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DIVISION II. RĂšgles et Recommandations


CHAPITRE II. Statut, typification et priorité des noms


SECTION 2. TYPIFICATION


Article 7

7.1. L'application des noms de taxons du rang de la famille ou d'un rang inférieur est régie par la méthode des types nomenclaturaux (types des noms de taxons). L'application des noms de taxons dans les rangs supérieurs est également régie par la méthode des types lorsque les noms dérivent de noms génériques (voir l'Art. 10.7).

7.2. Un type nomenclatural (typus) est l'élément auquel le nom d'un taxon, qu'il soit correct ou synonyme, est attaché d'une maniÚre permanente. Le type nomenclatural n'est pas nécessairement l'élément le plus typique ou le plus représentatif d'un taxon.

7.3. Un nom nouveau (nom de remplacement, nomen novum) publiĂ© dĂ©libĂ©rĂ©ment pour ĂȘtre substituĂ© Ă  un autre plus ancien est typifiĂ© par le type de ce dernier (voir l'Art. 33.3, mais voir aussi l'Art. 33 Note 2).

Ex. 1. Myrcia lucida McVaugh (1969) a été publié comme nomen novum pour M. laevis O. Berg (1862), un homonyme illégitime de M. laevis G. Don (1832). Le type de M. lucida est donc le type de M. laevis O. Berg (non G. Don), c'est-à-dire l'échantillon Spruce 3502.

7.4. Un nom nouveau formĂ© Ă  partir d'un nom lĂ©gitime publiĂ© antĂ©rieurement (stat. nov., comb. nov.) est toujours typifiĂ© par le type de son basionyme, mĂȘme s'il a pu ĂȘtre appliquĂ© par erreur Ă  un taxon dont on considĂšre actuellement qu'il ne contient pas ce type (voir cependant les Art. 48.1. et 59.6.).

Ex. 2. Pinus mertensiana Bong. a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© dans le genre Tsuga par CarriĂšre qui, cependant, comme cela ressort de sa description, appliquait par erreur la nouvelle combinaison T. mertensiana Ă  une autre espĂšce de Tsuga, soit T. heterophylla (Raf.) Sarg. La combinaison Tsuga mertensiana (Bong.) CarriĂšre ne doit pas s'appliquer Ă  T. heterophylla mais doit ĂȘtre retenue pour P. mertensiana lorsque cette espĂšce est placĂ©e dans Tsuga; la citation entre parenthĂšses (conformĂ©ment Ă  l'Art. 49) du nom de l'auteur original, Bongard, indique le type du nom.

Ex. 3. Delesseria gmelinii J. V. Lamour. (1813) est un nom de remplacement illĂ©gitime pour Fucus palmetta S. G. Gmel. (1768), et toutes les combinations basĂ©es sur D. gmelinii (et n’excluant pas le type de F. palmetta; voir Art. 48.1) ont le mĂȘme type que F. palmetta, mĂȘme si le matĂ©riel Ă©tudiĂ© par Lamouroux est dĂ©sormais affectĂ© Ă  une espĂšce diffĂ©rente, Delesseria bonnemaisonii C. Agardh (1822).

7.5. Un nom qui, selon l’Art. 52, Ă©tait illĂ©gitime lors de sa publication est soit automatiquement typifiĂ© par le type du nom qui s'imposait selon les rĂšgles, soit typifiĂ© par un type diffĂ©rent dĂ©signĂ© ou expressĂ©ment indiquĂ© par l'auteur du nom illĂ©gitime. La typification automatique ne s'applique pas aux noms sanctionnĂ©s en vertu de l'Art. 15.

7.6. Le type d'un autonyme est le mĂȘme que celui du nom dont il est dĂ©rivĂ©.

7.7. Un nom publiĂ© validement par rĂ©fĂ©rence Ă  une description ou diagnose effectivement publiĂ©e antĂ©rieurement (Art. 32.1(c)) doit ĂȘtre typifiĂ© par un Ă©lĂ©ment choisi dans le contexte de la description ou diagnose en question, Ă  moins que l'auteur qui valide le nom n'ait expressĂ©ment dĂ©signĂ© un type diffĂ©rent (voir cependant l'Art. 10.2). Cependant, le type du nom d'un taxon affectĂ© Ă  un groupe dont la nomenclature a un point de dĂ©part postĂ©rieur Ă  1753 (voir l'Art. 13.1) doit ĂȘtre dĂ©terminĂ© conformĂ©ment Ă  l'indication ou Ă  tout Ă©lĂ©ment descriptif ou autre qui accompagne sa publication valide (voir les Art. 32 Ă  45).

Ex. 4. Puisque le nom Adenanthera bicolor Moon (1824) n'est validé que par référence à Rumphius, (Herb. Amboin. 3: t.112. 1743), c'est cette illustration qui, en l'absence du spécimen qu'elle figure, est le type du nom. Ce n'est pas le spécimen, déposé à Kew, qui fut récolté par Moon et étiqueté "Adenanthera bicolor", puisque Moon n'a pas expressément désigné ce dernier comme type.

