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"Messicole" : les messicoles sont des plantes annuelles à germination préférentiellement hivernales habitant dans les moissons (Phillippe JAUZEIN dans le Monde des plantes (1997, N°458 : page 19 à 23) -
Le terme mauvaise herbe est couramment employé pour désigner toute plante indésirable là où elle se trouve (Bailly, 1980). Les plantes messicoles sont souvent ainsi nommées et même par les botanistes, qui ont confronté leurs idées à leur sujet lors de réunions telles que des" Colloques sur la biologie des mauvaises herbes ". Soulignons l'existence d'une science de l'étude des mauvaises herbes : la malherbologie. -
A un degré de précision supérieur se trouve le qualificatif de "plante adventice ", qui, en agriculture, sert à désigner tous les végétaux qui se développent accidentellement dans les cultures (Boullard, 1965) ; ainsi en feront partie aussi bien les plantes "sauvages " (dont celles des moissons) que les plantes cultivées indésirables (par exemple un tournesol levant dans un champ de blé). Le botaniste en donne une autre définition : est adventice toute plante qui, pour des raisons diverses, se répand brusquement et spontanémentdans une nouvelle région en s'y avérant parfois indésirable pour l'homme. Plus simplement, une " plante adventice" est étymologiquement (du latin adventium : supplémentaire) une plante qui s'ajoute à un peuplement végétal auquel elle est initialement étrangère " (Bournerias,1969). -
La notion de plante messicole (étymologiquement : habitant les moissons) est plus précise mais autorise encore diverses approches. François (1943) précise : " On désignera du nom de messicoles les commensales de nos moissons ". Pour Aymonin (1962) : " les messicoles sont des plantes annuelles ayant un cycle biologique comparable à celui des céréales et sont très inféodées au milieu "moisson" ". Si la première définition semble trop vaste, la seconde en exclut les plantes vivaces. -
Origine : Le coquelicot et les bleuets ont disparu de nos champs de céréales devenus des uniformités blondes à l'époque de la moisson. Les plantes messicoles accompagnent nos cultures depuis longtemps ; comme elles, beaucoup sont d'origine moyen-orientale. Vivaces ou annuelles, elles sont adaptées à survivre aux labours et à profiter des soins culturaux. L'agriculteur y voit des mauvaises herbes à détruire : il trie ses graines et traite mécaniquement ou au moyen d'herbicides, pratiques efficaces au point de faire craindre que ces espèces disparaissent, amoindrissant la richesse botanique (biodiversité). Des conservatoires s'emploient à maintenir des populations messicoles ; des jachères " flore sauvage " sont à promouvoir... -
Germination des messicoles : les messicoles au sens de JAUZEIN, sont des annuelles d'hiver, germant en automne (graines sans dormance ou facilement levée) ou en hiver (dormance levée par exemple par un froid humide). Elles sont aptes à supporter un certain froid hivernal, mais de plus, pour beaucoup, ce froid est nécessaire à la vernalisation (aptitude à fleurir) : des Adonis (j'ai essayé avec Adonis annua et A. flammea) peuvent germer au printemps mais restent à l'état feuillé puis meurent sans fleurir. Idem pour Androsace maxima, Ceratocephala falcata. Bromus arvensis est un cas particulier car semé au printemps, il devient bisannuel (aussi bien dans la Sarthe que dans l'Isère). D'autres espèces ont simplement des taux de germination et/ou de floraison plus élevé quand on les sème en automne (Agrostemma, Bifora radians, Caucalis platycarpos, Centaurea cyanus, Conringia orientalis, Ranunculus arvensis,... ) mais peuvent se reproduire semées au printemps. D'autres enfin, germent préférentiellement ou exclusivement au printemps (du moins chez moi en Isère ) : Polycnemum sp, Stachys annua. Ce ne sont donc pas des messicoles sensus stricto, bien qu'elles figurent, avec d'autres, au Plan National d'Action pour les Messicoles. Il est probable ou possible que la saison de germination et/ou le milieu que ces espèces occupent (Androsace maxima se rencontre dans les pelouses écorchées basophiles en Isère, de même que Bupleurum rotundifolium) varient d'une région à l'autre, justifiant leur inclusion dans une liste de messicole valable, globalement, pour la France . -
La dormance des graines peut être complexe, notamment pour les espèces à graines "dures" (beaucoup d'ombellifères, de légumineuses). En laboratoire, pour augmenter leur taux de germination on a d'ailleurs recours à différents procédés : scarification, passage à l'eau bouillante, passage dans l'acide gibbérilique. En semis naturel, la germination de ces espèces peut intervenir pendant 2 ou 3 ans après le semis, comme cela a été constaté pour Orlaya daucoides ou Vicia pannonica ssp striata. Véronique PETITCOLAS et Gilles PACHE (Texte paru sur la liste discusion sur les messicoles). -
