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60.1. L'orthographe originale d'un nom ou d'une épithète est à maintenir, sous réserve de correction des erreurs typographiques ou des fautes d'orthographe et des normalisations imposées par les Art. 60.5 (u/v ou i/j interchangeables), 60.6 (signes diacritiques et ligatures), 60.8 (formes de composition), 60.9 (trait d'union), 60.10 (apostrophes) et 60.11 (terminaisons; voir aussi l'Art. 32.5), ainsi que l'Art. 60.12 (épithètes fongiques).
Ex. 1. Respect de l'orthographe originale: les noms génériques Mesembryanthemum L. (1753) et Amaranthus L. (1753) ont été délibérément orthographiés ainsi par Linné; leur orthographe ne doit pas devenir "Mesembrianthemum" et "Amarantus", bien que ces dernières formes soient préférables du point de vue philologique (cf. Bull. Misc. Inform. Kew 1928: 113, 287. 1928). - Phoradendron Nutt. (1848) ne doit pas devenir "Phoradendrum". - Triaspis mozambica A. Juss. (1843) ne doit pas être changé en "T. mossambica", comme l'a fait Engler (Pflanzenw. Ost-Afrikas C: 232. 1895). - Alyxia ceylanica Wight (1848) ne doit pas être changé en "A. zeylanica", comme l'a fait Trimen (Handb. Fl Ceyl. 3: 127. 1895). - Fagus sylvatica L. (1753) ne doit pas devenir "F. silvatica". On recommande l'orthographe classique silvatica pour un nom nouveau (Rec. 60E), mais l'orthographe médiévale, sylvatica, n'est pas considérée comme une faute d'orthographe. - Scirpus cespitosus L. (1753) ne doit pas être modifié en "S. caespitosus".
* Ex. 2. Erreurs typographiques: Globba "brachycarpa" Baker (1890) et Hetaeria "alba" Ridley (1896) sont des erreurs typographiques pour Globba trachycarpa Baker et Hetaeria alta Ridley (cf. J. Bot. 59: 349. 1921).
Ex. 3. L'erreur Indigofera "longipednnculata" Y. Y. Fang & C. Z. Zheng (1983) est probablement une faute de typographie et doit être corrigée en I. longipedunculata.
* Ex. 4. Faute d'orthographe: Gluta "benghas" L. (1771), erreur orthographique pour G. renghas, devrait être écrit G. renghas L., comme l'a fait Engler (in Candolle & Candolle, Monogr. Phan. 4: 225. 1883); le nom vernaculaire utilisé comme épithète spécifique par Linné est "renghas" et non "benghas".
Note 1. L'Art. 14.11 prévoit la possibilité de conserver une orthographe modifiée pour un nom de genre.
Ex. 5. Bougainvillea (voir l'App. IIIA, Spermatophyta, Dicotyledones).
60.2. Dans cet Article, les termes "orthographe originale" désignent l'orthographe employée à la publication valide du nom et ne concernent pas l'emploi des majuscules ou des minuscules qui relève de la typographie (voir les Art. 20.1, 21.2 et la Rec. 60F).
60.3. La faculté de corriger un nom doit être utilisée avec discrétion, surtout si le changement affecte la première syllabe et plus particulièrement la première lettre du nom.
* Ex. 6. L'orthographe du nom générique Lespedeza Michx. (1803) ne doit pas être changée, bien que le genre soit dédié à Vicente Manuel de Céspedes (cf. Rhodora 36: 130-132, 390-392. 1934). - Cereus jamacaru DC. (1828) ne peut être modifié en C. "mandacaru", même si jamacaru est considéré comme une corruption du nom vernaculaire "mandacaru".
60.4. Les lettres w et y, étrangères au latin classique, de même que k, rare dans cette langue, sont admises dans les noms latins de plantes. D'autres lettres et ligatures étrangères au latin classique qui peuvent survenir dans les noms latins de plantes, comme le ß (double s) allemand, doivent être transcrites.
60.5. Si un nom ou une épithète a été publié dans un ouvrage où les lettres u, v ou i, j sont utilisées de manière interchangeable, ou de toute autre manière incompatible avec les usages modernes (par exemple: une lettre d'une paire n'est pas utilisée en majuscule, ou n'est pas utilisée du tout), ces lettres doivent être transcrites conformément à la pratique botanique moderne.
Ex. 7. Uffenbachia Fabr. (1763) et non "Vffenbachia"; Taraxacum Zinn (1757) et non "Taraxacvm"; Curculigo Gaertn. (1788), et non "Cvrcvligo".
Ex. 8 "Geastrvm hygrometricvm" et "Vredo pvstvlata" de Persoon (1801) devraient respectivement être écrits Geastrum hygrometricum Pers. et Uredo pustulata Pers.
60.6. Les signes diacritiques sont étrangers à la nomenclature botanique latine. Si des noms existants ou nouveaux sont tirés de mots en comportant, ils sont supprimés et remplacés par une transcription des lettres qui les portaient; par exemple: ä, ö et ü deviennent ae, oe, ue; é, è et ê deviennent e ou parfois ae; ñ devient n; ø devient oe; Ã¥ devient ao. Le tréma pour indiquer qu'une voyelle doit être prononcée séparément de celle qui la précède (comme dans Cephaëlis, Isoëtes) est autorisé; les ligatures -æ-, -œ- pour indiquer que ces lettres doivent être prononcées ensemble sont à remplacer par des lettres séparées -ae- et -oe-.
60.7. Lorsque les modifications orthographiques voulues par les auteurs sont des latinisations intentionelles de noms propres, géographiques ou vernaculaires, elles doivent être préservées, sauf lorsqu'elles concernent uniquement la terminaison d'épithètes pour lesquels l'Art. 60.11 s'applique.
Ex. 9. Les noms Clutia L. (1753), Gleditsia L. (1753) et Valantia L. (1753), dédiés à Cluyt, Gleditsch et Vaillant, ne doivent pas être changés en "Cluytia", "Gleditschia" et "Vaillantia"; Linné a délibérément latinisé les noms de ces botanistes en Clutius, Gleditsius et Valantius.
Ex. 10. Abutilon glaziovii K. Schum. (1891), Desmodium bigelovii A. Gray (1843), et Rhododendron bureavii Franch. (1887), commemorant A. F. M. Glaziou, J. Bigelow, et L. L. Bureau, ne doivent pas être changés en A. "glazioui", D. "bigelowii", ou R. "bureaui". Dans ces trois cas, les latinisations implicites Glaziovius, Bigelovius, et Bureavius ne concernent pas simplement la terminaison des noms.
Ex. 11. Blandfordia "backhousii", Cephalotaxus "fortuni", Chenopodium "loureirei", Convolvulus "loureiri", Glochidion "melvilliorum", et Zygophyllum "billardierii" étaient publiés pour commémorer J. Backhouse, R. Fortune, J. de Loureiro, R. Melville et E. F. Melville, et J. J. H. de Labillardière (de la Billardière). Les latinisations implicites sont Backhousius, Fortunus, Loureirus ou Loureireus, Melvillius, et Billardierius, mais ils concernent seulement la terminaison et ne sont pas acceptables selon l'Art. 60.11. Les noms sont correctement cités comme B. backhousei Gunn & Lindl. (1845), Cephalotaxus fortunei Hook. (1850), Chenopodium loureiroi Steud. (1840), Convolvulus loureiroi G. Don (1836), G. melvilleorum Airy Shaw (197 1), et Z. billardierei DC. (1824).