Ex. 5. Echium lycopsis L. (Fl. Angl.: 12. 1754) a Ă©tĂ© publiĂ© sans description ni diagnose mais avec une rĂ©fĂ©rence Ă  Ray (Syn. Meth. Stirp. Brit. ed. 3: 227. 1724), ouvrage dans lequel une espĂšce de "Lycopsis" est discutĂ©e sans description ni diagnose mais avec citation de rĂ©fĂ©rences antĂ©rieures, dont Bauhin (Pinax 255. 1623). La description de validation admise pour E. lycopsis est celle de Bauhin et le type doit ĂȘtre choisi selon le contexte de cet ouvrage. Par consĂ©quent le spĂ©cimen de Sherard de l'herbier Morison (OXF), choisi par Klotz (Wiss. Z. Martin-Luther-Univ. Halle-Wittenberg Math.-Naturwiss. Reihe 9: 375-376.1960), quoique probablement examinĂ© par Ray, ne peut ĂȘtre choisi comme type. Le premier choix acceptable pour typification est celui de l'illustration, citĂ©e tant par Ray que par Bauhin, de "Echii altera species", in Dodonaeus (Stirp. Hist. Pempt.: 620. 1583), comme suggĂ©rĂ© par Gibbs (in Lagascalia 1: 60-61. 1971) et formellement proposĂ© par Stearn (in Ray Soc. Publ. 149, Introd.: 65. 1973).

7.8. La typification des noms adoptĂ©s dans l'un des ouvrages spĂ©cifiĂ©s Ă  l'Art. 13.1(d) et par lĂ  sanctionnĂ©s (Art. 15), peut ĂȘtre effectuĂ©e sur la base de tout ce qui est associĂ© au nom dans l'un de ces ouvrages.

7.9. La typification des noms de morphogenres de plantes fossiles (Art. 1.2), d'anamorphes de champignons (Art. 59), et de tout autre taxon analogue de rang générique ou inférieur ne diffÚre pas de celle indiquée ci-dessus.

Note 1. Voir également l'Art. 59 pour les détails concernant la typification des noms de certains champignons pléomorphes.

7.10. En matiÚre de priorité (au sens des Art. 9.17 et 10.5), la désignation d'un type n'est accomplie que par une publication effective (Art. 29 à 31).

7.11. En matiÚre de priorité (au sens des Art. 9.17 et 10.5), la désignation d'un type n'est accomplie que si ce type est expressément accepté comme tel par l'auteur qui typifie, et si l'élément type est clairement indiqué par une citation directe comportant le terme "type" (typus) ou un équivalent, et si, à partir du 1 janvier 2001 inclus, la déclaration de typification inclut la phrase "ici désigné" (hic designatus) ou un équivalent.

* Ex. 6. Chlorosarcina Gerneck (1907) comprenait à l'origine deux espÚces, C. minor et C. elegans. Vischer (1933) a transféré la premiÚre dans Chlorosphaera G. A. Klebs et retenu la seconde dans Chlorosarcina. Il n'a cependant pas fait usage du terme "type" ou d'un équivalent. En conséquence, son action ne constitue pas une typification de Chlorosarcina. Le premier auteur à désigner un type comme "LT.", fut Starr (in ING Card No. 16528, Nov. 1962), qui a choisi Chlorosarcina elegans.

* Ex. 7. La locution "standard species" utilisĂ©e par Hitchcock & Green (in Anon., Nomencl. Prop. Brit. Botanists: 110-199. 1929) est aujourd'hui considĂ©rĂ©e comme Ă©quivalent Ă  "type", et en consĂ©quence les dĂ©signations de types dans cet ouvrage sont acceptables. (nota bene 4)

Recommandation 7A

7A.1. Il est instamment recommandĂ© que le matĂ©riel sur lequel se fonde le nom d'un taxon, et tout spĂ©cialement son holotype, soit dĂ©posĂ© dans un herbier public ou dans toute autre collection publique librement accessible aux botanistes, pour y ĂȘtre scrupuleusement conservĂ©.

Article 8

8.1. Le type (holotype, lectotype, ou néotype) du nom d'une espÚce ou d'un taxon infraspécifique consiste en un spécimen unique conservé dans un seul herbier ou une collection ou une institution, ou bien une illustration.

8.2. Dans le but de la typification un spĂ©cimen est une collecte ou une partie d’une collecte, d’une seule espĂšce ou d’un seul taxon infraspĂ©cifique fait Ă  une date unique, sans tenir compte des mĂ©langes (see Art. 9.12). Il peut consister en une unique plante, plusieurs parties d’une ou plusieurs plantes, ou de plusieurs petites plante. Un spĂ©cimen est gĂ©nĂ©ralement montĂ© sur une unique feuille d’herbier ou une prĂ©paration Ă©quivalente, telle qu’une boĂźte, un paquet, un bocal ou une prĂ©paration microscopique.

Ex. 1. "Echinocereus sanpedroensis" (Raudonat & Rischer in Echinocereenfreund 8(4): 91-92. 1995) Ă©tait basĂ© sur un "holotype" consistant en une plante complete avec des racines, une branche dĂ©tachĂ©e, une fleur entiĂ©re, une fleur coupĂ©e en deux, et deux fruits qui selon l'Ă©tiquette avaient Ă©tĂ© prĂ©levĂ©s Ă  des pĂ©riodes diffĂ©rentes sur le mĂȘme individu cultivĂ© et conservĂ©s, dans l'alcool, dans un seul bocal. Ce matĂ©riel appartient Ă  plus d’une collecte et ne peut pas ĂȘtre acceptĂ© comme un type. Le nom de Raudonat & Rischer n'est pas publiĂ© validement en vertu de l'Art. 37.2.

8.3. Un spĂ©cimen peut ĂȘtre montĂ© sur plus d'une prĂ©paration, aussi longtemps que les parties sont clairement Ă©tiquetĂ©es comme parties de ce mĂȘme spĂ©cimen. Les prĂ©parations multiples d’une seule rĂ©colte qui ne sont pas clairement Ă©tiquetĂ©es comme parties d'un seul spĂ©cimen sont des doubles (nota bene 5), que la source ait Ă©tĂ© une plante ou plus d'une (voir cependant l’Art. 8.5).

