomodiscus; Valeriana sect. Valerianopsis; Euphorbia sect. Tithymalus; Pleione subg. Scopulorum; Euphorbia subsect. Tenellae; Sapium subsect. Patentinervia, Arenaria ser. Anomalae; mais pas Carex sect. Eucarex.

Note 1. Le noms de subdivisions d'un même genre, même de rangs différents, sont des homonymes s'ils ont la même épithète mais qu'ils sont fondés sur des types différents (Art. 53.4).

Note 2. Les noms d'hybrides ayant le rang de subdivision de genre sont créés selon les dispositions de l'Art. H.7.

21.4. L'emploi d'une combinaison binaire au lieu d'un épithète subdivisionaire n'est pas admissible. Nonobstant l’Art. 32.1(b), les noms ainsi construits sont valablement publiés mais doivent être modifiés à la forme propre sans changement de citation d'auteur ou de date de publication.

Ex. 2. Sphagnum "b. Sph. rigida" (Lindberg in Ofvers. Förh. Kongl. Svenska Vetensk.Akad. 19: 135. 1862) et S. sect. "Sphagna rigida" (Limpricht, Laubm. Deutschl. 1: 116. 1885) doivent être cités comme Sphagnum [unranked] Rigida Lindb. et S. sect. Rigida (Lindb.) Limpr., respectivement.

Recommandation 21A

21A.1. Si l'on désire mentionner, en même temps que le nom générique et l'épithète spécifique, l'épithète de la subdivision du genre auquel appartient une espèce donnée, cette épithète subdivisionnaire devrait être placée entre les deux et entre parenthèses; au besoin, on indique aussi le rang subdivisionnaire.

Ex. 1. Astragalus (Cycloglottis) contortuplicatus; Astragalus (Phaca) umbellatus; Loranthus (sect. Ischnanthus) gabonensis.

Recommandation 21B

21B.1. L'épithète d'un sous-genre ou d'une section est, de préférence, un nom; celle d'une sous-section ou d'une subdivision inférieure d'un genre est, de préférence, un adjectif au pluriel.

21B.2. En proposant de nouvelles épithètes pour des subdivisions du même genre, les auteurs devraient éviter celles sous la forme d'un nom si les épithètes des autres subdivisions coordonnées du même genre sont des adjectifs au pluriel, ou vice versa. On devrait aussi éviter de proposer, pour une subdivision de genre, une épithète déjà utilisée pour une subdivision d'un genre voisin, ou identique au nom de ce genre.

21B.3. Si l'on élève une section ou un sous-genre au rang de genre, ou si on opère le changement inverse, on devrait maintenir l'épithète ou le nom original, à moins que le nom en résultant ne soit contraire au Code.

Article 22

22.1. Le nom de toute subdivision de genre qui comprend le type du nom légitime adopté pour ce genre doit porter, comme épithète, le nom générique inchangé et ne pas être suivi d'un nom d'auteur (voir l'Art. 46). De tels noms s'appellent des autonymes (Art. 6.8; voir aussi l'Art. 7.6).

Note 1. Cette prescription ne s'applique qu'aux noms des taxons subordonnés qui comprennent le type du nom adopté pour le genre (voir cependant la Rec. 22A).

22.2. Le nom de la subdivision d'un genre qui inclut le type (soit, le type original ou tous les éléments susceptibles d'être choisis comme type ou encore le type précédemment désigné) du nom de genre légitime adopté, n'est pas validement publié à moins que son épithète ne répète le nom générique sans altération. Au sens de cette prescription, une indication explicite que l'élément nomenclaturalement typique est inclus, est considéré équivaloir à l'inclusion du type, qu'il ait été précédemment désigné ou non (voir l'Art. 21.3).

Ex. 1. "Dodecatheon sect. Etubulosa" (Knuth in Engler, Pflanzenr. 22: 234. 1905) n'a pas été validement publié puisqu'il a été proposé pour une section qui inclut D. meadia L., le type original du nom générique Dodecatheon L.

Ex. 2. Le nom Cactus [sans rang] Melocactus L. (Gen. Pl., ed. 5: 210. 1754) a été proposé pour l'une des quatre subdivisions nommées mais sans rang (Art. 35.3) du genre Cactus comprenant C. melocactus L. (son type selon l'Art. 22.6) et C. mammillaris L. Il est validement publié, même si C. melocactus a été ultérieurement désigné comme type de Cactus L. (par Britton & Millspaugh, Bahama Fl.: 294. 1920) et même si, plus tard encore, C. mammillaris est devenu le type conservé du nom générique (par le biais de la démarche qui a présidé à la conservation du nom de famille Cactaceae Juss.).

22.3. La première publication valide d'un nom d'une subdivision de genre qui n'inclut pas le type du nom légitime adopté pour le genre, établit automatiquement l'autonyme correspondant (voir aussi les Art. 11.6 et 32.6).

Ex. 3. Le sous-genre de Malpighia L. qui englobe le lectotype du nom du genre (M. glabra L.) se nomme M. subg. Malpighia et non M. subg. Homoiostylis Nied.; et la section de Malpighia incluant le lectotype du nom générique se nomme M. sect. Malpighia, et non M. sect. Apyrae DC.

Ex. 4. Cependant, le nom correct de la section du genre Rhododendron L. qui comprend R. luteum Sweet, type de R. subg. Anthodendron (Rchb.) Rehder, est R. sect. Pentanthera G. Don, nom légitime le plus ancien pour cette section, et non R. sect. Anthodendron.

22.4. L'épithète dans le nom d'une subdivision de genre ne peut répéter de manière inchangée le nom correct du genre que si les deux noms sont fondés sur le même type.

22.5. L'épithète dans le nom d'une subdivision de genre ne peut pas répéter le nom générique inaltéré si ce dernier est illégitime.

22.6. Quand l'épithète du nom d'une subdivision de genre est identique à l'épithète d'une de ses espèces constituantes ou en est dérivée, le type du nom de la subdivision de genre est le même que celui du nom d'espèce, à moins que l'auteur original du nom de cette subdivision n'ait désigné un autre type.

Ex. 5. Le type de Euphorbia subg. Esula Pers. est E. esula L.; la désignation de E. peplus L. comme lectotype par Croizat (in Revista Sudamer. Bot. 6: 13. 1939) est à rejeter.

22.7. Quand l'épithète du nom d'une subdivision de genre est identique à ou dérivé de l'épithète d'un nom spécifique qui est un homonyme postérieur, c'est le type de cet homonyme postérieur, dont le nom correct porte nécessairement une épithète différente.

Recommandation 22A

22A.1. Une section englobant le type du nom correct d'un sous-genre, mais non le type du nom correct du genre, devrait, si les règles ne s'y opposent pas, avoir la même épithète et le même type que le nom de sous-genre.

22A.2. Un sous-genre qui n'englobe pas le type du nom correct du genre devrait, si les règles ne s'y opposent pas, avoir un nom avec la même épithète et le même type que le nom correct de l'une de ses sections subordonnées.

Ex. 1. Au lieu d'employer une nouvelle épithète au rang de sous-genre, Brizicky éleva Rhamnus sect. Pseudofrangula Grubov au rang de sous-genre: R. subg. Pseudofrangula (Grubov) Brizicky. Le type des deux noms est le même, R. alnifolia L'Hér.