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13.1. La publication valide des noms de plantes des divers groupes est censée débuter aux dates indiquées ci-dessous (pour chaque groupe, un ouvrage est cité qui est censé* avoir été publié à la date donnée pour ce groupe):
Plantes non-fossiles:
Plantes fossiles:
13.2. Au sens de cet Article, le groupe auquel est affecté un nom est établi d'après la position taxinomique acceptée de son type.
Ex. 1. Le genre Porella et son unique espèce P. pinnata furent affectés par Linné (1753) aux Musci; puisque le spécimen type du P. pinnata est maintenant reconnu comme appartenant aux Hepaticae, les noms furent validement publiés en 1753.
Ex. 2. Le type désigné de Lycopodium L. (1753) est L. clavatum L. (1753), dont le spécimen type est généralement accepté comme ptéridophyte. Il s'ensuit que le nom générique et les noms des espèces de ptéridophytes inclus par Linné dans ce genre ont été validement publiés en 1753, malgré le fait que le genre, pour Linné, figurait parmi les Musci.
13.3. Du point de vue de la nomenclature, un nom est considéré appartenir à un taxon non-fossile à moins que son type soit d'origine fossile. Le matériel fossile se distingue du matériel non-fossile par les relations stratigraphiques du site de la récolte originale. En cas de doute sur les relations stratigraphiques, ce sont les dispositions propres aux taxons non-fossiles qui s'appliquent.
13.4. Les noms de genres parus pour la première fois dans le Species plantarum de Linné, ed. 1 (1753) et ed. 2 (1762-1763), se rattachent aux premières descriptions ultérieures données pour ces noms dans le Genera plantarum de Linné, ed. 5 (1754) et ed. 6 (1764). L'orthographe des noms de genres inclus dans le Species plantarum, ed. 1, ne doit pas être modifiée parce qu'une orthographe différente a été utilisée dans le Genera plantarum, ed. 5.
13.5. Les deux volumes du Species plantarum de Linné, ed. 1 (1753), parus l'un en mai et l'autre en août 1753, sont considérés comme ayant été publiés simultanément le 1er mai 1753.
Ex. 3. Les noms génériques Thea L. (Sp. Pl.: 515. 24 mai 1753) et Camellia L. (Sp. Pl.: 698. 16 août 1753; Gen. Pl. ed. 5: 311. 1754), sont considérés comme s'ils avaient été publiés simultanément le 1er mai 1753. Si l'on réunit ces deux genres, le genre combiné porte le nom de Camellia, conformément à l' Art. 11.5, puisque Sweet (Hort. Suburb. Lond.: 157. 1818), le premier à les réunir, a choisi ce nom de Camellia et cité Thea comme synonyme.
13.6. Quelle qu'en soit la priorité, les noms d'anamorphes de champignons à cycle pléomorphe n'affectent pas le statut nomenclatural des noms des holomorphes correspondantes* (voir l' Art. 59.4).
14.1. Pour éviter des changements nomenclaturaux gênants du fait de l'application stricte des règles, et particulièrement du principe de priorité aux dates de départ définies par l' Art. 13, les Appendices II et III de ce Code donnent des listes de noms de familles, de genres et d'espèces qui sont conservés (nomina conservanda). Les noms conservés sont légitimes, même si à l'origine ils peuvent avoir été illégitimes.
14.2. La conservation vise à la sauvegarde des noms qui contribuent le mieux à la stabilité de la nomenclature (voir la Rec. 50E).
14.3. L'application tant des noms conservés que des noms rejetés est déterminée par les types nomenclaturaux. Le type du nom spécifique cité comme type d'un nom générique conservé peut être conservé, si cela est souhaitable, et mis sur la liste de l'App. IIIA.
14.4. Un nom de famille ou de genre conservé prime d'une part sur tous les autres noms de taxons de même rang fondés sur le même type (synonymes nomenclaturaux, c'est à dire homotypiques, qui doivent être rejetés), que ces noms soient cités ou non dans la liste correspondante des noms à rejeter; d'autre part, il prime sur les noms fondés sur des types différents (synonymes taxinomiques, c'est à dire hétérotypiques) qui figurent dans cette liste (nota bene 8). Un nom d'espèce conservé prime sur tous les noms cités dans la liste correspondante des noms rejetés, et sur toutes les combinaisons fondées sur ces noms rejetés.