Ex. 2. Le spĂ©cimen holotype de Delissea eleeleensis H. St. John, Christensen 261 (BISH), est montĂ© comme deux prĂ©parations, une feuille d’herbier (BISH No. 519675) portant l'annotation "fl. embouteillĂ©e" et une inflorescence conservĂ©e dans l'alcool dans un bocal Ă©tiquetĂ© "Cyanea, Christensen 261". L'annotation indique que l’inflorescence est une partie du spĂ©cimen holotype et non un double, et n'est pas par ailleurs une partie du spĂ©cimen isotype (BISH No. 519676), qui n'est pas Ă©tiquetĂ© comme incluant de matĂ©riel supplĂ©mentaire conservĂ© dans une prĂ©paration sĂ©parĂ©e.

Ex. 3. Le spĂ©cimen holotype de Johannesteijsmannia magnifica J. Dransf., Dransfield 862 (K), consiste en une feuille montĂ© sur cinq feuilles d’herbier, une inflorescence et une infructescence dans une boĂźte, et de matĂ©riel conservĂ© en milieu liquide dans une bouteille.

Ex. 4. L’holotype de CephaĂ«lis acanthacea Steyerm., Cuatrecasas 16752 (F), consiste en un seul spĂ©cimen montĂ© sur deux feuilles d’herbier, Ă©tiquetĂ©es "feuille 1" et "feuille 2". Bien que le deux feuilles ont des numĂ©ros d’herbier sĂ©parĂ©s, F-1153741 et F-1153742, respectivement, lÂ’Ă©tiquetage croisĂ© indique qu'elles constituent un unique spĂ©cimen. Une troisiĂšme feuille de Cuatrecasas 16572, F-1153740, est Ă©tiquetĂ©e sans renvoi et est donc un double.

Ex. 5. Le spĂ©cimen holotype de Eugenia ceibensis Standl., Yuncker & al. 8309, est montĂ© sur une seule feuille d’herbier Ă  F. Un fragment a Ă©tĂ© enlevĂ© du spĂ©cimen aprĂšs sa dĂ©signation comme holotype et est maintenant conservĂ© Ă  LL. Le fragment est montĂ© sur une feuille d’herbier avec une photo de l’holotype et est Ă©tiquetĂ© "fragment du type!". Le fragment n’est plus partie du spĂ©cimen holotype parce qu'il n'est plus dĂ©finitivement conservĂ© dans le mĂȘme herbier que l’holotype. De tels fragments ont le statut de double, c'est Ă  dire un isotype.

8.4. Les spĂ©cimens types de noms de taxons doivent ĂȘtre conservĂ©s dĂ©finitivement et ne peuvent pas ĂȘtre des plantes vivantes ou des cultures. Cependant, les cultures de champignons et d’algues, si elles sont conservĂ©es Ă  un stade mĂ©tabolique inactif (par ex. par lyophilisation ou congĂ©lation), sont acceptables comme types.

* Ex. 6. La souche CBS 7351, est acceptable comme type du nom Candida populi Hagler & al. (in Int. J. Syst. Bacteriol. 39: 98. 1989), car elle est conservée de façon permanente à un stade métabolique inactif par lyophilisation (voir aussi Rec. 8B.2).

8.5. Le type, Ă©pitypes (Art. 9.7) exceptĂ©s, d’un nom de taxon de plante fossile appartenant au rang d’espĂšce ou en dessous est toujours un spĂ©cimen (voir Art. 9.13). Un seul spĂ©cimen complet doit ĂȘtre considĂ©rĂ© comme le type nomenclatural (voir Rec. 8A.3).

Recommandation 8A

8A.1. Lorsqu'un holotype, un lectotype ou un néotype est une illustration, le spécimen ou les spécimens sur lesquels se fonde cette illustration doivent servir à déterminer le champ d'application du nom (voir aussi l'Art. 9.13).

8A.2. Quand une illustration est dĂ©signĂ©e comme le type d'un nom en vertu de l'Art. 37.4, la documentation relative Ă  la rĂ©colte du matĂ©riel illustrĂ© doit ĂȘtre fournie (voir aussi la Rec. 32D.2).

8A.3. Si le spécimen type du nom d'une plante fossile a été débité (coupes de bois fossile, fragments de nodules intra-houille (coal-balls), etc.), toutes les parties utilisées pour établir la diagnose originale sont à marquer clairement.

8A.4. Quand un seul spĂ©cimen dĂ©signĂ© comme type est montĂ© comme prĂ©parations multiples, cela devrait ĂȘtre Ă©noncĂ© dans le protologue (nota bene 6), et les prĂ©parations Ă©tiquetĂ©es convenablement.

Recommandation 8B

8B.1. Chaque fois que cela est possible, une culture vivante devrait ĂȘtre prĂ©parĂ©e Ă  partir du matĂ©riel holotype du nom d'un taxon nouvellement dĂ©crit d'algues ou de champignons et dĂ©posĂ©e dans au moins deux collections institutionnelles de cultures ou de ressources gĂ©nĂ©tiques. (Une telle dĂ©marche ne lĂšve pas l'exigence d'un spĂ©cimen holotype conformĂ©ment Ă  l'Art. 8.4).

8B.2. Dans les cas oĂč le type nomenclatural est une culture prĂ©servĂ©e de façon permanente Ă  un stade mĂ©tabolique inactif (voir l'Art. 8 Ex. 6), tout isolat obtenu Ă  partir de cette culture doit ĂȘtre citĂ© comme "ex-type" (ex typo), "ex-holotype" (ex holotypo), "ex-isotype" (ex isotypo), etc., de maniĂšre Ă  indiquer clairement qu'il est dĂ©rivĂ© du type, mais qu'il n'est pas lui-mĂȘme le type nomenclatural.