Ex. 12. Abies alcoquiana Veitch ex Lindl. (1861), commémorant "Rutherford Alcock Esq.", implique une latinisation intentionnelle de ce nom pour Alcoquius. En transférant l'épithète pour Picea, Carrière (1867) changeait délibérément l'épelant pour "alcockiana". La combinaison résultante est quand même citée correctement comme P. alcoquiana (Veitch ex Lindl.) Carrière (voi l’Art. 61.4).
60.8. L'usage d'une forme de composition non conforme à la Recommandation 60G dans une épithète adjective est considéré comme une erreur à corriger.
Ex. 13. Pereskia "opuntiaeflora" par Candolle (1828) devrait être cité P. opuntiiflora DC., et Myrosma "cannaefolia" du jeune Linnaeus, comme M cannifolia L. f (1782).
Ex. 14. Cacalia "napeaefolia" et Senecio "napeaefolius" devraient être cités Cacalia napaeifolia DC. (1838) et Senecio napaeifolius (DC.) Sch.-Bip. (1845); l'épithète spécifique fait allusion à la ressemblance des feuilles avec celles du genre Napaea L. (et non pas "Napea"), et d'autre part l'auteur aurait dû employer la voyelle de liaison -i au lieu de la terminaison du génitif singulier -ae.
Ex. 15. Cependant, dans Andromeda polifolia L. (1753), l'épithète est un nom de plante prélinnéen ("Polifolia" de Buxbaum) employé comme attribut; ce n'est pas un adjectif et il ne doit pas être corrigé en "poliifolia" (à feuilles de Polium).
60.9. L'usage d'un trait d'union dans une épithète composée est considéré comme une erreur devant être corrigée par élimination du trait d'union, à moins que l'épithète ne soit formée de mots qui sont habituellement séparés ou si les lettres précédeant et suivant le tiret sont les mêmes, cas dans lesquels le trait d'union est autorisé (voir les Art. 23.1 et 23.3).
Ex. 16. Elimination du trait d'union: Acer pseudoplatanus L. (1753), et non A. "pseudo-platanus"; Ficus neoëbudarum Summerh. (1932), et non F. "neo-ebudarum"; Lycoperdon atropurpureum Vittad. (1842), et non L. "atro-purpureum"; Croton ciliatoglandulifer Ortega (1797), et non C. "ciliato-glandulifer"; Scirpus sect. Pseudoëriophorum Jurtzev (in Bjull. Moskovsk. Obšč. Ips. Prir., Otd. Biol. 70(1): 132. 1965), et non S. sect. "Pseudo-eriophorum".
Ex. 17. Trait d'union à maintenir: Aster novae-angliae L. (1753), Coix lacrima-jobi L. (1753), Arctostaphylos uva-ursi (L.) Sprengel (1825), Veronica anagallis-aquatica L. (1753; Art. 23.3), Athyrium austro-occidentale Ching (1986).
Note 2. L'Art. 60.9 ne traite que des épithètes (dans les combinaisons), et non des noms de genres ou de taxons de rang supérieur; un nom de genre publié avec un trait d'union ne peut être modifié que par conservation (Art. 14.11).
Ex. 18. Pseudo-salvinia Piton (1940) ne peut être changé en "Pseudosalvinia", mais "Pseudo-elephantopus" a été changé par conservation en Pseudelephantopus Rohr (1792).
60.10. L'usage de l'apostrophe dans une épithète est considéré comme une erreur à corriger par élision de l'apostrophe.
Ex. 19. Lycium "o'donellii", Cymbidium "i'ansoni" et Solanum tuberosum var. "muru'kewillu" sont à corriger respectivement en L. odonellii F. A. Barkley (1953), C. iansonii Rolfe (1900) et S. tuberosum var. murukewillu Ochoa (in Phytologia 65: 112. 1988).
60.11. L'usage d'une terminaison (par exemple -i, -ii, -ae, -iae, -anus ou -ianus) en contradiction avec la Rec. 60C.1 (mais pas avec 60C.2), est considéré comme une erreur à corriger (voir également l'Art. 32.5).
Ex. 20. Rosa "pissarti" (Carrière in Rev. Hort. 1880: 314. 1880) est une erreur typographique pour R. "pissardi" (cf. Rev. Hort. 1881: 190. 1881) qui, lui-même, est considéré comme une erreur pour R. pissardii Carrière (voir la Rec. 60C.1(b)).
Ex. 21. Cependant, Uladendron codesuri Marc.-Berti (1971) ne doit pas être changé par U. "codesurii" (comme par Brenan in Index Kew., Suppl. 16. 1981), puisque l'épithète ne commémore pas une personne mais dérive d'un sigle (CODESUR, Comisión para el Desarrollo del Sur de Venezuela).
Ex. 22. Asparagus tamaboki Yatabe (1893) porte le nom vernaculaire Japonais "tamaboki" comme son épithète il n'est pas donc à corriger par A. "tamabokii".
Note 3. Si le genre et/ou le nombre grammatical d'une épithète fondée sur un nom de personne n'est pas approprié pour le sexe et/ou le nombre de la ou des personne(s) dont elle commémore le nom, la terminaison doit être corrigée en conformité avec la Rec. 60C.1.
Ex. 23. Rosa ×"toddii" a été dédicacée par Wolley-Dod (in J. Bot. 69, Suppl. 106. 1931) à "Miss E. S. Todd"; le nom doit être corrigé en R. ×toddiae Wolley-Dod.
Ex. 24. Astragalus "matthewsii", dédié par Podlech & Kirchhoff (Mitt. Bot. Staatssamml. München 11: 432. 1974) à Victoria A. Matthews, doit être corrigé en A. matthewsiae Podlech & Kirchhoff; en conséquence, ce nom n'est pas un homonyme postérieur de A. matthewsii S. Watson (1883) (cf. Agerer-Kirchhoff & Podlech in Mitt. Bot. Staatssamml. München 12: 375. 1976).
Ex. 25. Codium "geppii" (Schmidt in Biblioth. Bot. 91: 50. 1923), qui commémore "A. & E. S. Gepp", doit être corrigé en C. geppiorum O. C. Schmidt.
60.12. Les épithètes de noms de champignons dérivés du nom générique d'un organisme associé doivent être appelés conformément à l'appellation acceptée du nom de cet organisme; les autres appellations sont considérées comme des variantes orthographiques à corriger (voir l’Art. 61).
Ex. 26 Phyllachora "anonicola" (Chardon in Mycologia 32: 190. 1940) doit être modifié en P. annonicola Chardon, puisque l'appellation Annona est maintenant accepté de préférence à "Anona". - Meliola "albizziae" (Hansford & Deighton in Mycol. Pap. 23: 26. 1948) doit être modifié en M. albiziae Hansf. & Deighton, puisque l'appellation Albizia est maintenant accepté de préférence à "Albizzia".