Note 1. Le Code ne fournit pas de conservation d'un nom contre lui-même, c'est-à -dire contre le même nom avec le même type mais avec un lieu, une date de publication valide différents de ce qui figure dans l'App. II ou III, et peut-être même un auteur différent (voir cependant l' Art. 14.9).
Note 2. Un nom d'espèce mis sur la liste de l'App. IIIB comme conservé ou rejeté peut avoir été publié comme nom d'un nouveau taxon, ou comme combinaison fondée sur un nom antérieur. Le rejet d'un nom fondé sur un nom antérieur n'exclut pas l'emploi de ce nom antérieur, puisque ce nom n'est pas "une combinaison fondée sur un nom rejeté" (Art. 14.4).
Ex. 1. Le rejet de Lycopersicon lycopersicum (L.) H. Karst. en faveur de L. esculentum Mill. n'exclut pas l'emploi du nom homotypique Solanum lycopersicum L.
14.5. Si un nom conservé est en compétition avec un ou plusieurs noms fondés sur des types différents et contre lesquels il n'est pas explicitement conservé, le nom le plus ancien est adopté conformément à l' Art. 11. Font exception certains noms de famille (App. IIB), qui sont conservés à l'encontre de noms qui ne sont pas cités.
Ex. 2. Si le genre Weihea Spreng. (1825) est uni à Cassipourea Aubl. (1775), le genre combiné porte le nom le plus ancien de Cassipourea, bien que Weihea soit conservé alors que Cassipourea ne l'est pas.
Ex. 3. Si le genre Mahonia Nutt. (1818) est uni à Berberis L. (1753), le genre combiné reçoit le nom le plus ancien de Berberis, quoique Mahonia soit conservé alors que Berberis ne l'est pas.
Ex. 4. Nasturtium R. Br. (1812) n'a été conservé qu'à l'encontre de son homonyme Nasturtium Miller (1754) et du synonyme nomenclatural (homotypique) Cardaminum Moench (1794); il s'ensuit que s'il est réuni à Rorippa Scop. (1760), il doit se nommer Rorippa.
14.6. Si un nom est conservé à l'encontre d'un nom antérieur fondé sur un type différent, ce dernier doit être rétabli, conformément à l' Art. 11, si l'on considère qu'il s'applique à un taxon de même rang distinct de celui du nomen conservandum, sauf si le nom antérieur rejeté est un homonyme du nom conservé.
Ex. 5. Le nom générique Luzuriaga Ruiz & Pav. (1802) est conservé à l'encontre des noms antérieurs Enargea Banks ex Gaertn. (1788) et Callixene Comm. ex Juss. (1789). Cependant, si l'on considère Enargea comme un genre distinct, le nom Enargea doit être maintenu pour ce genre.
14.7. Un nom rejeté, ou une combinaison fondée sur un nom rejeté, ne peut pas être réintroduit pour un taxon qui inclut le type du nom conservé correspondant.
Ex. 6. Enallagma Baillon (1888) est conservé à l'encontre de Dendrosicus Raf. (1838), mais non d'Amphitecna Miers (1868); si Enallagma et Amphitecna sont réunis, le genre ainsi formé doit porter le nom Amphitecna, bien que ce dernier ne soit pas explicitement conservé à l'encontre de Dendrosicus.
14.8. Le type d'un nom de genre conservé, tel qu'il figure sur la liste, ne peut être changé qu'en suivant la procédure qui figure à l'Art. 14.12.
Ex. 7. Bullock & Killick (in Taxon 6: 239. 1957) ont proposé que le type figurant sur la liste de Plectranthus L'Hér., P. punctatus (L.f.) L'Hér., soit remplacé par P. fruticosus L'Hér. La proposition a été approuvée par les Comités compétents et par un Congrès International de Botanique.
14.9. Un nom peut être conservé avec un type différent de celui désigné par l'auteur ou déterminé par l'application du Code (voir aussi l'Art. 10.4). Un tel nom peut être conservé soit sur la base de son lieu de publication (même si le type peut ne pas avoir été inclus lors de la dénomination du taxon), soit sur la base d'une publication ultérieure par un auteur qui a inclus le type tel que conservé. Dans ce second cas, le nom original et le nom conservé sont considérés comme des homonymes (Art. 53), que le nom conservé soit accompagné d'une description ou d'une diagnose du taxon nommé ou non.