Article 9

9.1. L'holotype du nom d'une espĂšce ou d'un taxon infraspĂ©cifique est le seul spĂ©cimen ou l'illustration (voir cependant l’Art. 37.4) que l'auteur a utilisĂ© ou dĂ©signĂ© comme type nomenclatural. Tant qu'il existe, il rĂšgle automatiquement l'application du nom correspondant (voir cependant l’Art. 9.13; voir aussi l'Art. 10).

Note 1. Toute dĂ©signation effectuĂ©e par l'auteur et explicitement exprimĂ©e Ă  la publication originale du nom d'un taxon est dĂ©finitive (voir cependant l' Art. 9.9 et 9.13). Si l'auteur n'a inclus qu'un Ă©lĂ©ment, cet Ă©lĂ©ment doit ĂȘtre considĂ©rĂ© comme l'holotype. Si un nom nouveau est fondĂ© sur la description ou diagnose prĂ©cĂ©demment publiĂ©e d'un taxon, le mĂȘme raisonnement s'applique au matĂ©riel inclus par l'auteur prĂ©cĂ©dent (voir les Art. 7.7 et 7.8).

9.2. Un lectotype est un spĂ©cimen ou une illustration dĂ©signĂ© parmi le matĂ©riel original comme type nomenclatural conformĂ©ment Ă  l' Art. 9.9 et 9.10, si aucun holotype n'avait Ă©tĂ© indiquĂ© au moment de la publication, ou s’il est manquant, ou s’il apparaĂźt qu’il appartient Ă  plus d’un seul taxon (voir aussi Art. 9.13).

Note 2. Aux fins de ce Code, le matĂ©riel original comprend:(a) les spĂ©cimens et illustrations (qu'ils soient ou non publiĂ©s ou publiĂ©s antĂ©rieurement ou en mĂȘme temps que le protologue) sur lesquels on peut montrer que la description ou diagnose validant le nom Ă©tait fondĂ©e ; (b) l’holotype et les spĂ©cimens qui, mĂȘme s’ils n’ont pas Ă©tĂ© vus par l'auteur de la description ou diagnose validant le nom, Ă©taient indiquĂ©s comme types (syntypes ou paratypes) du nom Ă  sa publication valide; et (c) les isotypes ou isosyntypes du nom, indĂ©pendamment du fait que de tels spĂ©cimens aient Ă©tĂ© vus soit par l'auteur de la diagnose ou description validante, soit par l'auteur du nom.

9.3. Un isotype est un double quelconque de l'holotype; c'est toujours un spécimen.

9.4. Un syntype est n'importe lequel des spĂ©cimens citĂ©s dans le protologue lorsque aucun holotype n’a Ă©tĂ© dĂ©signĂ© ou n'importe lequel des deux spĂ©cimens ou plus dĂ©signĂ©s simultanĂ©ment comme types.

9.5. Un paratype est un spécimen cité dans le protologue qui n'est ni l'holotype, ni un isotype, ni l'un des syntypes si deux spécimens ou plus ont été désignés simultanément comme types.

Ex. 1. L'holotype du nom Rheedia kappleri Eyma, qui désigne une espÚce polygame, est un spécimen mùle, récolté par Kappler (593a in U). L'auteur a désigné un spécimen hermaphrodite récolté par le Service Forestier du Surinam comme paratype (B.W.1618 in U).

Note 3. Dans la plupart des cas oĂč aucun holotype n'a Ă©tĂ© dĂ©signĂ© il n'y aura pas non plus de paratypes, puisque tous les spĂ©cimens citĂ©s sont des syntypes. Cependant, lorsqu'un auteur a dĂ©signĂ© comme type deux spĂ©cimens ou plus, tous les autres spĂ©cimens citĂ©s sont des paratypes et non des syntypes.

9.6. Un néotype est un spécimen ou une illustration choisi pour servir de type nomenclatural tant que tout le matériel sur lequel a été fondé le nom du taxon fait défaut (voir aussi l'Art. 9.15).

9.7. Un Ă©pitype est un spĂ©cimen ou une illustration choisi pour servir de type interprĂ©tatif lorsque l'holotype, le lectotype ou le nĂ©otype prĂ©cĂ©demment dĂ©signĂ©, ou encore tout le matĂ©riel original, associĂ© Ă  un nom validement publiĂ©, est ambigu de façon dĂ©montrable et ne peut ĂȘtre identifiĂ© de maniĂšre probante en vue de l'application prĂ©cise d'un nom de taxon. Lorsqu'un Ă©pitype est dĂ©signĂ©, l'holotype, le lectotype ou le nĂ©otype que cet Ă©pitype conforte doit ĂȘtre citĂ© de façon explicite. (voir l’Art. 9.18).

Ex. 2. L’holotype de Vitellaria paradoxa C. F. Gaertn. (1807) est une graine de provenance inconnue(P), appartenant clairement Ă  l'espĂšce actuellement connue comme Butyrospermum paradoxum (C. F. Gaertn.) Hepper. Cependant, les deux sous-espĂšces reconnues dans cette espĂšce peuvent seulement ĂȘtre distinguĂ©es par des caractĂšres de feuillage ou d’inflorescence. Hall & Hurdle (in Taxon 44: 410. 1995) ont dĂ©signĂ© un Ă©pitype avec le feuillage, Mungo Park (BM). Il appartient Ă  la sous-espĂšce de l’ouest, maintenant connue comme B. paradoxum subsp. paradoxum.

9.8. L'emploi d'un terme défini dans le Code (Art. 9.1 à 9.7) pour désigner un type, dans un sens différent de celui pour lequel il est défini, est considéré comme une erreur à corriger (par exemple, l'emploi du terme lectotype pour désigner ce qui est en fait un néotype).