60A.1. Si un nouveau nom ou une nouvelle épithète doit être dérivé du grec, la translittération en latin devrait suivre l'usage classique.
60A.2. L'esprit rude devrait être transcrit en latin par la lettre h.
60B.1. Un nom nouveau de genre ou une nouvelle épithète de sous-genre ou de section dérivant d'un nom de personne devrait être formé de la manière suivante:
(a) Si le nom de la personne se termine par une voyelle, on ajoute la lettre -a, (par exemple: Ottoa d'après Otto, Sloanea d'après Sloane), sauf si le nom a déjà soit la terminaison -a, auquel cas on ajoute -ea, (par exemple: Collaea, d'après Colla), soit la terminaison -ea, (par exemple: Correa) auquel cas on n'ajoute rien.
(b) Si le nom de la personne se termine par une consonne, on ajoute les lettres -ia; si le nom se termine en -er, les terminaisons -ia et -a sont toutes deux en usage, (par exemple: Sesleria d'après Sesler et Kernera, d'après Kerner).
(c) Pour les noms latinisés de personnes se terminant en -us, cette terminaison est omise avant d'appliquer la procédure décrite sous (a) et (b), (par exemple: Dillenia d'après Dillenius).
Note 1. Les syllabes non modifiées par ces terminaisons gardent leur orthographe originale (Art. 60.1), à moins qu'elles ne contiennent des lettres étrangères aux noms latins de plantes ou signes diacritiques (voir l'Art. 60.6).
Note 2. Les noms peuvent être accompagnés d'un préfixe ou d'un suffixe, ou être modifiés par anagramme ou par abréviation. Dans ces cas, on les considère comme différents du nom primitif.
Ex. 1. Durvillaea Bory (1826) et Urvillea Kunth (1821); Lapeirousia Pourr. (1788) et Peyrousea DC. (1838); Engleria O. Hoffm. (1888), Englerastrum Briq. (1894), et Englerella Pierre (1891); Bouchea Cham. (1832) et Ubo-chea Baill. (1891); Gerardia L. (1753) et Graderia Benth. (1846); Martia Spreng. (1818) et Martiusia Schult. & Schult. f. (1822).
60C.1. Les noms modernes de personnes peuvent recevoir une terminaison latine et servir à la formation d'épithètes spécifiques et infraspécifiques de la manière suivante (voir cependant la recommandation 60C.2):
(a) Si le nom de personne se termine par une voyelle ou -er, les épithètes substantives sont formées en ajoutant la terminaison du génitif adéquate au sexe et au nombre de la personne ou des personnes à qui l'on veut rendre hommage (par exemple: scopoli-i pour Scopoli (m), fedtschenko-i pour Fedtschenko (m), fedtschenko-ae pour Fedtschenko (f), glaziou-i pour Glaziou (m), lace-ae pour Lace (f), gray-i pour Gray (m), hooker-orum pour les Hooker, excepté si le nom se termine en -a, auquel cas il convient d'ajouter -e (au singulier) ou -rum (au pluriel) (par exemple: triana-e pour Triana (m), pojarkova-e pour Pojarkova (f), orlovskaja-e pour Orlovskaja (f)).
(b) Si le nom de personne se termine par une consonne (à l'exception de -er), les épithètes substantives sont formées en ajoutant -i- (ampliation du thème, augmentation de la racine) plus la terminaison du génitif appropriée au sexe et au nombre de la personne ou des personnes à qui l'on veut rendre hommage (par exemple: lecard-ii pour Lecard (m), wilson-iae pour Wilson (f), verlot-iorum pour les frères Verlot, braun-iarum pour les soeurs Braun, mason-iorum pour Mason, père et fille).
(c) Si le nom de personne se termine par une voyelle, les épithètes adjectives sont formées en ajoutant -an- plus la terminaison du nominatif singulier appropriée au genre du nom générique (par exemple: Cyperus heyne-anus pour Heyne, Vanda lindley-ana pour Lindley, Aspidium bertero-anum pour Bertero), excepté si le nom se termine en -a, auquel cas l'on ajoute -n- plus la terminaison appropriée (par exemple: balansa-nus (m), balansa-na (f), et balansa-num (n) pour Balansa).
(d) Si le nom de personne se termine par une consonne, les épithètes adjectives sont formées en ajoutant -i- (ampliation du thème, augmentation de la racine) plus -an- (radical du suffixe adjectif) plus la terminaison du nominatif singulier appropriée au genre du nom générique (par exemple: Rosa webb-iana pour Webb, Desmodium griffith-ianum pour Griffith, Verbena hassler-iana pour Hassler).
Note 1. Les traits d'union dans les exemples ci-dessus servent simplement à mettre en évidence la terminaison appropriée dans sa totalité.
60C.2. Si le nom de personne est déjà latin ou grec, ou possède une latinisation bien établie, on devrait utiliser le génitif latin approprié pour la formation d'épithètes substantives (par exemple: alexandri pour Alexander ou Alexandre, augusti pour Augustus, August ou Auguste, martini pour Martinus ou Martin, linnaei pour Linnaeus, martii pour Martius, wislizeni pour Wislizenus, edithae pour Editha ou Edith, elisabethae from Elisabetha ou Elisabeth, murielae pour Muriela ou Muriel, conceptionis pour Conceptio ou Concepción, beatricis pour Beatrix ou Béatrice, hectoris pour Hector; mais pas "cami" pour Edmond Camus ou Aimée Camus). On devrait éviter de traiter des noms modernes comme s'ils appartenaient à la troisième déclinaison (par exemple: munronis de Munro, richardsonis de Richardson).
60C.3. Pour la formation de nouvelles épithètes fondées sur des noms de personnes, l'orthographe originale du nom de la personne ne devrait pas subir de modification, à moins qu'elle ne contienne des lettres étrangères au latin botanique ou des signes diacritiques (voir les Art. 60.4 et 60.6).
60C.4. Les préfixes et les particules devraient être traités comme suit:
(a) Le préfixe patronymique écossais "Mac", "Mc" ou "M", qui signifie "le fils de", devrait être transcrit "mac" et uni au reste du mot; ainsi macfadyenii d'après Macfadyen, macgillivrayi d'après MacGillivray, macnabii d'après McNab, et mackenii d'après M'Ken.
(b) Le préfixe patronymique irlandais "O" devrait être, soit uni au reste du mot, soit omis (par exemple, obrienii, brienianus d'après O'Brien, okellyi d'après O'Kelly).
(c) Un préfixe qui est un article (par exemple le, la, l', les, el, il ou lo) ou qui contient un article (comme du, de la, des, del, della) devrait être uni au mot (par exemple, leclercii d'après Le Clerc, dubuyssonii d'après DuBuysson, lafarinae d'après La Farina, logatoi d'après Lo Gato).