Plantes messicoles, traduction en anglais
"Messicole" : les messicoles sont des plantes annuelles à germination préférentiellement hivernales habitant dans les moissons (Phillippe JAUZEIN dans le Monde des plantes (1997, N°458 : page 19 à 23) -
Le terme mauvaise herbe est couramment employé pour désigner toute plante indésirable là où elle se trouve (Bailly, 1980). Les plantes messicoles sont souvent ainsi nommées et même par les botanistes, qui ont confronté leurs idées à leur sujet lors de réunions telles que des" Colloques sur la biologie des mauvaises herbes ". Soulignons l'existence d'une science de l'étude des mauvaises herbes : la malherbologie. -
A un degré de précision supérieur se trouve le qualificatif de "plante adventice ", qui, en agriculture, sert à désigner tous les végétaux qui se développent accidentellement dans les cultures (Boullard, 1965) ; ainsi en feront partie aussi bien les plantes "sauvages " (dont celles des moissons) que les plantes cultivées indésirables (par exemple un tournesol levant dans un champ de blé). Le botaniste en donne une autre définition : est adventice toute plante qui, pour des raisons diverses, se répand brusquement et spontanémentdans une nouvelle région en s'y avérant parfois indésirable pour l'homme. Plus simplement, une " plante adventice" est étymologiquement (du latin adventium : supplémentaire) une plante qui s'ajoute à un peuplement végétal auquel elle est initialement étrangère " (Bournerias,1969). -
La notion de plante messicole (étymologiquement : habitant les moissons) est plus précise mais autorise encore diverses approches. François (1943) précise : " On désignera du nom de messicoles les commensales de nos moissons ". Pour Aymonin (1962) : " les messicoles sont des plantes annuelles ayant un cycle biologique comparable à celui des céréales et sont très inféodées au milieu "moisson" ". Si la première définition semble trop vaste, la seconde en exclut les plantes vivaces. -
Origine : Le coquelicot et les bleuets ont disparu de nos champs de céréales devenus des uniformités blondes à l'époque de la moisson. Les plantes messicoles accompagnent nos cultures depuis longtemps ; comme elles, beaucoup sont d'origine moyen-orientale. Vivaces ou annuelles, elles sont adaptées à survivre aux labours et à profiter des soins culturaux. L'agriculteur y voit des mauvaises herbes à détruire : il trie ses graines et traite mécaniquement ou au moyen d'herbicides, pratiques efficaces au point de faire craindre que ces espèces disparaissent, amoindrissant la richesse botanique (biodiversité). Des conservatoires s'emploient à maintenir des populations messicoles ; des jachères " flore sauvage " sont à promouvoir... -
Germination des messicoles : les messicoles au sens de JAUZEIN, sont des annuelles d'hiver, germant en automne (graines sans dormance ou facilement levée) ou en hiver (dormance levée par exemple par un froid humide). Elles sont aptes à supporter un certain froid hivernal, mais de plus, pour beaucoup, ce froid est nécessaire à la vernalisation (aptitude à fleurir) : des Adonis (j'ai essayé avec Adonis annua et A. flammea) peuvent germer au printemps mais restent à l'état feuillé puis meurent sans fleurir. Idem pour Androsace maxima, Ceratocephala falcata. Bromus arvensis est un cas particulier car semé au printemps, il devient bisannuel (aussi bien dans la Sarthe que dans l'Isère). D'autres espèces ont simplement des taux de germination et/ou de floraison plus élevé quand on les sème en automne (Agrostemma, Bifora radians, Caucalis platycarpos, Centaurea cyanus, Conringia orientalis, Ranunculus arvensis,... ) mais peuvent se reproduire semées au printemps. D'autres enfin, germent préférentiellement ou exclusivement au printemps (du moins chez moi en Isère ) : Polycnemum sp, Stachys annua. Ce ne sont donc pas des messicoles sensus stricto, bien qu'elles figurent, avec d'autres, au Plan National d'Action pour les Messicoles. Il est probable ou possible que la saison de germination et/ou le milieu que ces espèces occupent (Androsace maxima se rencontre dans les pelouses écorchées basophiles en Isère, de même que Bupleurum rotundifolium) varient d'une région à l'autre, justifiant leur inclusion dans une liste de messicole valable, globalement, pour la France . -
La dormance des graines peut être complexe, notamment pour les espèces à graines "dures" (beaucoup d'ombellifères, de légumineuses). En laboratoire, pour augmenter leur taux de germination on a d'ailleurs recours à différents procédés : scarification, passage à l'eau bouillante, passage dans l'acide gibbérilique. En semis naturel, la germination de ces espèces peut intervenir pendant 2 ou 3 ans après le semis, comme cela a été constaté pour Orlaya daucoides ou Vicia pannonica ssp striata. Véronique PETITCOLAS et Gilles PACHE (Texte paru sur la liste discusion sur les messicoles). -