Ex. 3. Borssum Waalkes (in Blumea 14: 198. 1966) a cité Herb. Linnaeus No. 866.7 (LINN) comme holotype de Sida retusa L. (1763). Le terme est employé de façon incorrecte parce que les illustrations dans Plukenet (Phytographia: t. 9, f. 2. 1691) et Rumphius (Herb. Amboin. 6: t. 19. 1750) ont été citées par Linné dans le protologue de S. retusa. Puisque ces trois éléments font partie du matériel original (Art. 9.2, Note 2), l'emploi par Borssum Waalkes du terme holotype est une erreur à corriger en faveur du terme lectotype.

Ex. 4. En dĂ©crivant l’espĂšce de dinoflagellĂ© jurassique Nannoceratopsis triceras, Drugg (1978) dĂ©signait un holotype (prĂ©paration microscopique) et un isotype (prĂ©paration pour microscopie electronique) de la mĂȘme localitĂ©, Ăąge, et zone. Il citait aussi deux autres spĂ©cimens qui sont d'une localitĂ©, Ă©tat, et zone diffĂ©rents comme "isotypes". Le deuxiĂšme emploi de Drugg du terme isotype est une erreur et doit ĂȘtre corrigĂ©e en "paratype".

9.9. Si aucun holotype n'a Ă©tĂ© indiquĂ© par l'auteur d'un nom d'une espĂšce ou d'un taxon infraspĂ©cifique, ou quand l’holotype a Ă©tĂ© perdu ou dĂ©truit, ou quand le matĂ©riel dĂ©signĂ© comme type s'avĂšre appartenir Ă  plus d'un taxon, un lectotype ou, si cela est permis (Art. 9.6), un nĂ©otype peut ĂȘtre dĂ©signĂ© pour se substituer Ă  lui (Art. 7. 10 et 7.11).

9.10. Pour la dĂ©signation d'un lectotype, un isotype doit ĂȘtre choisi s’il existe, ou autrement un syntype s’il existe. Si aucun isotype, syntype ou isosyntype (double de syntype) ne subsiste, le lectotype doit ĂȘtre choisi parmi les paratypes s’ils existent. Si aucun des spĂ©cimens citĂ©s n'existe, le lectotype doit ĂȘtre choisi parmi les spĂ©cimens non citĂ©s et les illustrations citĂ©es ou non citĂ©es qui comprennent le matĂ©riel original restant, s’il en existe.

9.11. Si aucun matĂ©riel original ne subsiste, un nĂ©otype peut ĂȘtre choisi. Un lectotype a toujours la prioritĂ© sur un nĂ©otype, sauf comme stipulĂ© par l’Art. 9.15.

9.12. Quand un spĂ©cimen type (feuille d’herbier ou prĂ©paration Ă©quivalente) contient des parties appartenant Ă  plus d'un taxon (voir l’Art. 9.9), le nom doit rester attachĂ© Ă  la partie qui correspond le mieux avec la diagnose ou la description originale.

Ex. 5. Le type du nom Tillandsia bryoides Griseb. ex Baker (1878) est Lorentz 128 (BM) ; ce spĂ©cimen s'est cependant avĂ©rĂ© ĂȘtre un mĂ©lange. Smith (in Proc. Amer. Acad. Arts 70: 192.1935) a agi conformĂ©ment Ă  l’Art. 9.12 en dĂ©signant l'un des Ă©lĂ©ments du spĂ©cimen de Lorentz comme lectotype.

9.13. L’holotype (ou le lectotype) d'un nom d'une espĂšce ou d'un taxon infraspĂ©cifique de plantes fossiles (Art. 8.5) est le spĂ©cimen (ou l'un des spĂ©cimens) sur lequel les illustrations validantes (Art. 38) sont fondĂ©es. Quand, antĂ©rieurement au 1er janvier 2001 (voir l'Art. 38.2), dans le protologue d'un nom d'un nouveau taxon de plantes fossiles au rang d'espĂšce ou en dessous, un spĂ©cimen type est indiquĂ© (Art. 37.1) mais non identifiĂ© parmi les illustrations validantes, un lectotype doit ĂȘtre dĂ©signĂ© parmi les spĂ©cimens illustrĂ© dans le protologue. Ce choix est modifiĂ© s'il peut ĂȘtre dĂ©montrĂ© que le spĂ©cimen type original correspond Ă  une autre illustration validante.

9.14. Une dĂ©signation d'un lectotype ou d'un nĂ©otype qui s'avĂšre ultĂ©rieurement se rĂ©fĂ©rer Ă  un seule rĂ©colte mais Ă  plus d'un spĂ©cimen doit quand-mĂȘme ĂȘtre acceptĂ©e (selon l'Art. 9.17), mais peut ĂȘtre restreinte Ă  un seul de ces spĂ©cimens au moyen d'une lectotypification ou d'une nĂ©otypification ultĂ©rieure.

Ex. 6. Erigeron plantagineus Greene (1898) a Ă©tĂ© dĂ©crit Ă  partir du matĂ©riel recueilli par R. M. Austin en Californie. Cronquist (in Brittonia 6: 173. 1947) a Ă©crit "Type: Austin s.n., Modoc County, California (ND)", dĂ©signant ainsi le matĂ©riel d’Austin dans ND comme le lectotype [de premiĂšre Ă©tape]. Strother & Ferlatte (in Madroño 35: 85. 1988), notant qu'il y avait deux spĂ©cimens de cette rĂ©colte Ă  ND, a dĂ©signĂ© l'un d'eux (ND-G No. 057228) comme le lectotype [de seconde Ă©tape]. Dans des rĂ©fĂ©rences ultĂ©rieures, les deux Ă©tapes de lectotypification peuvent ĂȘtre citĂ©es Ă  la suite.