(d) Un préfixe à un nom de famille indicatif d'anoblissement ou de canonisation devrait être omis, ainsi candollei d'après De Candolle, jussieui d'après de Jussieu, hilairei d'après Saint-Hilaire, remyi d'après St. Rémy; cependant s'il s'agit d'épithètes géographiques le "St." est traduit en sanctus (m) ou sancta (f) (par exemple, sancti-johannis d'après Saint-Jean, sanctae-helenae d'après Sainte-Hélène).
(e) Un préfixe Hollandais ou Allemand devrait être omis (par exemple, iheringii d'après von Ihering, martii d'après von Martius, steenisii d'après van Steenis, strassenii d'après zu Strassen, vechtii d'après van der Vecht), mais quand il est normalement traité comme faisant partie du nom de famille il devrait être inclus dans l'épithète (par exemple, vonhausenii d'après Vonhausen, vanderhoekii d'après Vanderhoek, vanbruntiae d'après Van Brunt).
60D.1. Les épithètes dérivées de noms géographiques ont de préférence une forme adjective et se terminent ordinairement par les terminaisons -ensis, -(a)nus, -inus, ou -icus.
Ex. 1. Rubus quebecensis L. H. Bailey (du Québec), Ostrya virginiana (Mill.) K. Koch (de Virginie), Eryngium amorginum Rech. f. (de Amorgos), Fraxinus pensylvanica Marsh. (de Pennsylvanie).
60E.1. Les épithètes d'un nom nouveau devraient être écrites conformément à l'orthographe habituelle du ou des mots dont elles dérivent et être en harmonie avec la pratique usuelle du latin et de la latinisation (voir l'Art. 23.5).
Ex. 1. sinensis (et non chinensis).
60F.1. La lettre initiale de toute épithète spécifique ou infraspécifique devrait être une minuscule; cependant, les auteurs qui désirent utiliser une majuscule peuvent le faire pour des épithètes directement dérivées de noms de personnes (réelles ou mythiques), de noms vernaculaires (ou non latins) ou d'anciens noms de genres.
60G.1. Les noms et les épithètes où sont combinés des éléments dérivés du grec ou du latin devraient être formés en respectant autant que possible l'usage classique. Ce dernier, dans ses grandes lignes, est le suivant(voir aussi la Note 1.):
(a) Dans un mot composé régulier, un nom ou un adjectif qui n'est pas en position terminale, se présente comme une forme de composition généralement créée selon l'une des manières suivantes:
(1) en éliminant la terminaison du génitif singulier (en latin: -ae, -i, -us, -is; en grec: -os, -es, -as, -ous et son équivalent -eos) et
(2) en ajoutant, devant une consonne, une voyelle de liaison (-i- en latin, -o- en grec).
(3) Les exceptions sont courantes et l'on devrait se référer à l'usage pour traiter d'une forme de composition particulière.
(b) Dans un pseudo- composé, un nom ou un adjectif qui ne se trouve pas en position terminale apparaît comme un mot pourvu d'une désinence et non comme un thème modifié. Exemples: nidus-avis (nid d'oiseau), Myos-otis (oreille de souris), cannae-folius (feuille de Canna), albo-marginatus (bordé de blanc), etc. Dans les épithètes qui expriment une nuance de teinte, la première couleur qui introduit la nuance est souvent à l'ablatif, car la préposition e, ex est implicite. Par exemple: atropurpureus (pourpre noirâtre) de ex atro purpureus (pourpre mêlé de noir). D'autres ont été délibérément introduites de façon à rappeler des distinctions d'ordre étymologique lorsque différents éléments de mots possèdent la même forme de composition, telles que tubi- de tube (tubus, tubi, thème tubo-) ou de trompette (tuba, tubae, thème tuba-), auquel cas tubaeflorus ne peut signifier qu'à fleurs en trompette; de même carici- est la forme de composition à la fois du papayer (carica, caricae, thème carica-) et de la laîche (carex, caricis, thème caric-), auquel cas caricaefolius ne peut signifier qu'à feuilles de papayer. Cette utilisation du génitif singulier de la première déclinaison pour former des pseudo-composés est considérée comme une erreur à corriger, sauf si elle introduit une distinction étymologique (voir l’Art. 60.8).
Note 1. En formant certaines autres combinaisons apparemment irrégulières, l’usage classique est communément suivi.
Ex. 1. Les éléments de composition irréguliers hydro- et hydr- (Hydro-phyllum) dérivent du mot eau (hydor, hydatos); calli- (Calli-stemon) de l'adjectif beau (kalos); et meli- (Meli-osma, Meli-lotus) du nom miel (mel, melitos).
Note 2. Les traits d'union dans les exemples ci-dessus servent simplement à donner plus de clarté à l'explication. Pour l'emploi des traits d'union dans les noms et les épithètes botaniques, voir les Art. 20.3, 23.1 et 60.9.
60H.1. On devrait toujours donner l'étymologie des nouveaux noms et des épithètes de nouveaux noms, particulièrement lorsqu'elle n'est pas évidente.
61.1. Pour tout nom, il n'y a qu'une seule variante orthographique qui est considérée comme validement publiée, celle apparaissant dans la publication originale sauf exceptions prévues aux Art. 60 (fautes d'orthographe ou de typographie), 14.11 (orthographe conservée) et 32.5 (terminaison latine incorrecte).
61.2. Au sens de ce Code, les variantes orthographiques sont les différentes orthographes, formes de composition, d'accord, de conjugaison ou de déclinaison d'un nom ou d'une épithète (y compris les erreurs typographiques), un seul type nomenclatural étant impliqué.
61.3. Si plusieurs variantes orthographiques d'un nom apparaissent dans la publication originale, il faut conserver celle qui, tout en se conformant aux règles, s'accorde le mieux avec les recommandations de l'Art. 60; autrement, le premier auteur qui, dans un texte effectivement publié (Art. 29 à 31), adopte explicitement l'une des variantes, tout en rejetant l'autre (ou les autres), doit être suivi.
61.4. Les variantes orthographiques d'un nom doivent être corrigées en les ramenant à la forme validement publiée de ce nom. Chaque fois qu'une telle variante apparaît dans une publication, elle doit être lue comme si elle était imprimée sous sa forme corrigée.
Note 1. Dans une citation complète, il est souhaitable que la forme originale d'une variante orthographique corrigée soit ajoutée (Rec. 50F).
61.5. Des noms semblables au point d'être confondus, fondés sur le même type, sont considérés comme des variantes orthographiques. (Pour les noms semblables au point d'être confondus, fondés sur des types différents, voir les Art. 53.3. à 53.5.)
Ex. 1. Geaster Fr. (1829) et Geastrum Pers. (1794): Pers. (1801) sont des noms semblables fondés sur le même type (Taxon 33: 498. 1984); ils sont considérés comme des variantes orthographiques en dépit du fait qu'ils dérivent de deux mots différents, aster (asteris) et astrum (astri).