Ex. 8. Bromus sterilis L. (1753) a été conservé sur la base de son lieu de publication valide même si son type conservé, un spécimen (Hubbard 9045, E) récolté en 1932, n'était pas à l'origine inclus dans l'espèce de Linné.
Ex. 9. Protea L. (1753) n'incluait pas le type conservé du nom générique, P. cynaroides (L.) L. (1771), qui en 1753 était placé dans le genre Leucadendron. Protea a donc été conservé sur la base de la publication de 1771, et Protea L. (1771), qui n'était pas supposé être un nouveau nom de genre et incluait toujours les éléments types originaux, est considéré comme un homonyme validement publié de Protea L. (1753).
14.10. Un nom conservé et les autonymes correspondants est conservé à l'encontre de tous les homonymes antérieurs. Un homonyme antérieur d'un nom conservé n'est pas rendu illégitime par cette conservation, mais il est indisponible. Si il est légitime, il peut servir de basionyme pour un autre nom ou une autre combinaison fondée sur le même type (voir aussi l'Art. 55.3).
Ex. 10. Le nom générique Smithia Aiton (1789), conservé de à l'encontre de Damapana Adans. (1763), l'est ainsi automatiquement à l'encontre de Smithia Scop. (1777), homonyme plus ancien.
14.11. Un nom peut être conservé pour maintenir une orthographe ou un genre grammatical donné. Un nom conservé pour cette raison doit être attribué sans changement de priorité à l'auteur qui l'a validement publié et non à l'auteur qui a introduit ultérieurement l'orthographe ou le genre grammatical conservé.
Ex. 11. L'orthographe Rhodymenia, employée par Montagne (1839), a été conservée à l'encontre de l'orthographe originale Rhodomenia, employée par Greville (1830). Le nom doit être cité comme Rhodymenia Grev. (1830).
Note 3. La date de conservation n'affecte pas la priorité (Art. 11) d'un nom conservé qui découle uniquement de la date de sa publication valide (Art. 32-45).
14.12 . Les listes de noms conservés resteront ouvertes en permanence à des additions et modifications. Toute proposition d'addition d'un nom doit être accompagnée d'un exposé détaillé des motifs qui plaident pour et contre la conservation. Ces propositions doivent être soumises au Comité Général (voir la Div. III), qui les enverra pour examen aux Comités compétents pour les divers groupes taxinomiques.
14.13. Les noms conservés ne peuvent être rayés de la liste.
14.14. Si une proposition de conservation ou de rejet en vertu de l'Art. 56 d'un nom a été approuvée par le Comité Général sur rapport du Comité compétent pour le groupe taxinomique concerné, le maintien (ou le rejet) de ce nom est autorisé en attendant la décision d'un Congrès International de Botanique ultérieur.
14A.1 . Si une proposition de conservation d'un nom ou de rejet en vertu de l'Art. 56 a été soumise pour étude au Comité compétent, les auteurs devraient suivre autant que possible l'usage établi jusqu'à ce que le Comité Général ait formulé une recommandation à ce sujet.
15.1. Les noms sanctionnés en vertu de l'Art. 13.1(d) sont traités comme s'ils étaient conservés contre leurs homonymes antérieurs et contre les synonymes avec lesquels ils sont en compétition. De tels noms, une fois sanctionnés, le restent même si, ailleurs dans les ouvrages qui les sanctionnent, l'auteur ne les reconnaît pas.
Ex. 1. Agaricus ericetorum Fr. était accepté par Fries dans Systema mycologicum (1821), mais plus tard (1828) il l'a considéré comme un synonyme de A. umbelliferus L. et ne l'a pas inclus dans son Index (1832) comme nom accepté. Néanmoins, A. ericetorum est un nom sanctionné.
15.2. Un homonyme antérieur d'un nom sanctionné n'est pas rendu illégitime par cette sanction mais il est indisponible; s'il n'est pas par ailleurs illégitime, il peut servir de basionyme à un autre nom ou combinaison fondé sur le même type (voir aussi l'Art. 55.3).