9.15. Si un holotype ou un lectotype prĂ©cĂ©demment dĂ©signĂ© est perdu ou dĂ©truit et s'il peut ĂȘtre dĂ©montrĂ© que tout le matĂ©riel original diffĂšre taxinomiquement du type dĂ©truit, on peut choisir un nĂ©otype pour conserver l'usage Ă©tabli par la typification prĂ©cĂ©dente (voir aussi l'Art. 9.16).

9.16. Un nĂ©otype choisi selon l'Art. 9.15 peut ĂȘtre remplacĂ© s'il peut ĂȘtre dĂ©montrĂ© qu'il diffĂšre taxinomiquement de l'holotype ou du lectotype qu'il est censĂ© remplacer.

9.17. L'auteur qui le premier dĂ©signe un lectotype ou un nĂ©otype doit ĂȘtre suivi. Toutefois son choix est annulĂ© si (a) l'holotype est retrouvĂ© ou, dans le cas d'un nĂ©otype, une partie quelconque du matĂ©riel original. Le choix peut Ă©galement ĂȘtre annulĂ© si l'on peut dĂ©montrer que (b) il est en contradiction flagrante avec le protologue alors qu'un autre Ă©lĂ©ment qui ne l'est pas est disponible; ou que (c) il est contraire Ă  l'Art. 9.12.

9.18. L'auteur qui le premier dĂ©signe un Ă©pitype doit ĂȘtre suivi; un Ă©pitype diffĂ©rent peut ĂȘtre dĂ©signĂ© seulement si l'Ă©pitype original est perdu ou dĂ©truit. Un lectotype ou un nĂ©otype supportĂ© par un Ă©pitype peut ĂȘtre remplacĂ© conformĂ©ment Ă  l’Art. 9.17 ou, dans le cas d'un nĂ©otype, Ă  l’Art. 9.16. S'il peut ĂȘtre montrĂ© qu'un Ă©pitype et le type qu’il conforte diffĂšrent taxinomiquement et que ni l’Art. 9.16 ni l’Art. 9.17 ne s’applique, le nom peut ĂȘtre proposĂ© pour la conservation avec un type conservĂ© (Art. 14.9; voir aussi l’Art. 57).

Note 4. Un Ă©pitype conforte seulement le type auquel il est reliĂ© par l’auteur typifiant. Si le type confortĂ© est remplacĂ©, lÂ’Ă©pitype n'a aucun statut par rapport au type de remplacement.

9.19. La dĂ©signation d'un Ă©pitype n'est effectuĂ©e que si l'herbier ou l’institution dans laquelle lÂ’Ă©pitype est conservĂ© est prĂ©cisĂ© ou, si lÂ’Ă©pitype est une illustration publiĂ©e, sa rĂ©fĂ©rence bibliographique complĂšte et directe est fournie.

9.20. À partir du 1er janvier 1990 inclus, une lectotypification ou nĂ©otypification d'un nom d'une espĂšce ou d'un taxon infraspĂ©cifique par un spĂ©cimen ou une illustration non publiĂ©e n'est effectuĂ©e que si l'herbier ou l'institution dans lequel ce type est conservĂ© n'est spĂ©cifiĂ©.

9.21. À partir du 1er janvier 2001, la lectotypification ou nĂ©otypification d'un nom d'une espĂšce ou d’un taxon infraspĂ©cifique n'est effectuĂ© que si elle est indiquĂ©e par l'emploi du terme "lectotypus" ou "neotypus", son abrĂ©viation, ou son Ă©quivalent dans un langage moderne (voir cependant l'Art. 9.8).

Recommandation 9A

9A.1. La typification des noms pour lesquels aucun holotype n'a Ă©tĂ© dĂ©signĂ© ne devrait ĂȘtre entreprise qu'avec une bonne connaissance de la mĂ©thode de travail de l'auteur; on devrait, en particulier, tenir compte du fait qu'une partie du matĂ©riel utilisĂ© par l'auteur pour dĂ©crire un taxon peut ne pas se trouver dans l'herbier personnel de cet auteur ou peut mĂȘme ne pas avoir survĂ©cu. RĂ©ciproquement, tout le matĂ©riel conservĂ© dans l'herbier personnel de l'auteur n'a pas forcĂ©ment Ă©tĂ© utilisĂ© par cet auteur pour dĂ©crire le taxon.

9A.2. La dĂ©signation d'un lectotype ne devrait ĂȘtre effectuĂ©e qu'avec une bonne connaissance du groupe en question. Pour le choix d'un lectotype, tous les aspects du protologue devraient ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme un guide fondamental. Les mĂ©thodes mĂ©caniques telles que le choix automatique de la premiĂšre espĂšce ou du premier spĂ©cimen citĂ©, ou d'un spĂ©cimen rĂ©coltĂ© par la personne Ă  laquelle l'espĂšce est dĂ©diĂ©e, sont Ă  Ă©viter, car elles ne sont pas scientifiques et qu'elles peuvent devenir source de confusion et entraĂźner de nouveaux changements.

9A.3. En choisissant un lectotype, on devrait donner la préférence à toute indication sur les intentions de l'auteur, à moins qu'elles ne soient contraires au protologue. De telles indications sont des notes manuscrites, des annotations sur les feuilles d'herbier, des figures identifiables ou des épithÚtes telles que typicus, genuinus, etc.

9A.4. Lorsqu'une seule rĂ©colte est citĂ©e dans le protologue, mais qu'une institution censĂ©e la conserver n'est pas dĂ©signĂ©e, il faut admettre que le spĂ©cimen conservĂ© dans l'institution oĂč l'on sait que l'auteur a travaillĂ© est l'holotype, Ă  moins qu'il existe une preuve qu'il a employĂ© un autre matĂ©riel de la mĂȘme rĂ©colte.