DIVISION II. Règles et Recommandations
CHAPITRE VII. ORTHOGRAPHE ET GENRE GRAMMATICAL DES NOMS
SECTION 1. Orthographe
Article 60
60.1. L'orthographe originale d'un nom ou d'une épithète est à maintenir, sous réserve de correction des erreurs typographiques ou des fautes d'orthographe et des normalisations imposées par les Art. 60.5 (u/v ou i/j interchangeables), 60.6 (signes diacritiques et ligatures), 60.8 (formes de composition), 60.9 (trait d'union), 60.10 (apostrophes) et 60.11 (terminaisons; voir aussi l'Art. 32.5), ainsi que l'Art. 60.12 (épithètes fongiques).
Ex. 1. Respect de l'orthographe originale: les noms génériques Mesembryanthemum L. (1753) et Amaranthus L. (1753) ont été délibérément orthographiés ainsi par Linné; leur orthographe ne doit pas devenir "Mesembrianthemum" et "Amarantus", bien que ces dernières formes soient préférables du point de vue philologique (cf. Bull. Misc. Inform. Kew 1928: 113, 287. 1928). - Phoradendron Nutt. (1848) ne doit pas devenir "Phoradendrum". - Triaspis mozambica A. Juss. (1843) ne doit pas être changé en "T. mossambica", comme l'a fait Engler (Pflanzenw. Ost-Afrikas C: 232. 1895). - Alyxia ceylanica Wight (1848) ne doit pas être changé en "A. zeylanica", comme l'a fait Trimen (Handb. Fl Ceyl. 3: 127. 1895). - Fagus sylvatica L. (1753) ne doit pas devenir "F. silvatica". On recommande l'orthographe classique silvatica pour un nom nouveau (Rec. 60E), mais l'orthographe médiévale, sylvatica, n'est pas considérée comme une faute d'orthographe. - Scirpus cespitosus L. (1753) ne doit pas être modifié en "S. caespitosus".
* Ex. 2. Erreurs typographiques: Globba "brachycarpa" Baker (1890) et Hetaeria "alba" Ridley (1896) sont des erreurs typographiques pour Globba trachycarpa Baker et Hetaeria alta Ridley (cf. J. Bot. 59: 349. 1921).
Ex. 3. L'erreur Indigofera "longipednnculata" Y. Y. Fang & C. Z. Zheng (1983) est probablement une faute de typographie et doit être corrigée en I. longipedunculata.
* Ex. 4. Faute d'orthographe: Gluta "benghas" L. (1771), erreur orthographique pour G. renghas, devrait être écrit G. renghas L., comme l'a fait Engler (in Candolle & Candolle, Monogr. Phan. 4: 225. 1883); le nom vernaculaire utilisé comme épithète spécifique par Linné est "renghas" et non "benghas".
Note 1. L'Art. 14.11 prévoit la possibilité de conserver une orthographe modifiée pour un nom de genre.
Ex. 5. Bougainvillea (voir l'App. IIIA, Spermatophyta, Dicotyledones).
60.2. Dans cet Article, les termes "orthographe originale" désignent l'orthographe employée à la publication valide du nom et ne concernent pas l'emploi des majuscules ou des minuscules qui relève de la typographie (voir les Art. 20.1, 21.2 et la Rec. 60F).
60.3. La faculté de corriger un nom doit être utilisée avec discrétion, surtout si le changement affecte la première syllabe et plus particulièrement la première lettre du nom.
* Ex. 6. L'orthographe du nom générique Lespedeza Michx. (1803) ne doit pas être changée, bien que le genre soit dédié à Vicente Manuel de Céspedes (cf. Rhodora 36: 130-132, 390-392. 1934). - Cereus jamacaru DC. (1828) ne peut être modifié en C. "mandacaru", même si jamacaru est considéré comme une corruption du nom vernaculaire "mandacaru".
60.4. Les lettres w et y, étrangères au latin classique, de même que k, rare dans cette langue, sont admises dans les noms latins de plantes. D'autres lettres et ligatures étrangères au latin classique qui peuvent survenir dans les noms latins de plantes, comme le ß (double s) allemand, doivent être transcrites.
60.5. Si un nom ou une épithète a été publié dans un ouvrage où les lettres u, v ou i, j sont utilisées de manière interchangeable, ou de toute autre manière incompatible avec les usages modernes (par exemple: une lettre d'une paire n'est pas utilisée en majuscule, ou n'est pas utilisée du tout), ces lettres doivent être transcrites conformément à la pratique botanique moderne.
Ex. 7. Uffenbachia Fabr. (1763) et non "Vffenbachia"; Taraxacum Zinn (1757) et non "Taraxacvm"; Curculigo Gaertn. (1788), et non "Cvrcvligo".
Ex. 8 "Geastrvm hygrometricvm" et "Vredo pvstvlata" de Persoon (1801) devraient respectivement être écrits Geastrum hygrometricum Pers. et Uredo pustulata Pers.
60.6. Les signes diacritiques sont étrangers à la nomenclature botanique latine. Si des noms existants ou nouveaux sont tirés de mots en comportant, ils sont supprimés et remplacés par une transcription des lettres qui les portaient; par exemple: ä, ö et ü deviennent ae, oe, ue; é, è et ê deviennent e ou parfois ae; ñ devient n; ø devient oe; Ã¥ devient ao. Le tréma pour indiquer qu'une voyelle doit être prononcée séparément de celle qui la précède (comme dans Cephaëlis, Isoëtes) est autorisé; les ligatures -æ-, -œ- pour indiquer que ces lettres doivent être prononcées ensemble sont à remplacer par des lettres séparées -ae- et -oe-.
60.7. Lorsque les modifications orthographiques voulues par les auteurs sont des latinisations intentionelles de noms propres, géographiques ou vernaculaires, elles doivent être préservées, sauf lorsqu'elles concernent uniquement la terminaison d'épithètes pour lesquels l'Art. 60.11 s'applique.
Ex. 9. Les noms Clutia L. (1753), Gleditsia L. (1753) et Valantia L. (1753), dédiés à Cluyt, Gleditsch et Vaillant, ne doivent pas être changés en "Cluytia", "Gleditschia" et "Vaillantia"; Linné a délibérément latinisé les noms de ces botanistes en Clutius, Gleditsius et Valantius.
Ex. 10. Abutilon glaziovii K. Schum. (1891), Desmodium bigelovii A. Gray (1843), et Rhododendron bureavii Franch. (1887), commemorant A. F. M. Glaziou, J. Bigelow, et L. L. Bureau, ne doivent pas être changés en A. "glazioui", D. "bigelowii", ou R. "bureaui". Dans ces trois cas, les latinisations implicites Glaziovius, Bigelovius, et Bureavius ne concernent pas simplement la terminaison des noms.
Ex. 11. Blandfordia "backhousii", Cephalotaxus "fortuni", Chenopodium "loureirei", Convolvulus "loureiri", Glochidion "melvilliorum", et Zygophyllum "billardierii" étaient publiés pour commémorer J. Backhouse, R. Fortune, J. de Loureiro, R. Melville et E. F. Melville, et J. J. H. de Labillardière (de la Billardière). Les latinisations implicites sont Backhousius, Fortunus, Loureirus ou Loureireus, Melvillius, et Billardierius, mais ils concernent seulement la terminaison et ne sont pas acceptables selon l'Art. 60.11. Les noms sont correctement cités comme B. backhousei Gunn & Lindl. (1845), Cephalotaxus fortunei Hook. (1850), Chenopodium loureiroi Steud. (1840), Convolvulus loureiroi G. Don (1836), G. melvilleorum Airy Shaw (197 1), et Z. billardierei DC. (1824).