Ex. 2. Patellaria Hoffm. (1789) est un homonyme antérieur du nom générique sanctionné Patellaria Fr. (1822) : Fr. Le nom de Hoffmann est légitime mais indisponible. Lecanidion Endl. (1830), fondé sur le même type que Patellaria Fr.: Fr. non Hedw., est illégitime selon l'Art. 52.1.
Ex. 3. Agaricus cervinus Schaeff. (1774) est un homonyme antérieur de A. cervinus Hoffm. (1789): Fr., nom sanctionné; le nom de Schaeffer est indisponible, mais il peut servir de basionyme pour des combinaisons dans d'autres genres. Dans Pluteus Fr. la combinaison doit être citée P. cervinus (Schaeff.) P. Kumm. et a la priorité sur le synonyme taxonomique (hétérotypique) P. atricapillus (Batsch) Fayod, fondé sur A. atricapillus Batsch (1786).
15.3. Si deux ou plusieurs noms sanctionnés sont en compétition pour un taxon à un rang de la famille au genre inclusivement, l'Art. 11.3 règle le choix du nom correct (voir aussi l'Art. 15.5).
15.4. Si, pour un taxon d'un rang inférieur au genre, deux ou plusieurs noms sanctionnés et/ou deux ou plusieurs noms avec la même épithète finale et le même type qu'un nom sanctionné sont en compétition, l'Art. 11.4 règle le choix du nom correct.
Note 1. La date de la sanction n'affecte pas la priorité (Art. 11) d'un nom sanctionné, qui n'est fixée qu'en fonction de la publication valide. En particulier, lorsque deux ou plusieurs homonymes sont sanctionnés, seul le plus ancien peut être utilisé; ceux qui sont ultérieurs étant illégitimes en vertu de l'Art. 53.2.
Ex. 4. Fries (Syst. Mycol. 1: 41. 1821) a accepté Agaricus flavovirens Pers. (1801), considérant A. equestris L. (1753) comme un synonyme. Plus tard (Elench. Fung. 1: 6. 1828) il a affirmé "Nomen prius et aptius arte restituendum" et accepté A. equestris. Les deux noms sont sanctionnés, mais lorsqu'ils sont mis en synonymie A. equestris, qui a la priorité, doit être employé.
15.5. Un nom qui n'est pas sanctionné et qui n'a ni le même type, ni la même épithète finale qu'un nom sanctionné du même rang ne saurait être appliqué à un taxon qui inclut le type du nom sanctionné à ce rang, lorsque son épithète finale est disponible pour la combinaison requise (voir l'Art. 11.4(b)).
15.6. La conservation (Art. 14) et le rejet explicite (Art. 56.1) priment sur la sanction.
DIVISION II. Règles et Recommandations
CHAPITRE II. Statut, typification et priorité des noms
SECTION 4. Limitation du principe de priorité
Article 13
13.1. La publication valide des noms de plantes des divers groupes est censée débuter aux dates indiquées ci-dessous (pour chaque groupe, un ouvrage est cité qui est censé* avoir été publié à la date donnée pour ce groupe):
Plantes non-fossiles:
- (a) SPERMATOPHYTA et PTERIDOPHYTA, 1er mai 1753 (Linnaeus, Species plantarum ed. 1).
- (b) MUSCI (Sphagnaceae exceptées), 1er janvier 1801 (Hedwig, Species muscorum).
- (c) SPHAGNACEAE et HEPATICAE, 1er mai 1753 (Linnaeus, Species plantarum ed. 1).
- (d) CHAMPIGNONS (y compris les Myxomycètes et les champignons formant des lichens), 1er mai 1753 (Linnaeus, Species plantarum ed. 1). Les noms d'Uredinales, d'Ustilaginales et de Gasteromycetes (s. l.) adoptés par Persoon (Synopsis methodica fungorum, 31 décembre 1801) et les noms des autres champignons (à l'exclusion des Myxomycetes) adoptés par Fries (Systema mycologicum, vol. 1 (1er janvier 1821) à 3, avec Index complémentaire (1832) et l'Elenchus fungorum, vol. 1-2) sont sanctionnés (voir l'Art. 15). Du point de vue de la nomenclature, le nom des lichens s'applique à leur constituant fongique.