9A.5. Si deux ou plusieurs Ă©lĂ©ments hĂ©tĂ©rogĂšnes Ă©taient inclus dans la description ou diagnose originale, ou citĂ©s avec celle-ci, le lectotype devrait ĂȘtre choisi de façon Ă  sauvegarder l'usage courant. En particulier, si un autre auteur a dĂ©jĂ  attribuĂ© un ou plusieurs de ces Ă©lĂ©ments Ă  d'autres taxons, le rĂ©sidu ou une partie de ce dernier devrait ĂȘtre dĂ©signĂ© comme lectotype, Ă  condition qu'il ne soit pas en contradiction avec la description ou diagnose originale (voir l'Art. 9.17).

Recommandation 9B

B.1. Un soin particulier et une connaissance critique sont essentiels pour choisir un néotype, car le réviseur n'a généralement d'autre guide que sa propre faculté de discerner ce qui s'accorde le mieux avec le protologue. Si son choix est entaché d'erreur, de nouveaux changements seront inévitables.

Article 10

10.1. Le type du nom d'un genre ou de toute subdivision d'un genre est le type d'un nom d'espÚce (sauf exception prévue à l'Art. 10.3). Pour désigner ou citer un type, le seul nom d'espÚce suffit, c'est-à-dire qu'il est considéré comme le parfait équivalent de son type.

Note 1. Les termes comme "holotype", "syntype" et "lectotype", tels que définis à l'Art. 9, bien qu'inapplicables, au sens strict, aux types des noms de rangs supérieurs à l'espÚce, sont cependant utilisés par analogie.

10.2. Si dans le protologue du nom d'un genre ou de toute subdivision d'un genre l'holotype ou le lectotype des noms d'une ou de plusieurs espĂšces publiĂ©s prĂ©cĂ©demment ou simultanĂ©ment est expressĂ©ment inclus (voir l'Art. 10.3), le type doit ĂȘtre choisi (Art. 7.10 et 7.11) parmi les types de ces derniers noms, Ă  moins que le type n'ait Ă©tĂ© indiquĂ© (Art. 22. 6, 22.7, 37.1 et 37.3) ou dĂ©signĂ© par l'auteur du nom. Si aucun type de nom d'espĂšce publiĂ© prĂ©cĂ©demment ou simultanĂ©ment n'est explicitement inclus, le type doit ĂȘtre choisi autrement, mais ce choix doit ĂȘtre changĂ© s'il peut ĂȘtre dĂ©montrĂ© que le type choisi n'est conspĂ©cifique d'aucun des matĂ©riels associĂ©s au protologue.

Ex. 1., Le genre Anacyclus, tel que dĂ©fini Ă  l'origine par LinnĂ© (1753), comprenait trois espĂšces validement nommĂ©es. Cassini (in Cuvier, Dict. Sci. Nat. 34: 104. 1825) a dĂ©signĂ© Anthemis valentina L. (1753) comme type de Anacyclus, alors que ce n'Ă©tait pas un Ă©lĂ©ment originel du genre. Green (in Anon., Nomencl. Prop. Brit. Botanists: 182. 1929) a dĂ©signĂ© Anacyclus valentinus L. (1753), "la seule des trois espĂšces originelles Ă  faire toujours partie du genre", comme "standard species" (voir l'Art. 7 Ex. 7), et son choix doit ĂȘtre suivi (Art. 10.5). Humphries (in Bull. Brit. Mus. (Nat. Hist.) Bot. 7: 109. 1979) a dĂ©signĂ© un spĂ©cimen dans l'Herbier Clifford (BM) comme lectotype de Anacyclus valentinus, et ce spĂ©cimen est devenu de ce fait le type ultime du nom gĂ©nĂ©rique.

Ex. 2. Castanella Spruce ex Benth. & Hook. f. (1862) a Ă©tĂ© dĂ©crit sur la base d'un seul spĂ©cimen et sans mention de nom d'espĂšce. Swart (in ING Card No. 2143. 1957) fut le premier Ă  dĂ©signer un type ("T."): C. granatensis Triana & Planch. (1862), fondĂ© sur une rĂ©colte de Linden. Tant que le spĂ©cimen de Spruce est considĂ©rĂ© comme conspĂ©cifique de la rĂ©colte de Linden le type dĂ©signĂ© par Swart ne peut ĂȘtre remplacĂ©, alors mĂȘme que le spĂ©cimen de Spruce est devenu le type de Paullinia paullinioides Radlk. (1896), parce que ce dernier nom n'est pas un nom spĂ©cifique "prĂ©cĂ©demment ou simultanĂ©ment publiĂ©".

10.3. Aux fins de l'Art. 10.2, l'inclusion expresse du type du nom d'une espÚce est effectuée par citation ou référence (directe ou indirecte) à un nom validement publié, qu'il soit accepté ou mis en synonymie par son auteur, ou par citation de l'holotype ou du lectotype d'un nom d'espÚce publié précédemment ou simultanément.

Ex. 3. Le protologue de Elodes Adans. (1763) incluait des rĂ©fĂ©rences Ă  "Elodes" de Clusius (1601), "Hypericum" de Tournefort (1700) et Hypericum aegypticum L. (1753). Ce dernier nom est la seule rĂ©fĂ©rence Ă  un nom spĂ©cifique validement publiĂ©, alors qu'aucun des autres Ă©lĂ©ments n'est le type d'un nom d'espĂšce. Le type de H. aegypticum est par consĂ©quent le type de Elodes, mĂȘme si des auteurs ultĂ©rieurs ont dĂ©signĂ© H. elodes L. (1759) comme type (voir Robson in Bull. Brit. Mus. (Nat. Hist.), Bot. 5: 305, 336. 1977).