Ex. 12. Abies alcoquiana Veitch ex Lindl. (1861), commémorant "Rutherford Alcock Esq.", implique une latinisation intentionnelle de ce nom pour Alcoquius. En transférant l'épithète pour Picea, Carrière (1867) changeait délibérément l'épelant pour "alcockiana". La combinaison résultante est quand même citée correctement comme P. alcoquiana (Veitch ex Lindl.) Carrière (voi l’Art. 61.4).
60.8. L'usage d'une forme de composition non conforme à la Recommandation 60G dans une épithète adjective est considéré comme une erreur à corriger.
Ex. 13. Pereskia "opuntiaeflora" par Candolle (1828) devrait être cité P. opuntiiflora DC., et Myrosma "cannaefolia" du jeune Linnaeus, comme M cannifolia L. f (1782).
Ex. 14. Cacalia "napeaefolia" et Senecio "napeaefolius" devraient être cités Cacalia napaeifolia DC. (1838) et Senecio napaeifolius (DC.) Sch.-Bip. (1845); l'épithète spécifique fait allusion à la ressemblance des feuilles avec celles du genre Napaea L. (et non pas "Napea"), et d'autre part l'auteur aurait dû employer la voyelle de liaison -i au lieu de la terminaison du génitif singulier -ae.
Ex. 15. Cependant, dans Andromeda polifolia L. (1753), l'épithète est un nom de plante prélinnéen ("Polifolia" de Buxbaum) employé comme attribut; ce n'est pas un adjectif et il ne doit pas être corrigé en "poliifolia" (à feuilles de Polium).
60.9. L'usage d'un trait d'union dans une épithète composée est considéré comme une erreur devant être corrigée par élimination du trait d'union, à moins que l'épithète ne soit formée de mots qui sont habituellement séparés ou si les lettres précédeant et suivant le tiret sont les mêmes, cas dans lesquels le trait d'union est autorisé (voir les Art. 23.1 et 23.3).
Ex. 16. Elimination du trait d'union: Acer pseudoplatanus L. (1753), et non A. "pseudo-platanus"; Ficus neoëbudarum Summerh. (1932), et non F. "neo-ebudarum"; Lycoperdon atropurpureum Vittad. (1842), et non L. "atro-purpureum"; Croton ciliatoglandulifer Ortega (1797), et non C. "ciliato-glandulifer"; Scirpus sect. Pseudoëriophorum Jurtzev (in Bjull. Moskovsk. Obšč. Ips. Prir., Otd. Biol. 70(1): 132. 1965), et non S. sect. "Pseudo-eriophorum".
Ex. 17. Trait d'union à maintenir: Aster novae-angliae L. (1753), Coix lacrima-jobi L. (1753), Arctostaphylos uva-ursi (L.) Sprengel (1825), Veronica anagallis-aquatica L. (1753; Art. 23.3), Athyrium austro-occidentale Ching (1986).
Note 2. L'Art. 60.9 ne traite que des épithètes (dans les combinaisons), et non des noms de genres ou de taxons de rang supérieur; un nom de genre publié avec un trait d'union ne peut être modifié que par conservation (Art. 14.11).
Ex. 18. Pseudo-salvinia Piton (1940) ne peut être changé en "Pseudosalvinia", mais "Pseudo-elephantopus" a été changé par conservation en Pseudelephantopus Rohr (1792).
60.10. L'usage de l'apostrophe dans une épithète est considéré comme une erreur à corriger par élision de l'apostrophe.
Ex. 19. Lycium "o'donellii", Cymbidium "i'ansoni" et Solanum tuberosum var. "muru'kewillu" sont à corriger respectivement en L. odonellii F. A. Barkley (1953), C. iansonii Rolfe (1900) et S. tuberosum var. murukewillu Ochoa (in Phytologia 65: 112. 1988).
60.11. L'usage d'une terminaison (par exemple -i, -ii, -ae, -iae, -anus ou -ianus) en contradiction avec la Rec. 60C.1 (mais pas avec 60C.2), est considéré comme une erreur à corriger (voir également l'Art. 32.5).
Ex. 20. Rosa "pissarti" (Carrière in Rev. Hort. 1880: 314. 1880) est une erreur typographique pour R. "pissardi" (cf. Rev. Hort. 1881: 190. 1881) qui, lui-même, est considéré comme une erreur pour R. pissardii Carrière (voir la Rec. 60C.1(b)).
Ex. 21. Cependant, Uladendron codesuri Marc.-Berti (1971) ne doit pas être changé par U. "codesurii" (comme par Brenan in Index Kew., Suppl. 16. 1981), puisque l'épithète ne commémore pas une personne mais dérive d'un sigle (CODESUR, Comisión para el Desarrollo del Sur de Venezuela).
Ex. 22. Asparagus tamaboki Yatabe (1893) porte le nom vernaculaire Japonais "tamaboki" comme son épithète il n'est pas donc à corriger par A. "tamabokii".
Note 3. Si le genre et/ou le nombre grammatical d'une épithète fondée sur un nom de personne n'est pas approprié pour le sexe et/ou le nombre de la ou des personne(s) dont elle commémore le nom, la terminaison doit être corrigée en conformité avec la Rec. 60C.1.
Ex. 23. Rosa ×"toddii" a été dédicacée par Wolley-Dod (in J. Bot. 69, Suppl. 106. 1931) à "Miss E. S. Todd"; le nom doit être corrigé en R. ×toddiae Wolley-Dod.
Ex. 24. Astragalus "matthewsii", dédié par Podlech & Kirchhoff (Mitt. Bot. Staatssamml. München 11: 432. 1974) à Victoria A. Matthews, doit être corrigé en A. matthewsiae Podlech & Kirchhoff; en conséquence, ce nom n'est pas un homonyme postérieur de A. matthewsii S. Watson (1883) (cf. Agerer-Kirchhoff & Podlech in Mitt. Bot. Staatssamml. München 12: 375. 1976).
Ex. 25. Codium "geppii" (Schmidt in Biblioth. Bot. 91: 50. 1923), qui commémore "A. & E. S. Gepp", doit être corrigé en C. geppiorum O. C. Schmidt.
60.12. Les épithètes de noms de champignons dérivés du nom générique d'un organisme associé doivent être appelés conformément à l'appellation acceptée du nom de cet organisme; les autres appellations sont considérées comme des variantes orthographiques à corriger (voir l’Art. 61).
Ex. 26 Phyllachora "anonicola" (Chardon in Mycologia 32: 190. 1940) doit être modifié en P. annonicola Chardon, puisque l'appellation Annona est maintenant accepté de préférence à "Anona". - Meliola "albizziae" (Hansford & Deighton in Mycol. Pap. 23: 26. 1948) doit être modifié en M. albiziae Hansf. & Deighton, puisque l'appellation Albizia est maintenant accepté de préférence à "Albizzia".