- (e) ALGAE, 1er mai 1753 (Linnaeus, Species plantarum, ed. 1). Exceptions:
- NOSTOCACEAE HOMOCYSTEAE, 1er janvier 1892 (Gomont, "Monographie des Oscillariées", in Ann. Sci. Nat. Bot. ser. 7, 15: 263-368; 16: 91-264). Les deux parties de la Monographie de Gomont, qui ont paru respectivement en 1892 et 1893, sont considérées comme ayant été publiées simultanément le 1er janvier 1892.
-
- NOSTOCACEAE HETEROCYSTEAE, 1er janvier 1886 (Bornet & Flahault, "Révision des Nostocacées hétérocystées", Ann. Sci. Nat. Bot. ser. 7, 3: 323-381; 4: 343-373; 5: 51-129; 7: 177-262). Les quatre parties de la "Révision", qui ont paru respectivement en 1886, 1886, 1887 et 1888, sont considérées comme ayant été publiées simultanément le 1er janvier 1886.
-
- DESMIDIACEAE (s. l.) 1er janvier 1848 (Ralfs, British Desmidieae).
- OEDOGONIACEAE, 1er janvier 1900 (Hirn, Monographie und "Iconographie der Oedogoniaceen", in Acta Soc. Sci. Fenn. 27(1)).
Plantes fossiles:
- (f) TOUS LES GROUPES, 31 décembre 1820 (Sternberg, Flora der Vorwelt, Versuch 1: 1-24. 1-13). On considère que l'ouvrage de Schlotheim, Petrefactenkunde, 1820, est antérieur au 31 décembre 1820.
13.2. Au sens de cet Article, le groupe auquel est affecté un nom est établi d'après la position taxinomique acceptée de son type.
Ex. 1. Le genre Porella et son unique espèce P. pinnata furent affectés par Linné (1753) aux Musci; puisque le spécimen type du P. pinnata est maintenant reconnu comme appartenant aux Hepaticae, les noms furent validement publiés en 1753.
Ex. 2. Le type désigné de Lycopodium L. (1753) est L. clavatum L. (1753), dont le spécimen type est généralement accepté comme ptéridophyte. Il s'ensuit que le nom générique et les noms des espèces de ptéridophytes inclus par Linné dans ce genre ont été validement publiés en 1753, malgré le fait que le genre, pour Linné, figurait parmi les Musci.
13.3. Du point de vue de la nomenclature, un nom est considéré appartenir à un taxon non-fossile à moins que son type soit d'origine fossile. Le matériel fossile se distingue du matériel non-fossile par les relations stratigraphiques du site de la récolte originale. En cas de doute sur les relations stratigraphiques, ce sont les dispositions propres aux taxons non-fossiles qui s'appliquent.
13.4. Les noms de genres parus pour la première fois dans le Species plantarum de Linné, ed. 1 (1753) et ed. 2 (1762-1763), se rattachent aux premières descriptions ultérieures données pour ces noms dans le Genera plantarum de Linné, ed. 5 (1754) et ed. 6 (1764). L'orthographe des noms de genres inclus dans le Species plantarum, ed. 1, ne doit pas être modifiée parce qu'une orthographe différente a été utilisée dans le Genera plantarum, ed. 5.
13.5. Les deux volumes du Species plantarum de Linné, ed. 1 (1753), parus l'un en mai et l'autre en août 1753, sont considérés comme ayant été publiés simultanément le 1er mai 1753.
Ex. 3. Les noms génériques Thea L. (Sp. Pl.: 515. 24 mai 1753) et Camellia L. (Sp. Pl.: 698. 16 août 1753; Gen. Pl. ed. 5: 311. 1754), sont considérés comme s'ils avaient été publiés simultanément le 1er mai 1753. Si l'on réunit ces deux genres, le genre combiné porte le nom de Camellia, conformément à l' Art. 11.5, puisque Sweet (Hort. Suburb. Lond.: 157. 1818), le premier à les réunir, a choisi ce nom de Camellia et cité Thea comme synonyme.
13.6. Quelle qu'en soit la priorité, les noms d'anamorphes de champignons à cycle pléomorphe n'affectent pas le statut nomenclatural des noms des holomorphes correspondantes* (voir l' Art. 59.4).