10.4. Par conservation, mais par conservation seulement (Art. 14.9), le type du nom d'un genre peut ĂȘtre un spĂ©cimen ou une illustration, de prĂ©fĂ©rence utilisĂ© par l'auteur pour la prĂ©paration du protologue, autre que le type d'un nom d'espĂšce incluse.

Ex. 4. Physconia Poelt (1965) a Ă©tĂ© conservĂ© originellement avec le spĂ©cimen " 'Lichen pulverulentus', Germania, Lipsia in Tilia, 1767, Schreber (M)" comme type. Ce spĂ©cimen est le type de P. pulverulacea Moberg (1979), dont le nom est maintenant citĂ© dans l'entrĂ©e de type* dans l’App. IIIA.

Note 2. Si l'Ă©lĂ©ment dĂ©signĂ© en fonction de l'Art. 10.4 est le type d'un nom d'espĂšce, ce nom peut ĂȘtre citĂ© comme type du nom de genre. Si l'Ă©lĂ©ment n'est pas le type d'un nom d'espĂšce, une rĂ©fĂ©rence au nom correct de l'Ă©lĂ©ment type peut ĂȘtre ajoutĂ©e entre parenthĂšses.

Ex. 5. Pseudolarix Gordon (1858) a Ă©tĂ© conservĂ© avec un spĂ©cimen de l'herbier Gordon comme son type conservĂ©. Comme ce spĂ©cimen n'est pas le type d’un nom d'espĂšce, son identitĂ© acceptĂ©e "[= P. amabilis (J. Nelson) Rehder...]" a Ă©tĂ© ajoutĂ©e Ă  l'entrĂ©e correspondante dans l’App. IIIA.

10.5. L'auteur qui, le premier, dĂ©signe le type d'un nom de genre ou de subdivision de genre doit ĂȘtre suivi. Toutefois son choix peut ĂȘtre changĂ© si (a) l'on peut montrer quil est en contradiction flagrante avec le protologue alors qu'un autre Ă©lĂ©ment qui ne l'est pas est disponible; ou que (b) le choix repose sur une mĂ©thode de sĂ©lection largement mĂ©canique.

Ex. 6. Fink (in Contr. U.S. Natl. Herb. 14(1): 2. 1910) a prĂ©cisĂ© qu'il "dĂ©signait les types des genres selon la rĂšgle de la premiĂšre espĂšce". Ses dĂ©signations de types peuvent donc ĂȘtre changĂ©es. Par exemple, Fink avait dĂ©signĂ© Biatorina griffithii (Ach.) A. Massal. comme le type de Biatorina A. Massal.; mais son choix a Ă©tĂ© changĂ© lors de la premiĂšre dĂ©signation subsĂ©quente suivante, par Santesson (in Symb. Bot. Upsal. 12 (1): 428. 1952), qui a fixĂ© un type diffĂ©rent, B. atropurpurea (Schaerer) A. Massal.

*Ex. 7. Les auteurs suivant l'American code of botanical nomenclature, Canon 15 (in Bull. Torrey Bot. Club 34: 172. 1907), dĂ©signaient comme type "le premier binĂŽme spĂ©cifique dans l'ordre" susceptible d'ĂȘtre choisi selon certaines conditions. Cette mĂ©thode de choix doit ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme largement mĂ©canique. Ainsi, la premiĂšre dĂ©signation d'un type pour Delphinium L., par Britton (in Britton & Brown, Ill. Fl. N. U.S., ed. 2, 2: 93. 1913), qui suivait l'American Code et avait choisi D. consolida L., a Ă©tĂ© remplacĂ©e en fonction de l'Art. 10.5(b) par la dĂ©signation de D. peregrinum L. par Green (in Anon., Nomencl. Prop. Brit. Botanists: 162. 1929). Cependant, D. consolida, unicarpellĂ©, ne pouvait pas ĂȘtre remplacĂ© comme type par D. peregrinum, tricarpellĂ©, selon l'Art. 10.5(a), parce que cette dĂ©signation n'est pas sĂ©rieusement en conflit avec le protologue gĂ©nĂ©rique, qui prĂ©cise "germina tria vel unum", indĂ©pendamment du fait que LinnĂ© classait le genre dans les "Polyandria Trigynia".

10.6. Le type du nom d'une famille ou de toute subdivision d'une famille est le mĂȘme que celui du nom de genre dont il est dĂ©rivĂ© (voir l'Art. 18.1). Pour dĂ©signer ou citer un type, le seul nom de genre suffit. Le type d'un nom de famille ou de sous-famille qui n'est pas dĂ©rivĂ© d'un nom gĂ©nĂ©rique est le mĂȘme que celui du nom alternatif correspondant (Art. 18.5 et 19.7).

10.7. Le principe de la typification ne s'applique pas aux noms des taxons supĂ©rieurs au rang de la famille, sauf Ă  ceux qui sont automatiquement typifiĂ©s, par le fait qu'il dĂ©rivent d'un nom de genre (voir l'Art. 16). Le type d'un tel nom est le mĂȘme que celui du nom de genre dont il est dĂ©rivĂ©.

Note 3. En ce qui concerne la typification de certains noms de subdivisions de genre, voir l'Art. 22.6 et 22.7.

Recommandation 10A

10A.1. Si une combinaison Ă  un rang de subdivision de genre a Ă©tĂ© publiĂ©e sous un nom gĂ©nĂ©rique qui n'a pas encore Ă©tĂ©typifiĂ©, le type du nom gĂ©nĂ©rique devrait ĂȘtre choisi parmi la subdivision de genre dĂ©signĂ©e comme nomenclaturalement typique, si la chose est apparente.