Recommandation 60A
60A.1. Si un nouveau nom ou une nouvelle épithète doit être dérivé du grec, la translittération en latin devrait suivre l'usage classique.
60A.2. L'esprit rude devrait être transcrit en latin par la lettre h.
Recommandation 60B
60B.1. Un nom nouveau de genre ou une nouvelle épithète de sous-genre ou de section dérivant d'un nom de personne devrait être formé de la manière suivante:
(a) Si le nom de la personne se termine par une voyelle, on ajoute la lettre -a, (par exemple: Ottoa d'après Otto, Sloanea d'après Sloane), sauf si le nom a déjà soit la terminaison -a, auquel cas on ajoute -ea, (par exemple: Collaea, d'après Colla), soit la terminaison -ea, (par exemple: Correa) auquel cas on n'ajoute rien.
(b) Si le nom de la personne se termine par une consonne, on ajoute les lettres -ia; si le nom se termine en -er, les terminaisons -ia et -a sont toutes deux en usage, (par exemple: Sesleria d'après Sesler et Kernera, d'après Kerner).
(c) Pour les noms latinisés de personnes se terminant en -us, cette terminaison est omise avant d'appliquer la procédure décrite sous (a) et (b), (par exemple: Dillenia d'après Dillenius).
Note 1. Les syllabes non modifiées par ces terminaisons gardent leur orthographe originale (Art. 60.1), à moins qu'elles ne contiennent des lettres étrangères aux noms latins de plantes ou signes diacritiques (voir l'Art. 60.6).
Note 2. Les noms peuvent être accompagnés d'un préfixe ou d'un suffixe, ou être modifiés par anagramme ou par abréviation. Dans ces cas, on les considère comme différents du nom primitif.
Ex. 1. Durvillaea Bory (1826) et Urvillea Kunth (1821); Lapeirousia Pourr. (1788) et Peyrousea DC. (1838); Engleria O. Hoffm. (1888), Englerastrum Briq. (1894), et Englerella Pierre (1891); Bouchea Cham. (1832) et Ubo-chea Baill. (1891); Gerardia L. (1753) et Graderia Benth. (1846); Martia Spreng. (1818) et Martiusia Schult. & Schult. f. (1822).
Recommandation 60C
60C.1. Les noms modernes de personnes peuvent recevoir une terminaison latine et servir à la formation d'épithètes spécifiques et infraspécifiques de la manière suivante (voir cependant la recommandation 60C.2):
(a) Si le nom de personne se termine par une voyelle ou -er, les épithètes substantives sont formées en ajoutant la terminaison du génitif adéquate au sexe et au nombre de la personne ou des personnes à qui l'on veut rendre hommage (par exemple: scopoli-i pour Scopoli (m), fedtschenko-i pour Fedtschenko (m), fedtschenko-ae pour Fedtschenko (f), glaziou-i pour Glaziou (m), lace-ae pour Lace (f), gray-i pour Gray (m), hooker-orum pour les Hooker, excepté si le nom se termine en -a, auquel cas il convient d'ajouter -e (au singulier) ou -rum (au pluriel) (par exemple: triana-e pour Triana (m), pojarkova-e pour Pojarkova (f), orlovskaja-e pour Orlovskaja (f)).
(b) Si le nom de personne se termine par une consonne (à l'exception de -er), les épithètes substantives sont formées en ajoutant -i- (ampliation du thème, augmentation de la racine) plus la terminaison du génitif appropriée au sexe et au nombre de la personne ou des personnes à qui l'on veut rendre hommage (par exemple: lecard-ii pour Lecard (m), wilson-iae pour Wilson (f), verlot-iorum pour les frères Verlot, braun-iarum pour les soeurs Braun, mason-iorum pour Mason, père et fille).
(c) Si le nom de personne se termine par une voyelle, les épithètes adjectives sont formées en ajoutant -an- plus la terminaison du nominatif singulier appropriée au genre du nom générique (par exemple: Cyperus heyne-anus pour Heyne, Vanda lindley-ana pour Lindley, Aspidium bertero-anum pour Bertero), excepté si le nom se termine en -a, auquel cas l'on ajoute -n- plus la terminaison appropriée (par exemple: balansa-nus (m), balansa-na (f), et balansa-num (n) pour Balansa).
(d) Si le nom de personne se termine par une consonne, les épithètes adjectives sont formées en ajoutant -i- (ampliation du thème, augmentation de la racine) plus -an- (radical du suffixe adjectif) plus la terminaison du nominatif singulier appropriée au genre du nom générique (par exemple: Rosa webb-iana pour Webb, Desmodium griffith-ianum pour Griffith, Verbena hassler-iana pour Hassler).
Note 1. Les traits d'union dans les exemples ci-dessus servent simplement à mettre en évidence la terminaison appropriée dans sa totalité.
60C.2. Si le nom de personne est déjà latin ou grec, ou possède une latinisation bien établie, on devrait utiliser le génitif latin approprié pour la formation d'épithètes substantives (par exemple: alexandri pour Alexander ou Alexandre, augusti pour Augustus, August ou Auguste, martini pour Martinus ou Martin, linnaei pour Linnaeus, martii pour Martius, wislizeni pour Wislizenus, edithae pour Editha ou Edith, elisabethae from Elisabetha ou Elisabeth, murielae pour Muriela ou Muriel, conceptionis pour Conceptio ou Concepción, beatricis pour Beatrix ou Béatrice, hectoris pour Hector; mais pas "cami" pour Edmond Camus ou Aimée Camus). On devrait éviter de traiter des noms modernes comme s'ils appartenaient à la troisième déclinaison (par exemple: munronis de Munro, richardsonis de Richardson).
60C.3. Pour la formation de nouvelles épithètes fondées sur des noms de personnes, l'orthographe originale du nom de la personne ne devrait pas subir de modification, à moins qu'elle ne contienne des lettres étrangères au latin botanique ou des signes diacritiques (voir les Art. 60.4 et 60.6).
60C.4. Les préfixes et les particules devraient être traités comme suit:
(a) Le préfixe patronymique écossais "Mac", "Mc" ou "M", qui signifie "le fils de", devrait être transcrit "mac" et uni au reste du mot; ainsi macfadyenii d'après Macfadyen, macgillivrayi d'après MacGillivray, macnabii d'après McNab, et mackenii d'après M'Ken.
(b) Le préfixe patronymique irlandais "O" devrait être, soit uni au reste du mot, soit omis (par exemple, obrienii, brienianus d'après O'Brien, okellyi d'après O'Kelly).
(c) Un préfixe qui est un article (par exemple le, la, l', les, el, il ou lo) ou qui contient un article (comme du, de la, des, del, della) devrait être uni au mot (par exemple, leclercii d'après Le Clerc, dubuyssonii d'après DuBuysson, lafarinae d'après La Farina, logatoi d'après Lo Gato).