Article 14
14.1. Pour éviter des changements nomenclaturaux gênants du fait de l'application stricte des règles, et particulièrement du principe de priorité aux dates de départ définies par l' Art. 13, les Appendices II et III de ce Code donnent des listes de noms de familles, de genres et d'espèces qui sont conservés (nomina conservanda). Les noms conservés sont légitimes, même si à l'origine ils peuvent avoir été illégitimes.
14.2. La conservation vise à la sauvegarde des noms qui contribuent le mieux à la stabilité de la nomenclature (voir la Rec. 50E).
14.3. L'application tant des noms conservés que des noms rejetés est déterminée par les types nomenclaturaux. Le type du nom spécifique cité comme type d'un nom générique conservé peut être conservé, si cela est souhaitable, et mis sur la liste de l'App. IIIA.
14.4. Un nom de famille ou de genre conservé prime d'une part sur tous les autres noms de taxons de même rang fondés sur le même type (synonymes nomenclaturaux, c'est à dire homotypiques, qui doivent être rejetés), que ces noms soient cités ou non dans la liste correspondante des noms à rejeter; d'autre part, il prime sur les noms fondés sur des types différents (synonymes taxinomiques, c'est à dire hétérotypiques) qui figurent dans cette liste (nota bene 8). Un nom d'espèce conservé prime sur tous les noms cités dans la liste correspondante des noms rejetés, et sur toutes les combinaisons fondées sur ces noms rejetés.
Note 1. Le Code ne fournit pas de conservation d'un nom contre lui-même, c'est-à -dire contre le même nom avec le même type mais avec un lieu, une date de publication valide différents de ce qui figure dans l'App. II ou III, et peut-être même un auteur différent (voir cependant l' Art. 14.9).
Note 2. Un nom d'espèce mis sur la liste de l'App. IIIB comme conservé ou rejeté peut avoir été publié comme nom d'un nouveau taxon, ou comme combinaison fondée sur un nom antérieur. Le rejet d'un nom fondé sur un nom antérieur n'exclut pas l'emploi de ce nom antérieur, puisque ce nom n'est pas "une combinaison fondée sur un nom rejeté" (Art. 14.4).
Ex. 1. Le rejet de Lycopersicon lycopersicum (L.) H. Karst. en faveur de L. esculentum Mill. n'exclut pas l'emploi du nom homotypique Solanum lycopersicum L.
14.5. Si un nom conservé est en compétition avec un ou plusieurs noms fondés sur des types différents et contre lesquels il n'est pas explicitement conservé, le nom le plus ancien est adopté conformément à l' Art. 11. Font exception certains noms de famille (App. IIB), qui sont conservés à l'encontre de noms qui ne sont pas cités.
Ex. 2. Si le genre Weihea Spreng. (1825) est uni à Cassipourea Aubl. (1775), le genre combiné porte le nom le plus ancien de Cassipourea, bien que Weihea soit conservé alors que Cassipourea ne l'est pas.
Ex. 3. Si le genre Mahonia Nutt. (1818) est uni à Berberis L. (1753), le genre combiné reçoit le nom le plus ancien de Berberis, quoique Mahonia soit conservé alors que Berberis ne l'est pas.
Ex. 4. Nasturtium R. Br. (1812) n'a été conservé qu'à l'encontre de son homonyme Nasturtium Miller (1754) et du synonyme nomenclatural (homotypique) Cardaminum Moench (1794); il s'ensuit que s'il est réuni à Rorippa Scop. (1760), il doit se nommer Rorippa.
14.6. Si un nom est conservé à l'encontre d'un nom antérieur fondé sur un type différent, ce dernier doit être rétabli, conformément à l' Art. 11, si l'on considère qu'il s'applique à un taxon de même rang distinct de celui du nomen conservandum, sauf si le nom antérieur rejeté est un homonyme du nom conservé.
Ex. 5. Le nom générique Luzuriaga Ruiz & Pav. (1802) est conservé à l'encontre des noms antérieurs Enargea Banks ex Gaertn. (1788) et Callixene Comm. ex Juss. (1789). Cependant, si l'on considère Enargea comme un genre distinct, le nom Enargea doit être maintenu pour ce genre.
14.7. Un nom rejeté, ou une combinaison fondée sur un nom rejeté, ne peut pas être réintroduit pour un taxon qui inclut le type du nom conservé correspondant.
Ex. 6. Enallagma Baillon (1888) est conservé à l'encontre de Dendrosicus Raf. (1838), mais non d'Amphitecna Miers (1868); si Enallagma et Amphitecna sont réunis, le genre ainsi formé doit porter le nom Amphitecna, bien que ce dernier ne soit pas explicitement conservé à l'encontre de Dendrosicus.
14.8. Le type d'un nom de genre conservé, tel qu'il figure sur la liste, ne peut être changé qu'en suivant la procédure qui figure à l'Art. 14.12.
Ex. 7. Bullock & Killick (in Taxon 6: 239. 1957) ont proposé que le type figurant sur la liste de Plectranthus L'Hér., P. punctatus (L.f.) L'Hér., soit remplacé par P. fruticosus L'Hér. La proposition a été approuvée par les Comités compétents et par un Congrès International de Botanique.
14.9. Un nom peut être conservé avec un type différent de celui désigné par l'auteur ou déterminé par l'application du Code (voir aussi l'Art. 10.4). Un tel nom peut être conservé soit sur la base de son lieu de publication (même si le type peut ne pas avoir été inclus lors de la dénomination du taxon), soit sur la base d'une publication ultérieure par un auteur qui a inclus le type tel que conservé. Dans ce second cas, le nom original et le nom conservé sont considérés comme des homonymes (Art. 53), que le nom conservé soit accompagné d'une description ou d'une diagnose du taxon nommé ou non.
Ex. 8. Bromus sterilis L. (1753) a été conservé sur la base de son lieu de publication valide même si son type conservé, un spécimen (Hubbard 9045, E) récolté en 1932, n'était pas à l'origine inclus dans l'espèce de Linné.
Ex. 9. Protea L. (1753) n'incluait pas le type conservé du nom générique, P. cynaroides (L.) L. (1771), qui en 1753 était placé dans le genre Leucadendron. Protea a donc été conservé sur la base de la publication de 1771, et Protea L. (1771), qui n'était pas supposé être un nouveau nom de genre et incluait toujours les éléments types originaux, est considéré comme un homonyme validement publié de Protea L. (1753).
14.10. Un nom conservé et les autonymes correspondants est conservé à l'encontre de tous les homonymes antérieurs. Un homonyme antérieur d'un nom conservé n'est pas rendu illégitime par cette conservation, mais il est indisponible. Si il est légitime, il peut servir de basionyme pour un autre nom ou une autre combinaison fondée sur le même type (voir aussi l'Art. 55.3).
Ex. 10. Le nom générique Smithia Aiton (1789), conservé de à l'encontre de Damapana Adans. (1763), l'est ainsi automatiquement à l'encontre de Smithia Scop. (1777), homonyme plus ancien.
14.11. Un nom peut être conservé pour maintenir une orthographe ou un genre grammatical donné. Un nom conservé pour cette raison doit être attribué sans changement de priorité à l'auteur qui l'a validement publié et non à l'auteur qui a introduit ultérieurement l'orthographe ou le genre grammatical conservé.
Ex. 11. L'orthographe Rhodymenia, employée par Montagne (1839), a été conservée à l'encontre de l'orthographe originale Rhodomenia, employée par Greville (1830). Le nom doit être cité comme Rhodymenia Grev. (1830).
Note 3. La date de conservation n'affecte pas la priorité (Art. 11) d'un nom conservé qui découle uniquement de la date de sa publication valide (Art. 32-45).
14.12 . Les listes de noms conservés resteront ouvertes en permanence à des additions et modifications. Toute proposition d'addition d'un nom doit être accompagnée d'un exposé détaillé des motifs qui plaident pour et contre la conservation. Ces propositions doivent être soumises au Comité Général (voir la Div. III), qui les enverra pour examen aux Comités compétents pour les divers groupes taxinomiques.