(d) Un préfixe à un nom de famille indicatif d'anoblissement ou de canonisation devrait être omis, ainsi candollei d'après De Candolle, jussieui d'après de Jussieu, hilairei d'après Saint-Hilaire, remyi d'après St. Rémy; cependant s'il s'agit d'épithètes géographiques le "St." est traduit en sanctus (m) ou sancta (f) (par exemple, sancti-johannis d'après Saint-Jean, sanctae-helenae d'après Sainte-Hélène).
(e) Un préfixe Hollandais ou Allemand devrait être omis (par exemple, iheringii d'après von Ihering, martii d'après von Martius, steenisii d'après van Steenis, strassenii d'après zu Strassen, vechtii d'après van der Vecht), mais quand il est normalement traité comme faisant partie du nom de famille il devrait être inclus dans l'épithète (par exemple, vonhausenii d'après Vonhausen, vanderhoekii d'après Vanderhoek, vanbruntiae d'après Van Brunt).
Recommandation 60D
60D.1. Les épithètes dérivées de noms géographiques ont de préférence une forme adjective et se terminent ordinairement par les terminaisons -ensis, -(a)nus, -inus, ou -icus.
Ex. 1. Rubus quebecensis L. H. Bailey (du Québec), Ostrya virginiana (Mill.) K. Koch (de Virginie), Eryngium amorginum Rech. f. (de Amorgos), Fraxinus pensylvanica Marsh. (de Pennsylvanie).
Recommandation 60E
60E.1. Les épithètes d'un nom nouveau devraient être écrites conformément à l'orthographe habituelle du ou des mots dont elles dérivent et être en harmonie avec la pratique usuelle du latin et de la latinisation (voir l'Art. 23.5).
Ex. 1. sinensis (et non chinensis).
Recommandation 60F
60F.1. La lettre initiale de toute épithète spécifique ou infraspécifique devrait être une minuscule; cependant, les auteurs qui désirent utiliser une majuscule peuvent le faire pour des épithètes directement dérivées de noms de personnes (réelles ou mythiques), de noms vernaculaires (ou non latins) ou d'anciens noms de genres.
Recommandation 60G
60G.1. Les noms et les épithètes où sont combinés des éléments dérivés du grec ou du latin devraient être formés en respectant autant que possible l'usage classique. Ce dernier, dans ses grandes lignes, est le suivant(voir aussi la Note 1.):
(a) Dans un mot composé régulier, un nom ou un adjectif qui n'est pas en position terminale, se présente comme une forme de composition généralement créée selon l'une des manières suivantes:
(1) en éliminant la terminaison du génitif singulier (en latin: -ae, -i, -us, -is; en grec: -os, -es, -as, -ous et son équivalent -eos) et
(2) en ajoutant, devant une consonne, une voyelle de liaison (-i- en latin, -o- en grec).
(3) Les exceptions sont courantes et l'on devrait se référer à l'usage pour traiter d'une forme de composition particulière.
(b) Dans un pseudo- composé, un nom ou un adjectif qui ne se trouve pas en position terminale apparaît comme un mot pourvu d'une désinence et non comme un thème modifié. Exemples: nidus-avis (nid d'oiseau), Myos-otis (oreille de souris), cannae-folius (feuille de Canna), albo-marginatus (bordé de blanc), etc. Dans les épithètes qui expriment une nuance de teinte, la première couleur qui introduit la nuance est souvent à l'ablatif, car la préposition e, ex est implicite. Par exemple: atropurpureus (pourpre noirâtre) de ex atro purpureus (pourpre mêlé de noir). D'autres ont été délibérément introduites de façon à rappeler des distinctions d'ordre étymologique lorsque différents éléments de mots possèdent la même forme de composition, telles que tubi- de tube (tubus, tubi, thème tubo-) ou de trompette (tuba, tubae, thème tuba-), auquel cas tubaeflorus ne peut signifier qu'à fleurs en trompette; de même carici- est la forme de composition à la fois du papayer (carica, caricae, thème carica-) et de la laîche (carex, caricis, thème caric-), auquel cas caricaefolius ne peut signifier qu'à feuilles de papayer. Cette utilisation du génitif singulier de la première déclinaison pour former des pseudo-composés est considérée comme une erreur à corriger, sauf si elle introduit une distinction étymologique (voir l’Art. 60.8).
Note 1. En formant certaines autres combinaisons apparemment irrégulières, l’usage classique est communément suivi.
Ex. 1. Les éléments de composition irréguliers hydro- et hydr- (Hydro-phyllum) dérivent du mot eau (hydor, hydatos); calli- (Calli-stemon) de l'adjectif beau (kalos); et meli- (Meli-osma, Meli-lotus) du nom miel (mel, melitos).
Note 2. Les traits d'union dans les exemples ci-dessus servent simplement à donner plus de clarté à l'explication. Pour l'emploi des traits d'union dans les noms et les épithètes botaniques, voir les Art. 20.3, 23.1 et 60.9.
Recommandation 60H
60H.1. On devrait toujours donner l'étymologie des nouveaux noms et des épithètes de nouveaux noms, particulièrement lorsqu'elle n'est pas évidente.
Article 61
61.1. Pour tout nom, il n'y a qu'une seule variante orthographique qui est considérée comme validement publiée, celle apparaissant dans la publication originale sauf exceptions prévues aux Art. 60 (fautes d'orthographe ou de typographie), 14.11 (orthographe conservée) et 32.5 (terminaison latine incorrecte).
61.2. Au sens de ce Code, les variantes orthographiques sont les différentes orthographes, formes de composition, d'accord, de conjugaison ou de déclinaison d'un nom ou d'une épithète (y compris les erreurs typographiques), un seul type nomenclatural étant impliqué.
61.3. Si plusieurs variantes orthographiques d'un nom apparaissent dans la publication originale, il faut conserver celle qui, tout en se conformant aux règles, s'accorde le mieux avec les recommandations de l'Art. 60; autrement, le premier auteur qui, dans un texte effectivement publié (Art. 29 à 31), adopte explicitement l'une des variantes, tout en rejetant l'autre (ou les autres), doit être suivi.
61.4. Les variantes orthographiques d'un nom doivent être corrigées en les ramenant à la forme validement publiée de ce nom. Chaque fois qu'une telle variante apparaît dans une publication, elle doit être lue comme si elle était imprimée sous sa forme corrigée.
Note 1. Dans une citation complète, il est souhaitable que la forme originale d'une variante orthographique corrigée soit ajoutée (Rec. 50F).
61.5. Des noms semblables au point d'être confondus, fondés sur le même type, sont considérés comme des variantes orthographiques. (Pour les noms semblables au point d'être confondus, fondés sur des types différents, voir les Art. 53.3. à 53.5.)
Ex. 1. Geaster Fr. (1829) et Geastrum Pers. (1794): Pers. (1801) sont des noms semblables fondés sur le même type (Taxon 33: 498. 1984); ils sont considérés comme des variantes orthographiques en dépit du fait qu'ils dérivent de deux mots différents, aster (asteris) et astrum (astri).