14.13. Les noms conservés ne peuvent être rayés de la liste.
14.14. Si une proposition de conservation ou de rejet en vertu de l'Art. 56 d'un nom a été approuvée par le Comité Général sur rapport du Comité compétent pour le groupe taxinomique concerné, le maintien (ou le rejet) de ce nom est autorisé en attendant la décision d'un Congrès International de Botanique ultérieur.
Recommandation 14A
14A.1 . Si une proposition de conservation d'un nom ou de rejet en vertu de l'Art. 56 a été soumise pour étude au Comité compétent, les auteurs devraient suivre autant que possible l'usage établi jusqu'à ce que le Comité Général ait formulé une recommandation à ce sujet.
Article 15
15.1. Les noms sanctionnés en vertu de l'Art. 13.1(d) sont traités comme s'ils étaient conservés contre leurs homonymes antérieurs et contre les synonymes avec lesquels ils sont en compétition. De tels noms, une fois sanctionnés, le restent même si, ailleurs dans les ouvrages qui les sanctionnent, l'auteur ne les reconnaît pas.
Ex. 1. Agaricus ericetorum Fr. était accepté par Fries dans Systema mycologicum (1821), mais plus tard (1828) il l'a considéré comme un synonyme de A. umbelliferus L. et ne l'a pas inclus dans son Index (1832) comme nom accepté. Néanmoins, A. ericetorum est un nom sanctionné.
15.2. Un homonyme antérieur d'un nom sanctionné n'est pas rendu illégitime par cette sanction mais il est indisponible; s'il n'est pas par ailleurs illégitime, il peut servir de basionyme à un autre nom ou combinaison fondé sur le même type (voir aussi l'Art. 55.3).
Ex. 2. Patellaria Hoffm. (1789) est un homonyme antérieur du nom générique sanctionné Patellaria Fr. (1822) : Fr. Le nom de Hoffmann est légitime mais indisponible. Lecanidion Endl. (1830), fondé sur le même type que Patellaria Fr.: Fr. non Hedw., est illégitime selon l'Art. 52.1.
Ex. 3. Agaricus cervinus Schaeff. (1774) est un homonyme antérieur de A. cervinus Hoffm. (1789): Fr., nom sanctionné; le nom de Schaeffer est indisponible, mais il peut servir de basionyme pour des combinaisons dans d'autres genres. Dans Pluteus Fr. la combinaison doit être citée P. cervinus (Schaeff.) P. Kumm. et a la priorité sur le synonyme taxonomique (hétérotypique) P. atricapillus (Batsch) Fayod, fondé sur A. atricapillus Batsch (1786).
15.3. Si deux ou plusieurs noms sanctionnés sont en compétition pour un taxon à un rang de la famille au genre inclusivement, l'Art. 11.3 règle le choix du nom correct (voir aussi l'Art. 15.5).
15.4. Si, pour un taxon d'un rang inférieur au genre, deux ou plusieurs noms sanctionnés et/ou deux ou plusieurs noms avec la même épithète finale et le même type qu'un nom sanctionné sont en compétition, l'Art. 11.4 règle le choix du nom correct.
Note 1. La date de la sanction n'affecte pas la priorité (Art. 11) d'un nom sanctionné, qui n'est fixée qu'en fonction de la publication valide. En particulier, lorsque deux ou plusieurs homonymes sont sanctionnés, seul le plus ancien peut être utilisé; ceux qui sont ultérieurs étant illégitimes en vertu de l'Art. 53.2.
Ex. 4. Fries (Syst. Mycol. 1: 41. 1821) a accepté Agaricus flavovirens Pers. (1801), considérant A. equestris L. (1753) comme un synonyme. Plus tard (Elench. Fung. 1: 6. 1828) il a affirmé "Nomen prius et aptius arte restituendum" et accepté A. equestris. Les deux noms sont sanctionnés, mais lorsqu'ils sont mis en synonymie A. equestris, qui a la priorité, doit être employé.
15.5. Un nom qui n'est pas sanctionné et qui n'a ni le même type, ni la même épithète finale qu'un nom sanctionné du même rang ne saurait être appliqué à un taxon qui inclut le type du nom sanctionné à ce rang, lorsque son épithète finale est disponible pour la combinaison requise (voir l'Art. 11.4(b)).
15.6. La conservation (Art. 14) et le rejet explicite (Art. 56.1) priment sur la sanction.